Si le juge suit le réquisitoire du parquet, P. D. Fall risque de passer les 5 prochaines années en prison. Ce commerçant, père de trois enfants, est accusé de viol par sa petite-amie.
P. D. Fall alias Tiko ne semble pas tirer des leçons de ses différents séjours carcéraux. Il est poursuivi pour viol sur sa copine.
Adja Traoré fait la connaissance de Tiko par l’intermédiaire de sa copine Ndèye Soukèye Guèye. De ce contact, nait une relation. Les deux tourtereaux se voient de temps en temps, mais jusque là, ils n’ont aucune intimité.
Un soir, alors que la jeune fille se rendait chez le cordonnier du quartier, Tiko l’embarque dans sa voiture pour la conduire chez lui. Il la force à entretenir avec lui des relations sexuelles sous la menace d’un pistolet. Une fois son désir assouvi, le commerçant tente de prendre une photo avec sa copine. Il promet de mettre les photos sur Facebook si la fille venait à raconter ce qui s’est passé. Mais Adja fait fi de la menace et s’empresse de raconter sa mésaventure à sa mère qui la conduit à l’hôpital. Arrêté et interrogé, Tiko nie les faits à lui reprochés et donne sa version. ‘’C’est elle qui est venue me voir chez moi, elle s’est absentée un moment après avoir reçu un coup de fil. C’est par la suite que je l’ai ramenée chez elle et je ne l’ai jamais touchée’’, se défend-il.
Pourtant, sa petite-amie, elle, prétend le contraire. Adja, mouchoir à la main pour essuyer ses larmes, crie sur tous les toits que c’est bien son copain qui a abusé d’elle. ‘’C’est lui qui m’a violée, je n’ai pas pu me sauver, car il a braqué sur moi une arme et le lieu où il m’a emmenée était désert’’, raconte la jeune fille, la voix triste. Le commerçant porte la réplique : ‘’tout ceci est un coup monté contre moi, c’est comme ça que font les jeunes filles, c’est une forme de commerce qu’elles font pour nous nuire’’, lance le prévenu.
Appelée à témoigner, Ndèye Soukèye Guèye, d’une voix tremblante, confie au juge que son ami l’avait menacée s’il venait à expliquer quoi que ce soit. ‘’Un jour, il m’a fait savoir qu’il détenait une bague magique pour tromper les filles et coucher avec elles’’, raconte-t-elle.
Le juge n’a pas manqué de faire des remarques à la maman de la victime. ‘’D’un côté, vous êtes responsables, vous laissez vos enfants traîner à des heures tardives après vous venez vous plaindre’’.
Pour Me Baba Diop, l’un des avocats de la victime, cet aspect évoqué par le président n’absout en rien le comportement du commerçant. Qui, à l’en croire, est coupable des faits qui lui sont reprochés.
Dans ses réquisitions, le procureur a insisté sur le passé pénal du prévenu qui a eu à être arrêté pour des faits similaires. Suffisant pour le représentant de la société de requérir à son encontre une peine de 5 ans ferme.
Ce que refuse le conseil de ce dernier qui avance que l’arme citée dans cette affaire n’existe que dans l’imaginaire de la victime. Et que son client a bien expliqué que les cartouches trouvées chez lui servaient à confectionner des gris-gris. Il ajoute que le certificat médical ne présente aucune valeur juridique, car ne comportant pas le nom du médecin. La robe noire de demander la relaxe de son client au bénéfice du doute surtout que la victime ne porte pas de stigmates qui montrent qu’elle a bien été violée par son client.
Le commerçant sera fixé sur son sort le 10 juillet.