C’est une liste d’une équipe de 33 membres qui a été publiée hier, tard dans la soirée. On note le départ de neuf ministres et l’entrée d’une dizaine de membres avec le retour de Mariama Sarr au département de la Famille, de la Femme et de l’Enfance. La nouveauté, dans ce gouvernement dirigé par Mahammed Boun Abdallah Dionne, c’est l’arrivée de cinq secrétaires d’Etat qui ne siègent pas au conseil des ministres hebdomadaire. La présence de secrétaires d’Etat dans le gouvernement n’existait plus depuis le début des années 80. Il s’agit de Souleymane Jules Diop (Sénégalais de l’extérieur), Moustapha Lô Diatta (Accompagnement), Diène Faye (Hydraulique), Yakham Mbaye (Communication) et Yousou Touré (Alphabétisation et langues nationales). Quant au cabinet présidentiel, Mouhamedou Makhtar Cissé ancien ministre délégué au budget remplace Abdoul Aziz Tall promu ministre chargé du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse).
DECRET n° 2014-849 Portant Composition du Gouvernement
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Vu la Constitution, notamment en ses articles 43, 49 et 53 ;
Vu le décret n°2014-845 du 06 juillet 2014 portant nomination du Premier Ministre ;
Sur Proposition du Premier Ministre,
DECRETE
Article premier : La Composition du Gouvernement est fixée ainsi qu’il suit :
1. : Madame Awa Marie Coll SECK, Ministre de la Santé et de l’Action sociale
2. : Monsieur Augustin TINE, Ministre des Forces Armées
3. : Monsieur Abdoulaye Daouda DIALLO, Ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique,
4. : Monsieur Sidiki KABA, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice,
5. : Monsieur Mankeur NDIAYE, Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur,
6. : Monsieur Amadou BA, Ministre de l'Economie, des Finances et du plan,
7. : Monsieur Papa Abdoulaye SECK, Ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural,
8. Madame Mariama SARR, Ministre de la Femme de la Famille et de l’Enfance,
9. Monsieur Diène Farba SARR, Ministre du renouveau urbain, de l’habitat et du cadre de vie,
10. Monsieur Oumar YOUM, Ministre de la Gouvernance Locale, du Développement et de l’Aménagement du Territoire, porte parole du Gouvernement,
11. Monsieur Mansour FAYE, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement,
12. Monsieur Aly Ngouille NDIAYE, Ministre de l’Industrie et des Mines,
13. Monsieur Mansour Elimane KANE, Ministre des infrastructures, des transports terrestres et du Désenclavement,
14. Monsieur Abdoulaye BALDE, Ministre de l’Environnement et du développement durable,
15. : Monsieur Mary Teuw NIANE, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche,
16. Monsieur Serigne Mbaye THIAM, Ministre de l’Education Nationale,
17. Monsieur Alioune SARR, Ministre du Commerce, du secteur informel, de la Consommation, de la Promotion des produits locaux et des PME,
18. Monsieur Oumar GUEYE, Ministre de la Pêche et de l’Economie Maritime,
19. Monsieur Yaya Abdoul KANE, Ministre des postes et des télécommunications,
20. Madame Aminata MBENGUE NDIAYE, Ministre de l’Elevage et des productions animales,
21. Monsieur Abdoulaye DIOUF SARR, Ministre du Tourisme et des Transports Aériens,
22. Madame Khoudia MBAYE, Ministre de la Promotion des investissements, des partenariats et du développement des téléservices de l’Etat,
23. Monsieur Mbagnick NDIAYE, Ministre de la Culture et de la Communication,
24. Monsieur Mansour SY, Ministre du Travail, du dialogue social, des organisations professionnelles et des relations avec les institutions,
25. Madame Maimouna NDOYE SECK, Ministre de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables,
26. Monsieur Mamadou TALLA, Ministre de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’artisanat,
27. Monsieur Mame Mbaye NIANG, Ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et de la construction citoyenne,
28. Monsieur Matar BA, Ministre des Sports,
29. Madame Viviane Laure Elisabeth BAMPASSY, Ministre de la Fonction Publique, de la Rationalisation des effectifs et du renouveau du service public,
30. Monsieur Khadim DIOP, Ministre de l’intégration Africaine, du NEPAD et de la Promotion de la Bonne Gouvernance,
31. Monsieur Birima MANGARA, Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Economie et des Finances et du Plan, Chargé du Budget,
32. Monsieur Moustapha DIOP, Ministre Délégué auprès du Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Chargé de la Micro-finance et de l’Economie solidaire,
33. Madame Fatou TAMBEDOU, Ministre délégué auprès du Ministre du renouveau urbain, de l’Habitat et du cadre de vie, chargé de la restructuration et de la requalification des banlieues
Article 2 : Le présent décret sera publié au journal officiel.
Fait à Dakar, le 06 juillet 2014
Macky SALL
Par le Président de la République
Le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah DIONNE
DECRET n° 2014-851 Portant nomination des Secrétaires d’Etat
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Vu la Constitution ;
Vu le décret n° 2014-845 du 06 juillet 2014 portant nomination du Premier Ministre;
Vu le décret n° 2014-849 portant composition du Gouvernement ;
Sur Proposition du Premier Ministre,
DECRETE
Article premier : sont nommés Secrétaires d’Etat :
- Monsieur Souleymane Jules DIOP, Secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’Extérieur,
- Monsieur Moustapha Lo DIATTA, Secrétaire d’Etat à l’Accompagnement et à la mutualisation des Organisations Paysannes,
- Monsieur Diène FAYE, Secrétaire d’Etat à l’hydraulique Rurale,
- Monsieur Yakham MBAYE, Secrétaire d’Etat à la Communication,
- Monsieur Abdou Ndéné SALL, Secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire national,
- Monsieur Youssou TOURE, Secrétaire d’Etat à l’Alphabétisation et à la Promotion des langues nationales.
