Mame Maty Fall alias Maty 3 Pommes a été jugée hier par le tribunal des flagrants délits pour escroquerie. L'animatrice risque une peine de trois mois assortie de sursis. En attendant d'être fixée sur son sort jeudi, elle a bénéficié d'une liberté provisoire.
C'est à une émission «100% People, 100 % todj todj» qu'on a assisté au tribunal des flagrants délits de Dakar. Une fois encore l'animatrice Maty 3 pommes était aux premières loges, mais cette fois-ci, du côté du supplicié. Loin des projecteurs et des caméras, elle a fait face au juge pour répondre du délit d'escroquerie portant sur la somme de 14 millions.
Mame Maty Fall, de son vrai nom, avait prévu d'organiser une soirée sénégalaise à Dubaï, dans le courant du mois d'avril, en collaboration avec Ndèye Awa Diop qui vit sur place. L'animatrice était chargée d'assurer la publicité et le sponsoring, entre autres. Face à des difficultés d'ordre financier, elle a fait appel à l'agence de voyage Trans Air pour bénéficier d'un prêt de 23 billets. Le bon de commande devait comporter la signature de la chaîne de télévision Sen Tv.
Le jour de la livraison, Maty n'est pas parvenue à persuader le chef d'agence de la compagnie aérienne d'accepter le bon de commande. Puisqu'à la place de la signature de la chaîne de télé, c'est celle de la société immobilière Ajar qui y figurait. Ainsi, pour convaincre Abibatou Coulibaly d'accepter, l'animatrice fit appel à Ndèye Awa Diop. L'expatriée rassura le chef d'agence et lui garantit que le papier était fiable, car la société appartenait à son mari qui a signé le bon de commande. La dame accepta et Maty s'engagea à payer une semaine après la soirée. De retour au pays, Mame Maty Fall tarda à s'acquitter de la dette. Lasse d'attendre, le Dg de Trans Air décida de porter plainte.
Maty indexe le copain de sa collaboratrice
Hier devant la barre, l'animatrice de 100% People a confié au juge qu'elle n'a jamais voulu escroquer la société Trans Air, qu'elle avait des problèmes pour respecter ses engagements. L'animatrice a insisté sur le fait que c'est Adama Soumaré qui lui a remis le bon de commande sur demande de sa fiancée Ndèye Awa Diop. Cité comme témoin dans cette affaire, l'agent immobilier Adama Soumaré a déclaré devant le juge que Maty a imité sa signature, car il ne lui a jamais remis de bon de commande. «C'est archi-faux, je m'en rappelle comme si c'était hier, c'est lui qui m'a donné le bon de commande dans un taxi», a lancé l'animatrice, pour sa défense. Pourtant, la co-organisatrice de la soirée, interrogée, a déclaré aux enquêteurs qu'elle n'était pas au courant des agissements de Maty 3 pommes et qu'elle ne l'a jamais mis en rapport avec son petit ami.
L'avocat de la partie civile parle de ''100% escroquerie''...
Suffisant pour que l'avocat de la partie civile Me Baboucar Cissé parle d'escroquerie. «Devant la télé, c'est 100% People, mais aujourd'hui c'est du 100% escroquerie», a lancé l'avocat avec humour. Me cissé a fait savoir au juge qu'il n'a reçu, à ce jour, que la somme de 7 millions, au lieu de 10 millions mentionnés par ses confrères. «On m'a parlé d'un virement de 5 mille Euros, mais je ne l'ai pas encore reçu. Il est sûrement entre le soleil et la terre. Il arrivera peut-être dans 400 ans», a raillé Me Cissé qui a demanda, au nom de son client, la somme de 20 millions pour réparer le préjudice causé par l'animatrice. Le procureur a requis trois mois de prison avec sursis.
...Me Ousmane Sèye s'attaque au parquet
À leur tour, les avocats de Maty 3 Pommes ont démonté le témoignage d'Adama Soumaré. Selon eux, le petit-ami de Ndèye Awa Diop a tout dit, sauf la vérité. Ainsi, Me Ousmane Sèye s'est attaqué au procureur. Selon lui, la co-organisatrice de la soirée devait être poursuivie au même titre que sa cliente. Se tournant vers le représentant de la société, il a asséné : «Vous n'avez pas à regretter l'absence de Ndèye Awa. C'est vous qui l'avez laissée partir. Vous devriez même retenir Adama Soumaré dans les liens de la prévention, pour avoir fait un faux témoignage.»
Cette apostrophe n'a pas plu au procureur qui l'a fait remarquer. «M. le Président, rappelez à l'ordre Me Sèye. Je ne lui permets pas...». Le juge a dû intervenir. Mais c'était sans compter avec la hargne de Me Sèye qui a poursuivi sa plaidoirie en demandant la relaxe de sa cliente. Cette dernière, éventail à la main pour lutter contre la chaleur accablante, a gardé son calme tout au long du procès. En attendant le délibéré prévu demain, l'animatrice va enfin respirer l'air de la liberté. Sur demande de ses avocats, le juge lui a enfin accordé la liberté provisoire.
