« Seul un représentant des Nations unies peut aujourd'hui, aider à la recherche d'une solution négociée à la crise casamançaise », a déclaré Abdou Elinkine Diatta, un des responsables politiques du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc, rébellion armée).
Dans un entretien téléphonique avec le correspondant local de l'Agence de presse africaine (APA) à Ziguinchor, il affirme que « les différents médiateurs qui interviennent en ce moment sur le dossier casamançais en vue de faciliter la reprise des négociations entre le gouvernement et le Mfdc, ne pourront pas contribuer à un retour définitif de la paix en Casamance ».
Abdou Elinkine Diatta estime que la plupart de ces médiateurs ne sont pas crédibles et sont donc disqualifiés pour jouer un rôle quelconque dans la recherche d'une solution négociée à la crise casamançaise.
Il reproche à ces médiateurs de prendre parti pour certaines factions armées ou responsables politiques du Mfdc au détriment d'autres. Il déplore cette attitude qu'il qualifie de "partisane" et qui serait en train d'entamer leur crédibilité aux yeux des autres factions du Mfdc.
« Si je prends par exemple, le cas de la Communauté de Sant'Egidio il résume tout le problème de la Casamance au cas de Salif Sadio comme si c'est le seul interlocuteur avec lequel il faut négocier pour mettre un terme à la crise casamançaise », explique-t-il.
Selon lui, l'actuelle médiation notée dans le règlement de la crise en Casamance n'est rien d'autre que de la gymnastique politique et qu'en vérité, il y a plutôt une mauvaise volonté à régler le conflit casamançais.
« Je pense que seul un représentant des Nations unies peut aujourd'hui, aider à la recherche d'une solution négociée à la crise casamançaise », déclare-t-il.
Il demande par ailleurs, la tenue des Assises inter Mfdc hors du continent africain pour permettre aux différentes factions du mouvement d'arrondir les angles et de mettre en place un bureau consensuel qui sera composé des responsables « crédibles et acceptés » par le tout le monde pour mener à bien les négociations de paix avec le gouvernement du Sénégal.
« Ce qui permettra de réunifier le mouvement avec la nomination d'un nouveau Secrétaire général chargé de conduire les négociations avec le gouvernement", souligne-t-il.
Depuis trois décennies, la région de Casamance est en proie à une guerre de sécession, réclamée par le MFDC.
Le conflit, qui perdure en dépit de plusieurs accords de paix jamais respectés, a fait des milliers de victimes civiles et militaires et des dizaines de milliers de déplacés et réfugiés.