Article 2 : Le Premier Ministre est chargé de l’exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel.
Fait à Dakar, le 06 juillet 2014.
Macky SALL
Par le Président de la République
Le Premier Ministre Mahammed Boun Abdallah DIONE
MOUHAMADOU MAKHTAR CISSE, MINISTRE-DIRECTEUR DE CABINET DU CHEF DE L’ETAT : Un expert des questions douanières au cabinet présidentiel
Le nouveau ministre-directeur de cabinet du président de la République, Mouhamadou Makhtar Cissé, est un expert des douanes. Il vient de passer dix mois au ministère du Budget. Diplômé de la section financière de l’ex-Enam, M. Cissé, originaire de Dagana, après avoir servi à la Douane, avait d’abord atterri au ministère de la Pêche en 2000 comme directeur de cabinet. Par la suite, il entra à l’Inspection générale d’Etat où il servit pendant 8 ans. Quelques années après, il fut nommé directeur général des Douanes. Il est titulaire d’une Maîtrise en sciences juridiques, option Droit des Affaires, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Auparavant, il a été membre du Barreau de Dakar pendant deux ans. A l’Enam, il sortit avec le diplôme d’Inspecteur des Douanes, avec le titre de major de la promotion. Il a été tour à tour vérificateur au Bureau des Douanes de Dakar Port Sud ; -assistant du Coordonnateur général de la direction générale des Douanes, cumulativement avec ses fonctions de chargé de l’intérim du chef du Bureau des affaires juridiques et du contentieux ; - chargé des poursuites au Bureau des enquêtes et du contentieux de la Direction du renseignement et de la lutte contre la fraude. Cet ancien du Prytanée militaire de Saint-Louis a obtenu les brevets de préparation militaire élémentaire, de préparation militaire supérieure, de parachutiste et le Baccalauréat avec mention Assez-Bien. Parallèlement avec ses fonctions, il est, depuis une dizaine d’années, formateur en économie douanière et techniques du commerce international. Mouhamadou Makhtar Cissé est, en outre, titulaire d’un Diplôme d’études approfondies en Droit privé, un autre en Sciences politiques et d’un Master en Finance et Gestion publiques. Chevalier de l’Ordre national du Mérite, le nouveau ministre-directeur de cabinet est également un grand militant du mouvement « navétane » où il a milité à l’Odcav de Dagana et l’Orcav de Saint-Louis.
El. H. A. THIAM
Abdoul Aziz Tall, ministre charge du pse : Un spécialiste de l’administration
Jusqu’ici, ministre-directeur de cabinet du président de la République, Abdou Aziz Tall, conseiller en management, va diriger le Bureau du suivi du Plan Sénégal émergent en remplacement de Mahammed Boun Abdallah Dionne promu Premier ministre. Ce pur produit du Bureau organisation et méthodes (Bom), Abdoul Aziz Tall est réputé pour être un homme de dossiers et un spécialiste de l’administration. La soixantaine, il avait occupé, quelques mois après l’arrivée de Macky Sall aux affaires, le poste de délégué général à la Réforme de l’Etat et à l’Assistance technique à la présidence de la République.
D’abord conseiller au Bom puis à la délégation générale au Management d’alors, Abdoul Aziz Tall sera mis à la disposition de la société de Loterie nationale sénégalaise (Lonase) où il occupa le poste de directeur administratif et des ressources humaines, avant d’être promu secrétaire général puis directeur général de 1997 à 2000.
Il débuta sa carrière dans l’enseignement en 1974 avant de devenir assistant de recherche au Centre d’études et de documentions européennes (Cede) de l’université de Montréal, au Canada.
De retour au pays en novembre 1982, il est recruté au Bom et y réalisa plusieurs études et travaux, notamment sur le contrôle de gestion informatique et comptable des dépenses du personnel de l’Etat, sur le montant de la masse salariale de l’Etat au ministère de l’Economie et des Finances, sur les modalités d’utilisation du personnel permanent dans les emplois temporaires à la Société nationale d’assistance au monde rural (l’ex-Sonar), sur le Secrétariat permanent de la Commission de rationalisation des structures et des emplois publics (Corasep), etc. Il compte également plusieurs communications et publications sur la Coopération Canada/Afrique francophone, sur les transferts de technologies en Afrique, sur les éléments de méthodes, sur l’organisation des structures administratives communication à l’occasion du colloque de la Revue des institutions politiques et administratives du Sénégal (Ripas), sur « l’esprit d’initiative, condition de succès de l’insertion des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, sur « les perspectives de redynamisation de la formation permanente au Sénégal », sur « l’éthique et la responsabilité dans la Fonction publique sénégalaise », sur « les axes de la politique de modernisation de l’Etat », etc. Au titre des distinctions, le nouveau ministre en charge du Pse a été vice-président du comité exécutif de l’Association africaine pour le management public (Aapam), président de l’Association africaine des loteries d’Etat (Aale), membre du bureau de l’Association internationale des loteries d’Etat (Aile) de 1997 à 2000.
El. A. THIAM
NOUVEAU GOUVERNEMENT : Le Premier ministre invite au travail
A la fois honoré et ému de se voir confié une aussi noble mission par le chef de l’Etat, le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne n’en n’est pas moins un pragmatique qui invite tout un chacun au boulot.
« Au travail ! ». C’est la feuille de route que le chef de l’Etat a assignée au Premier ministre et à son équipe nouvellement composée. C’est Mahammed Boun Abdallah Dionne lui-même qui l’a révélé, hier, dans la soirée tout juste après sa nomination. « Le chef de l’Etat m’a donné et a donné aux membres du gouvernement de la République une feuille de route qui peut se décliner en deux mots : Au travail », a-t-il mentionné, tout en renouvelant au président de la République toute sa gratitude « pour la confiance et l’honneur » qu’il a placés en lui. C’est dire que le chef du gouvernement invite l’ensemble des ministres et leurs collaborateurs à faire preuve de pragmatisme. Seulement, pour le chef du gouvernement, cette feuille de route ne pourra être matérialisée qu’en développant un secteur aussi important que l’agriculture et en soutenant le monde rural dans les plus brefs délais.
