C’est un enseignant qui va désormais présider aux destinées du sport sénégalais. Il s’agit du maire sortant de Fatick, Matar Ba. Depuis deux ans, la carrière de ce dandy au physique d’athlète n’a cessé de connaître une ascension fulgurante. De son poste de directeur d’école à Diop-Ndoffène dans l’arrondissement de Tattaguine de 2001 à 2007, il atterrit à l’Iden de Fatick comme responsable du Bureau communication et partenariat. Cinq ans plus tard, à la faveur de l’élection de Macky Sall à la présidence de la République, ce natif de Diakhao Sine, le 1er janvier 1970, devient maire de Fatick, le 16 mai 2012.
Fidèle parmi les plus fidèles au chef de l’Etat, Matar Ba est aussi réputé être très proche de la première dame Marième Faye Sall. Ce qui ne serait pas étranger à sa nouvelle promotion. Pour autant, le successeur de Mbagnick Ndiaye n’est pas en terrain inconnu. Pur produit du mouvement associatif, cet ancien gardien de but a présidé l’Oncav de 2008 à 2010, et aujourd’hui encore il est chargé du marketing au sein du mouvement Navétane. Marié à deux épouses, Matar Ba est père de six enfants dont cinq garçons et une fille.
Dans cet entretien réalisé quelques heures seulement après sa nomination, il s’est voulu prudent en attendant de prendre connaissance des dossiers de son département. Ce qui lui permettra de donner corps à la vision de son mentor Macky Sall.
Vous venez d’être nommé ministre des Sports. Est-ce qu’on peut d’ores et déjà savoir quelles seront vos priorités ?
Permettez-moi d’abord de rendre grâce à Dieu et de prier pour mes parents qui ne sont plus de ce monde. Je voudrais saisir cette occasion pour remercier le chef de l’Etat, Macky Sall, de cette confiance qu’il a encore placée en nous, parce que ce n’est pas la première fois. Quand il venait d’être élu président de la République, j’ai eu l’honneur de le remplacer à la tête de la mairie de Fatick. Je prie que cette confiance qu’il a renouvelée à mon endroit, soit couronnée de succès pour l’intérêt du sport sénégalais et des Sénégalais. C’est cela que je peux dire pour le moment, en attendant de prendre connaissance des grands dossiers du ministère des Sports.
Oui mais d’ici là vous devez quand même avoir une idée des priorités du sport sénégalais en général ?
De manière générale, il s’agira de nous battre pour mettre en œuvre la vision du président de la République. Le gouvernement a engagé des infrastructures extrêmement importantes pour le sport sénégalais et nous nous attèlerons à terminer très rapidement ces chantiers-là en y apportant toutefois notre touche personnelle.
Votre prédécesseur Mbagnick Ndiaye avait fixé la fin des travaux du stade Léopold Sédar Senghor au 15 août afin que l’Equipe nationale de football puisse y jouer son match du 6 septembre prochain. Que comptez-vous faire pour que ces délais soient respectés ?
Ce que je puis vous dire, c’est qu’aujourd’hui il m’est très difficile de me prononcer par rapport au délai qui a été fixé par mon prédécesseur. Nous étudierons de très près tout ce qui se passe et nous nous battrons pour que le sport en général (pas seulement le football) soit pratiqué au Sénégal dans d’excellentes conditions. Je veux m’inscrire dans la même dynamique que celle du président de la République. Une dynamique qui consiste à dire la vérité au Peuple sénégalais.
Comment comptez-vous accompagner l’Equipe nationale de basket qui se prépare pour les championnats du monde prévus en Espagne en août-septembre prochain ?
Je pense que tout ministre des Sports doit avoir comme mission de mettre dans d’excellentes conditions nos athlètes qui sont des ambassadeurs du Sénégal pour leur permettre de représenter dignement notre pays au niveau international. Encore une fois, je ne peux pas rentrer dans certains détails. Mais sachez que ma mission en tant que sportif, puisque je suis issu du mouvement Navétane, est de mettre fin aux difficiles conditions dans lesquelles travaillent souvent nos sportifs.
Le budget du ministère des Sports représente actuellement moins de 1% du Budget national. Pourtant, lors de la campagne présidentielle de 2012, le candidat Macky Sall avait promis une fois élu, de l’augmenter à hauteur de 2%, mais ce n’est toujours pas le cas. Qu’est-ce qu’il y a lieu de faire ?
Quand le président de la République dit une chose, il le fait. Aujourd’hui, nous sommes à deux ans de son mandat et nous osons espérer qu’il ne va pas tarder à tenir cette promesse. N’empêche, nous continuerons de faire le plaidoyer auprès de lui, en ce sens. Si on veut développer le sport sénégalais, il faut que les moyens suivent, et cela, le président de la République le sait très bien. Nous sommes dans un pays dont les ressources sont limitées, mais avec le concours des uns et des autres, nous parviendrons à atteindre cet objectif. Je suis de ceux qui pensent que le développement du sport ne peut pas être seulement l’affaire de l’Etat, mais de tous les sportifs.