Des acteurs de la pêche ont proposé une harmonisation interdépartementale de la surveillance des pêches dans les trois sites de Mbour, Fatick et Rufisque, afin de mieux faire face à la surexploitation de la ressource halieutique.
Les autorités administratives des pêches, les surveillants pêcheurs ainsi que les coordonnateurs des conseils locaux de la pêche artisanale ont tous lancé ce cri de cœur pour des actions communes dans ces trois départements.
Cette déclaration a été faite, mercredi, au cours d’une visite des différentes réalisations des sites du projet COMFISH/ ‘’pencco gej’’ piloté par l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Sur tous les sites visités, de Ngaparou à Sindia, Rufisque, Mbour, Gérao, Fatick, les doléances sont les mêmes : la surveillance doit être renforcée par de multiples orties en mer mais aussi par des équipements à bord notamment, les gilets de sauvetage, les extincteurs, les radios, des pirogues de 60 chevaux pour bien opérer les saisies en mer.
De plus, l’insuffisance de l’effectif des agents des pêches qui accompagnent les surveillants pêcheurs est en nombre insuffisant.
‘’Nous souhaitons que les brigades de surveillances participatives soient renforcées’’, a indiqué le chef de station de surveillance de Mbour, Oumar Ndiaye.
Il a souligné que ''cette dépravation de la ressource ne peut trouver une solution qu’en menant des actions commune''. Selon lui, ‘’des pirogues quittent Mbour pour aller pêcher ailleurs et y accoster. C’est pourquoi nous devons travailler en synergie pour faire face à ces récalcitrants’’.
Sur les nombreux défis à relever, M. Ndiaye a estimé que les partenaires doivent mieux soutenir les cadres de gouvernance. ‘’Les acteurs et l’administration ont toujours fait le travail ensemble mais cela doit maintenant être formalisé’’, selon le chef de station de surveillance.
''Cependant, il est nécessaire de voir comment améliorer la qualité de la collaboration avec les parties prenantes'', a-t-il ajouté.
D’autre part, il est revenu sur le statut juridique du surveillant pêcheur qui n’est pas pris en compte par le code de la pêche, invitant à le réviser et à voir comment l’adapter au niveau local.
‘’Toutes les infractions commises par les pêcheurs en mer sont punies par des amendes allant de 15.000 à 50.000 francs CFA. La surveillance est dissuasive. Il faut appliquer des peines pour les faire arrêter’’, a-t-il recommandé.
Toutefois, il a précisé, à l’image de ses pairs, que ''les pirogues qui causent les exactions viennent d’ailleurs''. M. Ndiaye a expliqué que si des saisies sont opérées en mer, la production doit être vendue et la somme reversée au trésor. ‘’Les 15% reviennent au conseil local de pêche artisanale (CLPA)'', a-t-il dit.
Quant à la région de Fatick, qui regroupe 29 îles et 70 sites de débarquement, avec 7 postes de contrôle, trois vedettes et deux véhicules sont à leur disposition pour accomplir la mission.
Les mêmes écueils reviennent notamment le nombre insuffisant d’agents sur le terrain, un manque de coordination et de synergie avec les programmes qui interviennent dans le secteur de la pêche.
‘’Le volet de la sécurité doit aussi être prise en compte de même qu’une bonne réglementation’’, a plaidé Abdou Aziz Ly, chef du service régional de surveillance des pêches, ajoutant que la principale difficulté est la mobilité.