Cette nouvelle orientation du gouvernement passe aussi par le soutien à la jeunesse, à travers la création d’emplois par le secteur privé national et international. Pour ce faire, promet Mahammed Dionne, « toutes les capacités productives » recevront « un soutien actif » de la part de l’Etat. Aussi, l’excellent travail attendu du chef de l’Etat de son équipe passera par « la rénovation urbaine » notamment à travers les deux grands pôles qu’il souhaite mettre en œuvre à Diamniadio et au Lac Rose.
Enfin, le bon travail attendu de la nouvelle équipe gouvernementale doit permettre de traduire l’Acte 3 de la décentralisation comme « une des réformes majeures » pour faire naître une nouvelle gouvernance territoriale au Sénégal avec un développement équilibré. Tout ceci, doit passer par la sécurité et l’Etat de droit, selon le nouveau chef du gouvernement.
Maguette NDONG
11 entrants, 10 départs
Ils sont maintenant 30 ministres et 3 ministres délégués à composer le nouveau gouvernement de Mahammed Boun Abdallah Dione. Un gouvernement grandement remanié avec 10 départs et 11 entrants. La consigne donnée par chef de l’Etat et reprise par le nouveau chef du gouvernement est de se mettre au travail.
La composition du nouveau gouvernement sénégalais a été rendu publique. C’est hier, tard dans la soirée, que la liste de la nouvelle équipe a été dévoilée. Ils sont au total, 30 ministres et 3 ministres délégués qui siègeront désormais à la table du conseil des ministres. Dans ce nouveau gouvernement, il faut signaler que ceux qui géraient les ministères de souveraineté ont tous été maintenus. Qu’il s’agisse de Augsutin Tine (Forces armées), de Mankeur Ndiaye (Affaires étrangères), Amadou Bâ (Economie et Finances) et de Abdoulaye Daouda Diallo (Intérieur), ils conservent tous leurs postes. Il en est de même de Eva Marie Coll Seck qui reste à la Santé, tout en devenant le numéro 2 du gouvernement dans l’ordre protocolaire. Plusieurs de leurs collègues de l’ancien gouvernement de Aminata Touré n’auront pas cette chance, puisque neuf d’entre eux ne figurent plus dans la nouvelle équipe. Ainsi, Thierno Alassane Sall, Abdou Latif Coulibaly, Mor Ngom, Pape Diouf, Aly Haïdar, Benoît Sambou, Abdoul Aziz Mbaye, Anta Sarr et Cheikh Bamba Dièye (démissionnaire) perdent leur poste dans le nouveau gouvernement. La particularité de ces désormais anciens ministres, c’est qu’ils ont été battus, lors des élections locales du 29 juin dernier.
Seule Aminata Mbengue Ndiaye a pu conserver son poste. L’ancien ministre délégué, chargé du Budget Mouhamadou Makhtar Cissé ne fait, certes, plus partie de l’attelage gouvernemental, mais il devient ministre directeur de cabinet du président de la République.
Pas moins de huit arrivées sont notées dans cette nouvelle équipe. Ainsi Mariama Sarr fait son comeback dans le gouvernement et retrouve son poste de ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance. Le nouveau maire de Saint-Louis, Mansour Faye devient ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Yaya Abdoul Kane hérite du ministère des Postes et des Télécommunications, tandis que l’ancien directeur général du Coud Abdoulaye Diouf Sarr, qui plus est le nouveau maire de la commune de Yoff prend du grade et devient ministre du Tourisme et des Transports aériens.
Mansour Elimane Kane est désormais le nouveau ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et il remplace à ce poste Thierno Alassane Sall. Toujours dans ce chapitre des nouveaux arrivants, Mame Mbaye Niang le président du conseil d’administration des Aéroports du Sénégal (Ads) est ministre de la jeunesse, de l’Emploi, tandis que l’actuel maire de Fatick, Matar Bâ hérite du département du Sport. Le gouverneur de Fatick Viviane Bampassy est promue ministre de la Fonction publique et de la rationalisation des effectifs. Il faut aussi noter dans cette nouvelle équipe, le jeu de chaises musicales entre différents ministres qui restent dans le gouvernement, tout en changeant de postes. C’est le cas de Abdoulaye Baldé qui hérite, désormais, de l’Environnement et du développement durable, tandis que Oumar Guèye quitte le Tourisme et les Transports aériens pour la Pêche et l’Economie maritime. De même, Khoudia Mbaye devient ministre en charge de la Promotion des investissements, du Partenariat et du développement des téléservices. Diène Farba Sarr la remplace au ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie. Mbagnick Ndiaye qui fut ministre des Sports, devient le nouveau ministre de la Culture et de la Communication. Mansour Sy hérite du ministère du Travail, du dialogue social, tandis que Me Oumar Youm conserve son poste en devenant ministre de la Gouvernance locale, du développement et de l’aménagement du territoire. Cerise sur le gâteau, il est le nouveau porte-parole du gouvernement. Tout comme Oumar Youm, l’ancien ministre en charge de la gestion des inondations, Khadim Diop est promu ministre de l’Intégration africaine, du Nepad et de la Promotion de la Bonne gouvernance.
Enfin, les trois ministres délégués qui ont nommés, hier, sont Birama Mangara qui devient ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des finances et du Plan en charge du budget. Moustapha Diop est le ministre délégué auprès du ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, en charge de la Micro-finance, tandis que Fatou Tambédou est la ministre déléguée en charge du Renouveau urbain et de la requalification des banlieues.
