Après quatre mois à la tête du Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bosse), Mahammed Boun Abdallah Dionne atterrit à la Primature. Il a remplacé hier Aminata Touré, démise de ses fonctions vendredi dernier. Ancien directeur de Cabinet de l’époque où Macky Sall était Premier ministre, M. Dionne n’est pas en terrain inconnu. Il a été rappelé de l’Organisation des Nations-Unies pour le développement industriel (Onudi) par le chef de l’Etat pour diriger le «Delivery unit» chargé de la mise en œuvre des projets structurants du Pse.
Il a ainsi contribué à la finalisation des financements des études du projet du chemin de fer Dakar-Bamako. Entre autres, M. Dionne a également travaillé sur le projet hydroélectrique de Banda, en Mauritanie. Il s’agit d’un projet qui regroupe la Mauritanie, le Sénégal et le Mali. Le Sénégal va importer de l’électricité de la Mauritanie avec une garantie de la Banque mondiale. Sa nomination à la tête du gouvernement semble, pour le moment, faire l’unanimité autour de ses qualités. Ceux qui le connaissent bien rappellent, outre sa fidélité à Macky Sall, ses compétences.
Il fut dans l’ombre de Karim Wade à la base du programme de redressement des Industries chimiques du Sénégal (Ics). C’est après cette opération de sauvetage qu’il s’est vu confier la coordination du Comité interministériel pour la restructuration des entreprises publiques et parapubliques en difficultés. Agé de plus de cinquante ans, ce natif du département de Gossas fut l’un des concepteurs de la Sodida, structure d’encadrement des Petites et moyennes entreprises. Cadre de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Mahammed Boun Abdallah Dionne a été aussi chef de Bureau économique de l’ambassade du Sénégal à Paris. Fidèle d’entre les fidèles du chef de l’Etat, il avait servi Macky Sall à l’Assemblée nationale, quand ce dernier avait quitté le gouvernement.
Troisième Premier ministre du régime de Macky Sall, M. Dionne a cependant d’énormes défis à relever. Il le sait si bien qu’il dit n’avoir qu’un mot d’ordre qui se résume en deux mots : «Au travail !» Ce qui signifie que le temps de la parlote et de la politique doit laisser la place à la résolution des urgences. En termes de réformes par exemple, le Sénégal devrait redoubler d’efforts dans le domaine de l’environnement des affaires, de l’énergie…