Dakar, 11 juil 2014 (AFP) - Abdoulaye Baldé, ministre de l’ex-président sénégalais Abdoulaye Wade (2000-2012), doit justifier l’origine de plus de 5 milliards de francs CFA d’avoirs (plus de 7,6 millions d’euros) auprès d’une juridiction anti-corruption, indique vendredi une source proche du dossier.
Le procureur de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI, une cour spéciale) a vendredi "mis en demeure" Abdoulaye Baldé de prouver d’ici à un mois l’origine licite de plus de 7,6 millions d’euros, a affirmé à l’AFP cette source sous couvert d’anonymat.
Ces avoirs présumés comprennent des comptes en banque, des biens immobiliers, des voitures et des sociétés, selon la même source.
Abdoulaye Baldé, soupçonné d’enrichissement illicite, est depuis novembre 2012 interdit de sortie du territoire. Fin juin, il a été réélu pour cinq ans maire de Ziguinchor, principale ville de Casamance (sud).
Il a depuis plusieurs semaines annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017. A propos de la mise en demeure de la CREI, ses partisans parlent de manoeuvres du pouvoir pour l’empêcher de se présenter à ce scrutin.
Ancien directeur exécutif de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci), organisateur du 11e sommet de l’OCI en mars 2008 à Dakar, Abdoulaye Baldé était le principal collaborateur de Karim Wade, fils d’Abdoulaye Wade et ministre de son régime. Karim Wade était aussi président du conseil de surveillance de l’Anoci.
Karim Wade, en détention préventive depuis avril 2012, doit être jugé à partir du 31 juillet pour enrichissement illicite présumé. La justice lui attribue un patrimoine évalué à 178 millions d’euros.
Abdoulaye Baldé, ancien secrétaire général de la présidence durant le régime d’Abdoulaye Wade, avait ensuite dirigé les ministères de la Défense, de l’Industrie et des Mines.
Après la défaite du président Wade, en mars 2012, face à Macky Sall, M. Baldé avait démissionné du Parti démocratique sénégalais (PDS, formation d’Abdoulaye Wade) pour créer sa propre formation, l’Union centriste du Sénégal (UCS).
Plusieurs responsables du régime de M. Wade, dont d’anciens directeurs de sociétés, ont été emprisonnés ces derniers mois dans le cadre des enquêtes pour enrichissement illicite déclenchées par l’administration de Macky Sall.
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