Les élections locales sont parties pour briser les ambitions locales et créer une nouvelle reconfiguration politique. Bien que certains leaders aient accepté de diriger des listes majoritaires, ils n'auront certainement pas la tache aisée à cause de la présence de certains ténors qui ne sont pas prêts à «être politiquement enterrés». C’est un défi qu’ils se sont lancés.
En effet dans beaucoup de localités, Premier Ministre , Ministres, directeurs généraux, députés et anciens députés, ont pris leur courage à deux mains en s’engageant dans la bataille des locales avec tout le risque que cela comporte. Aminata Touré, de la Coalition Benno Bokk Yakaar ne court-elle le risque, se demandent certains, d’une défaite et de perdre son fauteuil de chef du gouvernement en cas perte à Grand Yoff. Ce qui est sûr c’est que contrairement à la liste proportionnelle, il n’est pas évident de sortir si facilement victorieux de la majoritaire.
Certains n’hésitent d’ailleurs pas à penser que c’est un piège qui lui est tendu par le Président de la République pour se débarrasser facilement d’elle. Les mêmes personnes pensent qu’elle aurait mieux fait d’aller à Kaolack où la course n’est pas trop serrée. Quant à Khalifa Sall de la Coalition Takhawou Ndakarou, d’aucuns se demandent, si toutefois il perdait les élections s’il lui sera toujours possible de continuer son ascension et de réaliser sa volonté réelle ou supposée de se présenter à la présidentielle de 2017.
Même chose pour Aissata Tall Sall, de la Coalition Benno ak Aissata, qui n’a pas droit certainement à l’erreur. Après sa candidature malheureuse à la tête du Parti socialiste contre Ousmane Tanor Dieng, c’est le moment pour elle de montrer à la face du monde sa légitimité locale. Beaucoup de directeurs généraux candidats, têtes de listes majoritaires dans leur localité, ont également intérêt à ne pas perdre la compétition. Puis que l’Aperiste en chef a clairement affiché son intention de se débarrasser de tous les perdants.
«Mort politique» annoncée d’une catégorie d’hommes
Puis qu’ils avaient manifesté l’ambition de «choisir la base comme pilier d’ascension vers le sommet», la défaite électorale risque, d’être un rude coup à supporter pour un grand nombre de leaders locaux. Certains d’entre eux n’auront plus, en cas d’échec, «un cadre institutionnel de participation à la gestion des affaires locales», parce que désavoués par leur base.
Une nouvelle reconfiguration en vue
Au sortir de ces élections, la légitimité locale leur sera renouvelée ou retirée. Le sort de certains ministres, directeurs généraux, Premier ministre, affairistes engagés manifestement dans ces joutes locales, va faire débat. Seront-ils remerciés en cas de défaite ou au contraire vont-ils monter en grade dans l’hypothèse d’une victoire. Surtout, avec les coalitions contre-nature ponctuées de soutiens et marques de solidarités inattendues, des leaders se retrouveront probablement pour «nouer de nouveaux partenariats».