L’évolution des marchés publics tient d’un processus dynamique nécessitant une vigilance permanente. C’est ce qu’a soutenu hier lundi, à Dakar, Saer Niang, directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp), à l’ouverture d’une table-ronde sur les 7 ans de la réforme des marchés publics.
«Vous ne pouvez pas avoir à gérer quelque mille milliards de francs Cfa pour la commande publique par an et passer outre les procédures qui garantissent la rationalisation de l’utilisation de ses ressources, sous prétexte que les procédures de passation des marchés publics ne sont pas simplifiées, ou alors qu’elles font perdre en gain et en temps.
Avec une telle gestion, le pays mettra beaucoup d’argent et on n’arrivera pas à réaliser correctement les projets. Lesquels également ne respecteront pas les procédures techniques, simplement parce qu’il n’ y a pas de verroux aux passeurs». Voilà la réponse servie par Saer Niang, directeur général de l’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) à certaines critiques visant l’institution. Il légitime ainsi le devoir et l’obligation de l’Armp à travailler de façon à réduire drastiquement les risques de corruption dans les marchés publics (mallettes distribuées sous forme de dessous de table, pots de vin ou simplement de cadeaux). Il s’expliquait en marge d’une table-ronde tenu hier lundi, à Dakar sur les 7 ans de la réforme des marchés publics.
Selon M. Niang «il n’existe aucun pays au monde où il n’y a pas de procédures. Mieux, les bailleurs qui sont chez nous ont des procédures beaucoup plus contraignantes que nos procédures». «Le problème majeur dans les marchés publics, c’est d’arriver à concilier transparence et efficacité. Et pour ce faire, il faut un savant dosage pour y arriver. Ce n’est pas incompatible ,il faut absolument avoir des procédures transparentes et efficace», a expliqué le Dg
A ses yeux, «l’évolution des marchés publics tient d’un processus dynamique nécessitant une vigilance permanente dont le but est d’amener les acteurs à adopter des procédures de passation plus transparentes, mieux adaptées et davantage efficaces». Il poursuit en soutenant que «le niveau de risque de déperdition des ressources publiques (…) est si élevé dans les marchés, qu’il faudrait une attention ardue, une vigilance permanente et soutenue à toutes les étapes de mise en œuvre des procédures de la commande publique»
Pour Saer Niang, «les procédures doivent favoriser la transparence, la prévention des comportements réprouvés, l’obligation de rendre compte et le contrôle régulier, de manière à prévenir la corruption, mais aussi le gaspillage des ressources publiques». «La commande publique ne doit souffrir ni de lenteurs ni d’opacité, encore moins d’inefficience. C’est pourquoi l’efficience du système de passation des marchés publics apparait comme une variable fondamentale pour l’émergence», a estimé le secrétaire général du gouvernement, Seydou Guèye, qui présidait l’ouverture de cette table ronde.