M. NDONG
INNOVATION : 6 secrétaires d’Etat nommés
Parallèlement aux membres du gouvernement, 5 secrétaires d’Etat ont été nommés. Il s’agit du journaliste Souleymane Jules Diop, ancien chef de la cellule de communication de la présidence, devenu secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur. Un autre journaliste Yakham Mbaye, directeur de publication du quotidien privé « Libération » est le secrétaire d’Etat à la communication. Les autres secrétaires d’Etat sont Moustapha Lô Diatta, en charge de l’accompagnement et de la mutualisation des organisations paysannes. Diène Faye devient le secrétaire d’Etat en charge de l’Hydraulique rurale alors que l’enseignant Youssou Touré est le nouveau secrétaire d’Etat en charge de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales et Abdou Ndéné SALL, Secrétaire d’Etat au réseau ferroviaire national. La nomination de ces secrétaires d’Etat qui découle de la volonté du chef de l’Etat est « l’innovation majeure » dans cette nouvelle équipe. Hier, le chef du gouvernement Mahammed Abdallah Dionne a pourtant clairement donné des précisions sur leur rôle. « Ces secrétaires d’Etat seront à côté des ministres pour travailler à la célérité des procédures afin de mieux répondre à la demande de nos concitoyens », a souligné le Premier ministre, rappelant que seul le Premier ministre et les ministres composent le gouvernement. « Ces secrétaires d’Etat ne sont donc pas membres de qualité du gouvernement, mais ils seront à côté des ministres pour accélérer la mise en œuvre des réformes dans le secteur de l’administration centrale », a expliqué Mahammed Dionne.
M. NDONG
Une nomination qui dévoile les intentions du président
Mahammed Dionne qui vient d’être nommé Premier ministre hier en remplacement d’Aminata Touré devra immédiatement enfiler le bleu de chauffe. Le fait que le président Macky Sall ait porté son choix sur le désormais ex-ministre chargé de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), son plus grand projet de développement économique, est un indice de ce qu’il attend de ce dernier. Il devra, à sa nouvelle station, coordonner et impulser l’action de tous les ministères pour la concrétisation du Pse constitué de 27 projets-phares et de 17 réformes. Au sortir de ces élections locales, même si la coalition Bennoo Bokk Yakaar et/ou l’Apr ont gagné la majeure partie des collectivités locales, la perte de certaines d’entre elles et non des moindres (Dakar, Thiès, Touba, Ziguinchor), constitue une alerte et le président Sall a sans doute saisi le message comme l’invite une bonne frange des Sénégalais. Et à l’instar du général De Gaulle en 1958 face aux Pieds noirs à Alger, il semble leur dire « je vous ai compris ». Préoccupé pendant deux ans à recoller les morceaux d’un pays économiquement en lambeaux, le président Sall n’a pas senti le temps passer pour réaliser ses projets à un rythme qui permette de contenir l’impatience des Sénégalais. Nul ne peut soutenir, avec sérieux, que le nouveau régime n’a pas un « bilan » honorable, mais le contexte est tel et la demande si forte que quel que soit le pouvoir en place, il lui serait difficile d’accomplir les miracles que requièrent les attentes du peuple. Toutefois, à deux ans et demi de 2017 (si le mandat est réduit à 5 ans), le président Sall a le temps de rectifier le tir là où son action n’a pas encore satisfait les Sénégalais. En sus donc de la couverture maladie universelle, de la bourse de sécurité familiale, de la baisse des prix à la consommation, des loyers, du soutien à l’agriculture…, appréciés par les Sénégalais, le régime actuel est attendu pour une action plus vigoureuse dans le lancement des projets d’infrastructures, la création d’emplois, une école remise à l’endroit, un environnement propice pour les sociétés, une plus grande sécurité… Il est alors plus qu’urgent d’accélérer encore la cadence des réalisations car c’est à partir de celles-ci que les électeurs vont juger sur pièce pour donner ou refuser un nouveau bail au président Sall. Ce dernier, malgré son slogan « La patrie avant le parti » qui traduit sa volonté de privilégier la construction du pays sur tout autre agenda ou coterie, n’a pas vu son parti lui faciliter toujours les choses avec des querelles et violences internes jurant avec les impératifs de l’heure et écornant, au passage, l’attrait du parti présidentiel. C’est pourquoi l’Apr devra épargner au nouveau Premier ministre les procès d’intention, les peaux de banane et autres manœuvres de positionnement pour qu’il ait toute la latitude de travailler exclusivement à la concrétisation du programme du président Sall. Réputé discret et travailleur, Mahammed Dionne qui fut directeur de cabinet de Macky Sall à la Primature, pourrait être donc « le jardinier des rêves » du chef de l’Etat. Mais il devra éviter de laisser se constituer, autour de lui, une cour informelle de laudateurs qui se forme souvent autour de nos décideurs au point de les divertir de leur travail, tout comme les demandes de parrainage qui ne sont que futiles mondanités. Sa première déclaration hier soir, laisse croire qu’il se mettra rapidement au travail et privilégiera l’efficacité. Sous peu, il devrait faire sa déclaration de politique générale qui, on l’espère, reposera sur du concret et non une succession de projets qui ne seront jamais réalisés.
Il n’y a donc plus de temps à perdre et le seul bruit que les Sénégalais veulent entendre maintenant, c’est celui des truelles construisant le pays dans le cadre du Pse.
Par Ibrahima MBODJ
MISE EN ŒUVRE DU PSE, REFORMES, LUTTE CONTRE LES INONDATIONS… : Ces défis qui attendent le nouveau gouvernement
La nomination du nouveau Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, intervient dans un contexte très particulier marqué par une panoplie d’urgences qui frappent déjà à la porte. Parmi celles-ci, les inondations qui menacent les populations, surtout celles de la banlieue qui affichent une peur au ventre. Avec le démarrage de l’hivernage dans certaines localités du pays, le gouvernement devra mettre en place une pile de mesures afin d’anticiper sur d’éventuels impacts de ces inondations dans le vécu des citoyens. Il faut reconnaître, toutefois, les efforts consentis par l’Etat du Sénégal avec la mise en œuvre d’un vaste programme de logements sociaux en vue de permettre aux sinistrés victimes des inondations de disposer d’un habitat décent à des coûts accessibles. La prochaine équipe gouvernementale devra également s’atteler à une poursuite des actions dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), un programme de développement économique sur lequel le chef de l’Etat fonde beaucoup d’espoirs pour faire entrer le Sénégal dans le peloton des pays développés avec une croissance forte, inclusive et durable.
