Le Garde des sceaux, ministre de la Justice, semble vouloir faire de la lutte contre la corruption dans la Justice son cheval de bataille. Pour Me Sidiki Kaba qui présidait hier, l’inauguration du siège de la Coalition du secteur privé contre la corruption (Cspc) suivie d’un forum sur le thème «L’entreprise face au risque de corruption», se mettre debout pour combattre ce fléau, c’est se battre pour créer des conditions d’une stabilité sociale et politique. La corruption est un fléau néfaste pour tous les secteurs d’activités. «Quand elle entre dans la justice, alors et il va de soi, nous avons une justice injuste. La corruption au sein de la justice est inacceptable, parce qu’elle touche fondamentalement, à tout ce qui nous est de plus cher», a indiqué hier, Me Sidiki Kaba. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui présidait hier, l’inauguration du siège de la Coalition du secteur privé contre la corruption (Cspc) suivie d’un forum sur le thème «L’entreprise face à la corruption» a expliqué qu’un «témoignage corrompu d’un témoin corrompu peut nous coûter notre liberté. Un témoignage d’un juge corrompu peut nous coûter notre honneur. Un témoignage corrompu ou une justice corrompue peut nous coûter également, notre dignité, notre bien, notre sécurité». C’est pourquoi considère-t-il, se mettre debout pour combattre ce fléau, c’est se battre pour créer des conditions d’une stabilité sociale et politique. Pour lutter contre ce fléau au sein de la Justice, assure le Garde des Sceaux, un mécanisme a été mis en place. Ainsi souligne-t-il, dès que la clameur publique annonce une corruption quelque part, des enquêtes vont être menées. «Dans le système d’organisation de notre ministère, nous avons une inspection. Et à chaque fois que nous avons connaissance d’un cas de corruption dans une juridiction, nous déclenchons une enquête. Si cette enquête est concluante, il y a une procédure disciplinaire qui est mise en place. Il y a des magistrats qui ont été frappés par ces mesures», a-t-il dit.
La Cspc entend se mobiliser aux côtés de l’Etat et des partenaires au développement pour lutter collectivement contre la corruption. Magatte Wade, président de cette structure, déclare : «Nous pouvons être optimistes, parce que nous avons une volonté politique exprimée au plus haut niveau. Nous voulons travailler en synergie avec les parties prenantes pour combattre la corruption. C’est une œuvre de longue haleine qui se situe dans la durée et qui n’englobe pas seulement le secteur privé, mais également les autres organisations, notamment l’Ofnac, la société civile et le Sénégalais lamda. C’est un combat que tout citoyen doit mener et c’est à ce titre que nous pourrons avoir le succès».
Le Cspc entend mener un plaidoyer à travers les entreprises. Un code de bonne conduite basé sur l’éthique en affaires leur sera ainsi présenté. Rappelant une enquête que la Banque mondiale avait menée en 2002, Magatte Wade note que près de 70% des entreprises alors interrogées classaient la corruption parmi les obstacles les plus sérieux pour leur croissance.