Membre du Forum civil et enseignant à l’Ucad, Birahim Seck alerte contre des tentatives de mise en place d’un système d’achats de consciences dans la banlieue dakaroise par divers candidats sortis vainqueurs des scrutins locaux dimanche. Ce, aux fins de détourner le vote.
Venu présider hier à Pikine une conférence qui portait sur le thème : ‘’le rôle du citoyen actif’’ organisé par des clubs d’intégrités des élèves de CEM de Pikine, Birahim Seck, membre du Forum civil, a affirmé l’existence dans la banlieue dakaroise de candidats en train de s’affairer pour « acheter la conscience » de certains conseillers pour devenir maire.
‘’Nous avons des informations de plusieurs tractations par rapport à ces achats de consciences. On s’est rendu compte qu’il y a des candidats qui sont dans une mauvaise posture, mais avec beaucoup d’argent, qui tentent d’acheter les conseillers pour qu’ils votent pour eux. Et cela a déjà commencé d’ailleurs aux Parcelles Assainies, à Pikine et à Guédiawaye’’ a soutenu M. Seck.
Pour barrer la route à ce phénomène, « la population doit se tenir debout pour que le vote de la population ne soit pas détournée. ‘’Il nous faut aujourd’hui des citoyens engagés, actifs » pour arrêter cela. « Ce serait vraiment dommage qu’il y ait des achats de consciences’’ a-t-il ajouté.
Sur un autre registre, le responsable du Forum civil s’est désolé des candidats laminés lors des élections locales et qui se sont présentés comme des membres de la société civile. ‘’On ne peut pas crée la roue. Ceux qui disent être des membres de la société civile, des indépendants, jusqu’à créer des listes pour ces locales, ils allaient droit au mur car les populations ne sont pas assez dupes», a-t-il indiqué. «Je crois que pour aller à la conquête des citoyens, il faut aller à la base.»
Selon lui, la débâcle des personnalités qu’on ne voit pas toujours sur le terrain aux côtés des populations et de leurs préoccupations, n’est pas surprenante. ‘’(En réalité) il n’y a même pas de listes citoyennes car dans les partis politiques, des gens se réclament de la société civile, et d’autres ne se gênent pas pour utiliser des récépissés de partis politiques’’, a déploré l’enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop. Qui termine avec cette incompréhension : ‘’Je ne vois pas pourquoi des gens qui devraient fédérer leurs forces et travailler à la base de façon désintéressée veuillent directement aller à la mairie ? »