Ainsi, il apparait urgent pour le successeur de Aminata Touré d’user de toute une stratégie afin de mobiliser davantage des ressources financières auprès des partenaires techniques et financiers, mais aussi du secteur privé national et étranger pour boucler les financements nécessaire à la réalisation du Pse. L’atteinte de ces objectifs suppose un environnement des affaires propice et favorable aux investissements directs étrangers (Ide), qui, selon le dernier rapport de la Conférence des nations unie pour la coopération et le développement (Cnuced), ont connu des résultats peu encourageants. Les flux des Ide du Sénégal sont passés de 276 en 2012 à 298 millions de dollars en 2013, soit une hausse de 22 milliards de dollars. Néanmoins, notre pays se fait devancer par plusieurs Etats de la Cedeao, comme le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Ghana. Dans cette même lancée, les autorités attendent avec beaucoup d’attention le prochain rapport du Doing Business de la Banque mondiale qui, l’année dernière, classait le Sénégal à la 178ème place sur 189 pays.
D’où l’urgence, pour le nouveau Premier ministre et son gouvernement, d’accélérer le rythme des réformes enclenchées dans le Programme triennal de réformes de l'environnement des affaires et de la compétitivité (Preac). La réussite de cette initiative passe nécessairement par une bonne fourniture de l’électricité, une efficacité dans l’offre des services des administrations publiques, une célérité et transparence dans les processus de passation des marchés publics. Vu les quelques années qui nous sépare des prochaines joutes électorales, il est temps que les querelles intestines politiques soient enterrées afin de se consacrer à l’essentiel : le travail, gage d’un essor économique et d’une stabilité politique.
Abdou DIAW
Les séquences du casting : Par Samboudian KAMARA
En observant l’architecture du nouveau gouvernement, l’on se rend compte que le président Macky Sall a donné des lettres de mission avec des objectifs très précis. Il veut aller vite. La précision dans l’intitulé des départements ministériels est la preuve que sur des problèmes ou dossiers précis, il y a bien un diagnostic, et une volonté d’apporter des réponses précises à des questions précises. Le gouvernement Dionne est caractérisé par sa cohérence et son aspect volontariste. En ces temps de coupe du monde de foot, l’on est même tenté de penser à une équipe ; chacun à son poste. Les frontières sont clairement délimitées et le casting ne souffre d’aucune imperfection à priori. ll est à la fois très politique, mais aussi constitué de bons technocrates ; il a ses originalités même s’il s’inscrit dans la continuité. Il est celui de la stabilité car 78 % de ses membres ont été reconduits dans leurs fonctions. C’est le gouvernement de la récompense pour les leaders politiques qui ont brillé lors des dernières élections locales. Il est aussi fouettard dans certains de ses aspects car les perdants lors du dernier scrutin en ont été exclus. Les ministères dédiés aux fonctions régaliennes de l’Etat ou ceux de souveraineté restent entre les mêmes mains. Le président Macky Sall veut de la stabilité. C’est aussi un gouvernement de jeunes et qui est dans l’air du temps. Et Pour la première fois dans l’histoire de notre jeune République, une femme est numéro un sur le plan protocolaire.
Le nouveau gouvernement est cohérent car il visite toutes les strates. Le contexte postélectoral étant marqué par un sentiment mi-figue, mi-raisin un peu partout à cause des fortunes diverses des uns et des autres, et surtout parce que le camp présidentiel ne parvient pas à expliquer qu’il a quand même gagné la grande majorité des collectivités locales, c’est un gouvernement qui trahit la détermination du président Sall à faire suivre une gouvernance de la performance politique. Fidèle à une ligne de conduite qu’il s’est fixée, -ne pas gouverner seul, consolider les alliances, mais décider, et surtout innover. La plate-forme « Benno », même sérieusement malmenée lors des locales, tient et reste le cadre général d’expression de la majorité présidentielle. Si l’Apr est la locomotive et reste « le disque dur », le compagnonnage avec le Ps, l’Afp, la Ld, le Pit est plus que jamais confirmé. Le président Sall consolide sa politique des alliances.
Ce gouvernement est harmonieusement « cartographié » car les leaders politiques qui le constituent, -que ce soit sous l’angle de leur extraction, ou sous l’angle de leur identification à un terroir, une région-, forment une vraie équipe du Sénégal. Nos compatriotes vont s’y identifier car renvoyant à l’image de la conjoncture politique. Le libellé, la précision sémantique dans l’intitulé de certains départements ministériels est la preuve que le président Macky Sall sait où il va. Il a lancé un signal fort en direction de ses compatriotes et semble vouloir leur dire, avec ce casting gouvernemental, qu’il veut travailler.
Certains ministères ont été mis sur pied pour prendre à bras le corps des problèmes bien identifiés. Pour ne prendre qu’un exemple, un département est chargé du Renouveau urbain, de l’Habitat et du cadre de vie, et de la restructuration et de la requalification des banlieues ; un autre est chargé de Fonction publique, de la Rationalisation des effectifs et du renouveau du service public. On insiste également sur la nécessité de booster les énergies renouvelables. Et que dire de l’érection d’un département qui va s’occuper, entre autres, de « développements des téléservices de l’Etat » ou encore de celui chargé de désenclaver ? La création des secrétariats d’Etat obéit également à une volonté de pousser le plus loin possible l’attribution d’une mission bien définie à un homme.
