Article 19 Afrique de l’Ouest, une organisation qui œuvre pour la liberté d’expression, a organisé, jeudi à Dakar, un panel qui a enregistré la participation de divers spécialistes. Le but était de susciter le débat autour de la liberté d’expression et la sécurité en Afrique de l’Ouest.
Dans les échanges, autour de la liberté d’expression et la sécurité en Afrique de l’Ouest, chaque intervenant a parlé de son expérience personnelle. C’est ainsi que Oussouf Diagola, journaliste à Africable Mali, est revenu sur le lien entre sécurité et liberté d’expression. Évoquant son expérience, avec une allusion à ce qui s’est passé au nord Mali, M. Diagola a dit que souvent, les populations ont envie que l’on recueille leurs avis.
Sur un autre sujet, M. Diagola a affirmé également que les armées africaines sont souvent aptes pour le maintien de la paix mais pas pour la défense de leur territoire. Car, poursuit-il, « ils n’ont pas cette consistance nécessaire ». Sur la même lancée, l’ancien ambassadeur du Sénégal en Algérie, Seydou Nourou Bâ, qui a passé 16 ans dans ce pays, a aussi souligné la nécessité de réadapter nos armées aux défis nouveaux de la société. Nos ennemis, avertit-il, « sont en notre sein, on dort avec eux ».
Parlant de la liberté d’expression, l’ambassadeur s’est désolé de cette « ère d’inculture, avec cette liberté d’expression tout azimut dans les médias, d’autant que ceux qui savent se taisent, et ceux qui occupent cet espace, souvent n’ont aucune expertise ». Seydou Nourou Bâ a expliqué que le Djihad, tant prôné par les islamistes, est une bataille contre ses instincts, ses désirs, sa personne. Selon lui, « les confréries peuvent être un frein à l’extrémisme religieux ». Dans son intervention, Thomas Hughes, directeur exécutif d’Article 19 International, a souligné le travail de sa structure en Guinée Bissau, en Gambie également dans le cadre de la lutte pour la liberté d’expression, et aussi d’appui aux médias. Il a en outre évoqué les différentes résolutions des Nations unies et aussi le cadre légal qui garantit la liberté d’expression dans le monde.
Au niveau du public, des membres de la société civile, des hommes des médias ont également fait des contributions. Les différents intervenants ont parlé du respect de la légalité, de la mal gouvernance, de l’absence de transparence dans la gestion des affaires publiques, comme autant de questions qui peuvent entraver la liberté d’expression et découler sur des problèmes sécuritaires.