On est entré de plain pied dans le mois du Ramadan, avec des clients qui éprouvent toutes les difficultés du monde pour se déplacer d'un lieu à un autre, décriant au passage l'indiscipline des chauffeurs
Idrissa Diamé, chemise blanche, à l’aise dans son pantalon noir, au rond point jet d’eau de Sicap Liberté, avoue être un habitué des transports en commun. « Je prends tous les jours le bus, mais avec ce mois de ramadan, je ne reconnais plus mon moyen habituel de transport ».
Ainsi, indique-t-il, la surcharge excessive des bus à certaines heures de la journée le contraint parfois à supporter individuellement ou en groupe le prix du taxi. Il reste averti comme tout bon client de la difficulté à se déplacer aux heures de pointe. « Avant la rupture du jeûne, c'est la croix et la bannière pour avoir un bus », estime le locataire au quartier Niarry Tally. Il regrette par ailleurs « la nervosité, les piétinements entre clients, les crachats dans les véhicules ». Et de rappeler que « le jeûne est dans le cœur mais pas dans le comportement vestimentaire". C'est pourquoi, "La passion ne doit pas caractériser le comportement du jeûneur, qui l’oblige à s’énerver jusqu'à mener des discussions houleuses ».
L’indiscipline des chauffeurs décriée
Djeinaba revenant du marché castor ,croisée au rond point menant vers l’avenue Bourguiba, ne cache pas son amertume envers les chauffeurs, «pressés de rentrer et qui roulent n’importe comment". "Nous ne pouvons pas continuer à subir les frais de leurs jeuns. Ils doivent faire doucement », dit-elle. Une Ghanéenne, non loin de là s’invite dans la discussion et jette son courroux sur les chauffeurs qui, à ses yeux, n’ont pas conscience de leur rôle. Hier dit-elle, un peu avant 18heures, le chauffeur d’un bus roulait à vive allure, il ne s’arrêtait même pas pour prendre les clients massés aux différents points d’arrêt.
« Je quitte Rufisque tous les jours pour travailler aux abords du stade Demba Diop. La ligne 67 nous dépasse à plusieurs reprises sans s’arrêter. D’ailleurs, on a l’impression de voir une course poursuite entre chauffeurs même en l’absence du mois de ramadan », s’émeut Alassane, cireur de chaussures.
Le tort aux clients
Les chauffeurs refusent d’endosser la responsabilité des difficultés liées au déplacement dans les transports en commun durant le ramadan. Selon Modou Fall, chauffeur de son état sur la ligne 77, les clients se précipitent pour s’engouffrer dans les bus même pleins. « On a du mal à comprendre les clients. Ils se précipitent pour s’engouffrer dans les bus. Même lorsque nous fermons les portes pour empêcher l’encombrement, d’autres par solidarité nous poussent parfois à les ouvrir ». « Pendant ce mois de ramadan, avec les embouteillages, on est contraint de rouler doucement.
Certains usagers ne manquent pas de nous hurler à cause de la lenteur. Mais, on comprend, c’est l’effet de la fatigue », tente-t-il d’expliquer. Une dame peinée par l’embouteillage monstre expose sa colère. « Les chauffeurs aussi bien que les clients sont grandement responsables. Les premiers pour leur excès de vitesse injustifié, les seconds pour circuler n’importe comment sur la voie publique». Il appartient, propose-t-elle aux policiers et gendarmes de sévir pour éviter un éventuel dommage.