Fortement marqué par le dernier scrutin, -ce qui a d’ailleurs expliqué sa mise sur pied avec le départ de Mme Aminata Touré de la Primature-, il a révélé le fil conducteur de la pensée présidentielle. Le président Macky Sall reste fidèle à sa ligne de conduite depuis 2012 : le pragmatisme dans l’analyse des situations. Mais de la même manière que le président Macky Sall n’a pas eu un très long état de grâce après sa prise du pouvoir, et comme les gouvernements précédents, l’équipe coachée par Mahammed Dionne n’aura, lui, pas de répit, tant les Sénégalais sont demandeurs de réponses à leurs questions, et pressés qu’on leur apporte des solutions à leurs nombreux problèmes. Ce sera indubitablement un gouvernement de combat.
PROFIL DU NOUVEAU CHEF DE GOUVERNEMENT : Etre un « clone » de l’ancien Premier ministre Macky Sall !
Il aura fallu que l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, nomma son quatrième Premier ministre pour voir ses plus grands chantiers sortir de terres. Ce quatrième Premier ministre, du nom de Macky Sall, aujourd’hui devenu président de la République, a pris un raccourci par le choix de son ancien directeur de cabinet. Cette posture d’ancien collaborateur donne au nouveau chef de gouvernement, Mahammed Boun Abdallah Dionne, l’avantage d’être une « réplique parfaite » de ce Premier ministre que le président Macky Sall fut en le révélant comme lui-même l’avait fait en faisant découvrir aux Sénégalais le vrai visage de son ancien mentor, Me Wade. Il devra se rappeler qu’aujourd’hui, si l’on parle de Me Wade et de ses chantiers ou réalisations, c’est bien parce que Macky Sall a été là en tant que son révélateur.
En effet, du passage de Macky Sall à la Primature, les Sénégalais n’ont, en réalité, retenu que de bonnes choses, avec d’excellents résultats et un plébiscite offert à son candidat Abdoulaye Wade qu’il avait bien vendu aux Sénégalais en tant que directeur de campagne. L’on se souvient encore des cérémonies de lancement d’autres travaux d’envergures dans la capitale, Dakar. On peut citer le lancement de la Vdn devant la permanence du Parti démocratique sénégalais (Pds), de l’autoroute à péage au croissement Patte d’Oie, etc. Qui ne se souvient pas du fameux Pont de Médina Ndiatbé. A l’époque, Bacar Dia, alors ministre de l’Information, porte-parole du gouvernement, chantait à tout bout de camp cette réalisation majeure. Il n’est pas superflu aussi de rappeler, au nouveau Premier ministre, que Macky Sall a été un chef de gouvernement « travailleur, rigoureux, généreux et engagé ». Il a su, en son temps, « se transformer en révélateur d’un homme-visionnaire et catalyseur d’une vaste dynamique de construction nationale ».
Grâce à ses actions vigoureuses à la tête du gouvernement, Macky Sall avait fini de convaincre le peuple sénégalais en 2007, pour faire réélire Wade et pour se faire élire lui-même, en 2012. Mahammed Boun Abdallah Dionne est attendu sur ses capacités à faire « plus » que Macky Sall, « l’homme qui avait effectivement accéléré la cadence des réalisations, celui qui a théorisé la croissance accélérée, celui qui a permis à un génie politique de repousser ses limites, celui qui a fait goûter aux Sénégalais cette fierté de pouvoir compter sur ses propres fils, sur son propre génie. »
Aujourd’hui que Macky Sall est à la tête du pays, avec les pleins pouvoirs, son troisième Premier ministre devra être un « clone » de ce « capitaine d’équipe » que fut le président Sall à la Primature. Le nouveau Premier ministre devra se montrer capable de former, avec le président de la République, clef de voûte des Institutions, non pas un duo encore moins une dualité, mais un binôme où régneront harmonie, entente et complémentarité.
Le peuple sénégalais n'a pas besoin d'une révolution. Bien au contraire, le peuple aspire juste au progrès.
Par Mbaye Sarr DIAKHATE
Mahammed Boun Abdallah Dionne en droite ligne du Pse
En portant à la tête du gouvernement celui qui était son ministre en charge de l’exécution du suivi du Plan Sénégal émergent, Mahammed Boun Abdallah Dionne, le président Macky Sall vient de confirmer toute l’attention qu’il compte apporter au suivi et à la bonne exécution de ce programme de développement. Le Pse sera au centre de l’action du nouveau Premier ministre.
S’il y a une donne qui a poussé les pronostiqueurs à miser sur la nomination de Mahammed Boun Abdallah Dionne au poste de Premier ministre après la chute de Aminata Touré, c’est sûrement l’importance que revêt, aux yeux du président Macky Sall, le Plan Sénégal émergent. A l’arrivée, ils ont vu juste. Le Pse, cet ambitieux programme de développement qui vise une croissance de 7 à 8 % sur une période de dix ans, pour porter le Sénégal à l’émergence, tient à cœur à son initiateur, le président de la République. Il avait confié son pilotage à M. Dionne qu’il avait nommé, en mars dernier, ministre en charge de l’exécution du suivi du Plan Sénégal émergent, -précision de taille - auprès du président de la République. Macky Sall venait de démontrer que le bon déroulement de son programme de développement le préoccupe au plus haut point. D’ailleurs, il l’avait martelé à Paris, le 24 février dernier, avec un fort accent de mise en garde, aussitôt après la bonne moisson au Groupe consultatif. Les partenaires venaient de s’engager pour 3.729 milliards de FCfa alors que le Sénégal ne demandait que 1.853 milliards pour combler le gap de financement sur cinq ans du Pse. Macky Sall avait fait savoir qu’il serait en première ligne pour surveiller l’exécution du plan. « Il m’appartient de veiller à la bonne exécution de ce programme ; et ce sera sans état d’âme. Il n’y aura aucune tolérance par rapport à la bonne exécution » du Pse, avait-il averti. « Les bailleurs de fonds vont regarder ce qui se passe avec leur argent, ils sont parmi nous », avait ajouté le chef de l’Etat. Si des écarts survenaient, les sanctions tomberont, avait-il poursuivi.
