Après le fameux «Accélérer la cadence » sous Aminata Touré, voici qu’avant-hier, dimanche 6 juillet, arrive Mouhamed Dione avec un nouveau slogan : « Au travail ». Quoique ces slogans soient beaux, ils ne règlent pas leurs problèmes, notent toutefois certains Sénégalais qui disent attendre des actes concrets. Reportage.
« Que certains arrivent, partent ou reviennent, ce n’est pas le problème. Ce qui me préoccupe, c’est que ce gouvernement soit enfin le bon et qu’il s’occupe vraiment de nos problèmes ». Tel est le sentiment de Mamadou, habitant de la capitale Dakar.
En effet, interrogé sur la nomination ce dimanche 6 juillet du nouveau gouvernement, notre interlocuteur comme d’autres Sénégalais pensent que le temps des paroles est révolu et que la place doit être faite aux actes. C’est le cas de Birane : « J’ai entendu le nouveau Premier ministre affirmer que le Président lui a dit : Au Travail. Mais je pense que nous qui l’avons élu, nous lui avons signifié ces propos depuis le jour où nous avons voté pour lui ».
Sophie est également du même avis car, selon elle, il n’y a que des slogans depuis que Macky dirige le pays : « Nous avons assisté à son fameux Accélérer la cadence avec Aminata Touré, et maintenant avec le nouveau (Ndlr Mouhamed Dionne, Premier ministre), le mot d’ordre c’est Au Travail ! Je pense que le Président se plait trop aux slogans et ce n’est pas ce qui nous fait vivre ».
Du coté de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), les préoccupations sont ailleurs. En effet, si certains se désolent de la reconduction de Mary Teuw Niane à la tête de l’Enseignement supérieur, d’autres par contre pensent que ce qu’ils attendent du nouveau gouvernement, c’est qu’il déploie tout ce qui est en son pouvoir pour que cette année ne soit pas invalidée. « Nous avons travaillé dur cette année, surtout avec tous les obstacles que nous avons eu à franchir, notamment les grèves », déclare Mariétou. Et de poursuivre : « Et maintenant l’année est sous la menace d’une invalidation parce que simplement le ministre refuse de considérer les préoccupations des étudiants. Je pense qu’il faut commencer par là pour montrer aux Sénégalais qu’ils travaillent ».
RESOLUTION CONCRETE DES PROBLEMES
Des chauffeurs interrogés, eux, s’attendent tout simplement à ce que leur revendication soit prise en compte. En effet, ceux rencontrés devant l’université interpellent le ministre du Transport et des infrastructures : « Le ministre qui s’occupe de nous, les chauffeurs, doit réguler le transport au Sénégal. Car nous, conducteurs de taxi, nous payons des taxes, assurances, permis de stationner etc. Pourtant, on permet que les clandos qui ne paient pas le quart de ce que nous payons rivalisent avec nous. Ce n’est pas logique et le ministre doit statuer sur ça. Le gouvernement doit aussi s’occuper de nos parents paysans ».
Pour ce qui concerne ce monde rural d’ailleurs, Abdou qui vient de Nioro affirme attendre de ce nouveau gouvernement qu’il règle vraiment le problème des paysans. Selon lui, les semences et les intrants sont de véritables équations pour le monde paysan. « Ce gouvernement, j’espère qu’il réglera le problème des semences qui arrivent tardivement et qui ne sont pas de très bonne qualité ainsi que des intrants qui ne sont pas suffisants. Il faut qu’il s’attèle aussi à nous acheter notre arachide car si nous parvenons à produire avec nos propres moyens, la production nous reste entre les mains ».
Chez tous ces Sénégalais de classes diverses rencontrés, le constat est qu’ils attendent beaucoup de ce nouveau gouvernement. Et ils prient pour que l’équipe de Mohamed Dionne s’acquitte honorablement de sa mission car ils savent que l’amélioration de leurs conditions de vie est liée à la réussite de ce nouvel attelage gouvernemental.