Après deux mandats (1996-2002 et 2009-2014) comme maire de Louga, Aminata Mbengue Ndiaye en demande encore. Même si les actions entreprises ces cinq dernières années n’ont pas été particulièrement fulgurantes, elle tient entre ses mains une chance inouïe de faire décoller une commune réputée pour la faiblesse de ses moyens.
Le bilan du deuxième passage de la responsable nationale du Mouvement des femmes socialistes à la tête de la mairie de Louga ne se décline pas en termes de réalisations physiquement palpables. Il a été plus social qu’autre chose, comme le montrent les enveloppes distribuées chaque année, surtout à l’occasion des fêtes de Tabaski et Korité, aux indigents et à une certaine clientèle politique et sociale. Les subventions aux lieux de cultes, associations sportives et culturelles, marquent aussi des occasions pour la mairie de se faire sentir. En plus de cela, certains projets relatifs au genre et à l’environnement ont été mis en œuvre en accord avec des partenaires comme Geld et l’Ue.
Comme pour garnir ce tableau, Aminata Mbengue Ndiaye a eu droit, le 10 juin dernier à Dakar, à une table ronde des bailleurs pour la mise en œuvre de certains projets censés mettre la commune de Louga sur les rails du développement durable. Et dire que Louga a attendu huit années, depuis qu’elle a été érigée en ville du millénaire, en 2006, pour prétendre à cette opportunité offerte par la communauté internationale. En témoignent les bons résultats obtenus concernant plusieurs secteurs dans la communauté rurale de Léona qui abrite Potou, à 30 km de Louga, érigé village du millénaire à la même époque.
Même si le réveil a été tardif, la commune de Louga a pu entrer en partenariat avec l’Initiative des villes du millénaire (IVM) et le MDG CENTER (Centre des OMD pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre), pour élaborer son Programme de développement social, économique et culturel (PDSEC), conformément aux orientations du Plan d’investissement communal (PIC).
Il comprend quatre documents de projet couvrant les quatre secteurs OMD : Éducation, Santé, Assainissement et Genre, ainsi qu’une dizaine de fiches techniques de projets se rapportant à une quinzaine de secteurs prioritaires. Les bailleurs se sont engagés à soutenir les projets. Pour celui intitulé Éducation primaire pour tous (EPT) d’ici à 2018, le coût est estimé à 2,538 milliards de francs CFA, la contrepartie de la commune de Louga étant d’environ 254 millions de francs.
Le Projet communal de développement sanitaire (PCDS) 2014-2018 va coûter 2 289 615 681 FCFA, avec une contrepartie pour la commune qui s’élève à 228 961 568 FCFA. Quant à la réalisation du Projet d’amélioration du réseau de l’assainissement (Para), elle va nécessiter 6 680 445 902 francs CFA, sur la période 2014-2018. Globalement, c’est une enveloppe de 18 milliards que la commune de Louga compte capter. Une véritable manne pour une collectivité locale réputée pour ses faibles moyens et dont le budget n’a jamais atteint les deux milliards.
Les citoyen(ne)s de Louga offriront-ils à Aminata Mbengue l’occasion de rempiler et voir mûrir le fruit de son travail ? Ce sera là tout l’enjeu des élections municipales du 29 juin prochain dans la capitale du Ndiambour.