Depuis le lancement du Pse, les partenaires du Sénégal sont en train de tenir les engagements pris à Paris, sous le regard attentif de Mahammed Boun Abdallah Dionne, avec l’espoir que le Sénégal méritera cette confiance. Lors de sa première participation au Conseil des ministres, le jeudi 13 mars dernier, c’est le chef de l’Etat lui-même qui avait souhaité la bienvenue au nouveau ministre qui était jusque là en poste à l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). Cet informaticien de formation a fait ses preuves à Ibm, à l’ambassade du Sénégal à Paris. Né à Gossas le 22 septembre 1959, ce diplomate qui fut cadre à la Bceao et expert de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) au Maghreb est très souvent consulté par Macky Sall avant son accession à la magistrature suprême, à en croire le portrait que notre confrère du « Pays » dresse de Mahammed Boun Abdallah Dionne. Définissant le Bureau opérationnel de suivi du Plan Sénégal émergent (Bosse), M. Dionne, qui fut directeur de cabinet de Macky Sall lorsqu’il était Premier ministre, estimait qu’il s’agit d’un « dispositif d’alerte » dont le rôle consistait à apporter des « corrections » à l’exécution des 27 projets et 17 réformes autour desquels est bâti le programme de développement du Sénégal. Il prônait aussi un « dialogue interactif avec les collègues » à travers le Bosse. A l’occasion de sa première participation à un Conseil des ministres, Mahammed Boun Abdallah Dionne avait, après avoir remercié le chef de l’Etat pour sa nomination, exprimé son « engagement à servir et à exécuter sa mission sous sa direction » et « indiqué avoir pris toute la mesure de l’importance de la mission qui lui a été confiée par le président de la République ». Celui-ci vient de lui réitérer cette confiance en le portant, depuis hier, au poste de Premier ministre. A lui d’exécuter la politique définie par le chef de l’Etat. En droite ligne du Pse, pour l’émergence du Sénégal à l’horizon 2035.
Malick CISS
Les Sénégalais exhortent le nouveau Premier ministre à remettre le pays au travail
Les attentes formulées à son endroit sont nombreuses. Des Sénégalais croisés dans la rue, même s’ils ignorent les compétences de l’homme, lui demandent de remettre le pays au travail et de satisfaire les besoins des Sénégalais.
Son nom ne dit pas grand-chose aux nombreux Sénégalais croisés dans la rue, mais ils doivent désormais se familiariser avec. Mahammed Dionne, jusqu’ici ministre en charge de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (Pse), est devenu, depuis hier, le nouveau Premier ministre du Sénégal. Il succède, à ce poste, Aminata Touré, limogée après sa défaite aux dernières élections locales. L’attente que les Sénégalais portent sur sa personne est grande, même si beaucoup ne le connaissaient pas jusqu’ici. « Mahammed Dionne ? Mahammed Dionne ? », répète Adama Ly, les yeux rivés vers le ciel pendant quelques secondes. Il se rend finalement à l’évidence. Le nom ne lui dit rien. « Je ne connais pas Mahammed Dionne, mais s’il a la confiance du président de la République, c’est parce qu’il a les compétences requises pour occuper le poste. Sa priorité doit être la satisfaction des besoins des Sénégalais », a estimé Adama. Selon lui, les Sénégalais en ont marre de la politique politicienne et veulent maintenant du concret.
Plus loin, près de « Keur Baye Niasse », à Dieuppeul-Derklé, Moussa Thiam tient son multiservice. Lui aussi ne connaît pas Mahammed Dionne. Toutefois, il pense que celui-ci n’a pas de temps à perdre, car dit-il, les urgences sont nombreuses dans le pays. « Le pays va mal, il faut le reconnaître et oser le dire. Nous avions l’habitude de faire des transactions allant de 200.000 à 250.000 de FCfa. Mais aujourd’hui, nous sommes loin de ce chiffre. Cela renseigne suffisamment sur la situation du pays », a dit M. Thiam. Il pense que le nouveau Premier ministre doit remettre le pays au travail pour créer des richesses. « Le président Macky Sall doit, cette fois-ci, veiller à la stabilité de ce poste pendant, au moins, 5 ans pour permettre à ce nouveau Premier ministre de prendre suffisamment de repères pour mieux travailler. « Le chantier dans lequel il est plus attendu est sans doute la question de l’emploi des jeunes. Cette problématique est devenue une question de sécurité nationale », a avancé le gérant de multiservices. Mamadou Sarr, lui, est vigile dans une grande banque de la place. Il ne connaît pas non plus le nouveau patron de la Primature. « Il était où lui ? », s’est-il interrogé. Avant de poursuivre : « quoi qu’il en soit, sa seule préoccupation doit être la satisfaction des besoins des Sénégalais. Selon le veilleur de nuit, Mahammed Dionne doit se mettre au travail sans délai pour remettre le pays sur les rails. « C’est la seule attente que nous avons de lui », a soutenu M. Sarr. Khady Fall, trouvée devant sa demeure à Dieuppeul, abonde, elle aussi, dans le même sens. « Au travail », chante la dame comme une antienne.
Ndiol Maka SECK
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ME OUMAR YOUM : «Nous fondons beaucoup d’espoir sur lui »
« Mahammad Dionne est quelqu’un de très compétent, d’intelligent. Nous sommes convaincus, qu’il mérite ce poste parce qu’il a le profil de l’emploi. Au vu de son parcours, nous fondons beaucoup d’espoirs sur lui. Nous le félicitons et nous lui souhaitons bonne chance dans la nouvelle mission que vient de lui assigner le chef de l’Etat. Maintenant, nous appelons tout le monde à y mettre son grain de sel afin que le Sénégal devienne un pays émergent ».
