La contre-performance de la mouvance présidentielle aux élections locales de dimanche à Dakar et dans d’autres villes, est largement commentée ce lundi par les quotidiens reçus à l’APS.
Le journal Enquête parle de ‘’tempêtes locales’’ avec le maire sortant de Dakar, Khalifa Sall qui ‘’lamine’’ le Premier ministre, Aminata Touré. Il y a aussi le Parti démocratique sénégalais qui ‘’s’effondre avec Wade, mais résiste avec Aïda Mbodji, Oumar Sarr, Modou Diagne Fada’’. L’abstention aussi a été un ‘’grand vainqueur’’ du scrutin, souligne le journal.
Ces élections locales sonnent ‘’la défaite de Macky Sall et de Bennoo Bokk Yaakaar’’, selon Direct Info qui évoque un ‘’avertissement’’ adressé par le peuple. ‘’Le peuple a lancé un avertissement aux tenants du pouvoir. Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé ce 29 juin. Ne pas se limiter à féliciter seulement les adversaires politiques. Il faut écouter le message que les Sénégalais ont déposé au fond des urnes. 2017, c’est dans presque deux ans’’, écrit le journal.
La Tribune parle de ‘’débandade dans la mouvance présidentielle’’ tout en insistant sur la victoire du maire sortant de Dakar, Khalifa Sall et sa coalition Taxawu Ndakaru. Dans son billet intitulé ‘’le Khalifa du Macky’’, La Tribune relève que la victoire du maire sortant ‘’est aussi une défaite cuisante du président de la République’’.
Le journal évoque ‘’une erreur d’appréciation qui a poussé la coalition Bennoo Bokk Yaakkarr (mouvance présidentielle) sous l’influence évidente de l’Alliance pour la République (APR, la formation du chef de l’Etat) à vouloir +chasser+ l’actuel maire de Dakar’’.
‘’En plus, ajoute le billettiste, les Dakarois ont voulu suivre leur logique qui voudrait qu’ils laissent l’élu de 2009 poursuivre ses chantiers. Il serait plus sage pour le chef de l’Etat et ses alliés de se ranger derrière le champion du moment pour éviter une débandade à Dakar, en plus de leurs déconvenues dans les autres localités. Ils ont rendu un grand service à Khalifa Sall. Même si celui-ci cache son jeu, il a assez de potentialités pour compter en 2017’’.
Pour Walfadjri, c’est une ‘’raclée’’ qui a été infligée au camp présidentiel, un ‘’carton jaune’’ pour le pouvoir. ‘’Comme tout arbitre, le peuple avait, à sa disposition deux cartons : le jaune et le rouge. Hier, il a brandi le jaune pour alerter. Alerter contre une certaine gouvernance dont il avait prononcé l’oraison funèbre le 25 mars 2012. C’est-à-dire celle du ban et de l’arrière ban familial, des amis et des courtisans’’.
‘’En 2009 et en 2012, ce n’est pas Wade que le peule sa sanctionné. Mais le fait d’avoir voulu installer la famille dans la gestion du pouvoir’’, ajoute Walf.
Sur le même ton, Sud Quotidien aussi titre ‘’Carton jaune à Macky’’ et rappelle qu’il s’agit de ‘’gouverner et non de régner’’.
'’C’est tout simplement d’en finir avec une conception rentière de la politique qui fait que dés qu’on est élu, au lieu de s’évertuer à se montrer digne de la confiance placée en soi, on se met à penser au second mandat, se laissant gangréner par des calculs de toutes sortes, ouvrant la voie à toutes les formes de renoncement et de compromission. Alors il s’agit de mettre en œuvre les réformes attendues quoi que cela puisse coûter, puisqu’il s’agit de gouverner et non de régner’’, écrit Sud.