Diégane SARR
YOUSSOU TOURE, RESEAU DES ENSEIGNANTS DE L’APR : «On est à peu près sûr qu’il sera à la hauteur de la tâche»
«La nomination de Mahammad Boun Dionne comme Premier ministre est une excellente chose.
C’est un très bon choix que le chef de l’Etat a fait en faisant de lui le nouveau chef du gouvernement ; même si l’on estimé qu’on devait supprimer le poste de Premier ministre. Mahammed Dionne, c’est quelqu’un qu’on a pratiqué et l’on est à peu près sûr qu’il sera à la hauteur de la tâche.
C’est un homme modeste et très compétent. Le Sénégal a besoin d’un homme humble collé aux populations. Nous lui souhaitons bonne chance afin qu’il réussisse avec brio sa mission».
MODOU DIAGNE FADA, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE DU PDS : « On peut avoir des préjugés favorables »
« C’est un bon technocrate, quelqu’un qui a le profil de l’emploi. Mais, au Sénégal, on consomme les Premiers ministres à un rythme exponentiel. J’espère qu’il va relever le défi qui nous interpelle. On peut avoir des préjugés favorables le concernant. On va le juger sur pièce », a estimé Modou Diagne Fada. Toutefois, pour lui, « s’il échoue, on finira par comprendre mais que c’est un problème de régime et non un problème de Premier ministre. D’ici trois mois, nous verrons s’il est sur la bonne voie », a-t-il ajouté. Interpellé sur les priorités que le nouveau Premier ministre doit mettre en avant, Modou Diagne Fada a cité, entre autres, « la baisse des prix des denrées de première nécessité, des services à forte consommation, l’agriculture, le monde paysan de façon générale.» Pour le président du groupe parlementaire du Pds, le Premier ministre doit apaiser le climat social, notamment dans le milieu scolaire et universitaire, réduire la pauvreté qui « gagne du terrain dans la banlieue de Dakar et dans le monde rural», a-t-il renchéri.
ME DJIBRIL WAR : « C’est un technocrate doublé d’un politique »
Pour Me Djibril War, le nouveau Premier ministre est un technocrate doublé d’un politique « contrairement à ce qu’on dit. Un excellent cadre de la Bceao, très instruit, un expert dans les finances qui a honoré le Sénégal dans les agences internationales économiques et financières. Quelqu’un de très courtois, affable, déterminé. » Selon lui, avec le travail abattu par son prédécesseur et avec la rigueur de l’homme, je crois qu’on peut bien être optimiste. Il a les capacités morales et les compétences», a-t-il ajouté. Avant de poursuivre, au sujet des priorités à tenir en compte par le tout nouveau Premier ministre, il y a « l’emploi, l’éducation pour que les gens puissent avoir une mentalité.» Il a toutefois relevé que «la demande sociale ne finira jamais. Mais beaucoup a été fait (stabilisation des coûts, baisse du loyer...) et ça commence à faire effet.» Quant au Pse, il a souhaité qu’il puisse y avoir des activités créatrices de revenus. « S’il parvient à faire que le Pse puisse être approprié à la base, c’est ça la clé du développement», de l’avis de Me Djibril War.
ABDOULAYE WILANE, PORTE-PAROLE DU PS : « C’est un homme d’expérience pour aller vite et bien »
« Si ce remaniement ministériel est un signal donné au peuple sénégalais pour montrer au peuple qu’il (le président) a compris le message, c’est une excellente chose. Puisque le président sait qu’il n’a pas beaucoup de temps », a soutenu Abdoulaye Wilane. Au sujet du Premier ministre, il a fait savoir que « c’est un homme d’expérience pour aller vite et bien. Cela ajoute un horizon qui fonde notre espoir. Je le félicite et lui souhaite une franche et meilleure collaboration pour mener à bien sa mission.» Revenant sur leur partenariat avec le président, il a estimé que «nous le ferons avec humilité, gèle pour prise en compte efficace des préoccupations du peuple sénégalais. Quant aux priorités à mettre en avant, « tout est priorité dans ce pays. Il faut la paix sociale dans le milieu scolaire, la santé, les infrastructures routières qui désenclavent ou relient les centres urbains et ruraux, l’énergie, l’Acte 3. Nous sommes dans une situation où tout est urgent », a renchéri Abdoulaye Wilane.
ALIOU SOW, ANCIEN MINISTRE : « C’est le meilleur profil »
«A mon avis, il ne peut pas y avoir dans l’entourage de Macky Sall, meilleur profil que Mahammad Dionne pour le poste de Premier ministre. C’est quelqu’un qui est proche du chef de l’Etat. On peut dire aussi que c’est un homme de consensus. Et à ce titre, il peut aider le président de la République à améliorer ses relations un peu tendues avec certains responsables politiques. Mahammad Dionne est un homme compétent. Il a eu à faire ses preuves en tant que directeur de cabinet de Macky Sall à la Primature et à l’Assemblée nationale puis au niveau international comme fonctionnaire des Nations unies. S’il a les coudées franches, il peut aider à redresser le pays. Au vu de son parcours, on a beaucoup d’espoirs sur lui».
BABACAR GAYE, PORTE-PAROLE DU PDS : «Le problème du Sénégal, c’est la gouvernance au sommet »
«La nomination de Mahammad Dionne n’est pas une surprise pour nous autres acteurs et observateurs politiques. On l’attendait depuis qu’il a été nommé coordonnateur du Pse. Il est quelqu’un qu’on connait bien. Il a été directeur de cabinet de Macky Sall et fonctionnaire international des Nations unies. C’est un cadre qui a les compétences qui lui permettent de figurer dans un attelage gouvernemental. Reste que le problème du Sénégal est un problème de gouvernance au sommet de l’Etat. Il y a un problème de vision. Pour toutes ces raisons, je ne pense pas que la nomination d’un nouveau Premier ministre puisse améliorer quoi que ce soit»