Patrimoine architectural de Saint-Louis, promesses et enjeux d’une rénovation

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Publié le lundi 8 septembre 2025 | Agence de Presse Sénégalaise

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Préservation de l’identité architecturale et historique : NGE remporte un contrat majeur pour la restauration de l’île de Saint-Louis

Saint-Louis, (APS) – Balcons en fer forgé, toitures en tuiles, façades à la chaux. L’île de Saint-Louis, c’est d’abord un style architectural particulier devenu une identité forte. Un héritage de la colonisation française qui fait un des nombreux charmes de cette ville. Mais il y a l’envers de ce décor, que représentent les nombreux bâtiments menaçant ruine et qui demandent à être restaurés.

Le Programme de développement touristique de la région de Saint-Louis (PDT/SL), de concert avec l’APIX (Agence nationale pour la Promotion des Investissements et des Grands travaux), a en charge la réhabilitation du patrimoine bâti public et privé de l’île de Saint-Louis inscrite en 2000 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Un label qu’il faut préserver à tout prix.

Les réhabilitations entreprises consistent d’abord à requalifier les espaces publics, explique Baba Bâ, chef de projet du Programme de développement touristique de la région de Saint-Louis (PDT/SL).

Il y a ensuite la phase de réhabilitation proprement dite du patrimoine bâti de l’Etat et du patrimoine public, ajoute M. Bâ, intervenant par ailleurs pour le compte de l’APIX qui est le maître d’ouvrage délégué dudit Programme.

La cathédrale de Saint-Louis a été déjà réhabilitée pour le compte de la sous-composante “Patrimoine bâti public” de ce programme de réhabilitation, a-t-il signalé.

Le patrimoine privé “est une sous-composante assez importante” de ce programme de réhabilitation et constitue en même temps “une innovation, parce que pour une première quand même, l’État vient appuyer, à travers la mairie, les privés dans la rénovation de leurs propriétés”, a-t-il dit.

Baba Bâ a également annoncé la réhabilitation de l’hôtel Le Rogniat dans l’optique de l’intégrer dans l’aménagement de la place Baya Ndar, ex-place Faidherbe.

Les travaux de réhabilitation, globalement démarrés en 2022, ont permis désormais de lever la menace des bâtiments menaçant ruine sur l’île, selon le chef de projet du Programme de développement touristique de Saint-Louis et sa région.

“Impact positif sur le cadre de vie”

“L’île, à un certain moment, était sous la menace de la déclassification. Heureusement que l’État a engagé ce programme-là, et c’est grâce à ce programme également qu’aujourd’hui qu’il n’y a plus cette menace sur l’Île”, a-t-il assuré.

Mais si la menace a été levée grâce aux actions entreprises, cette dynamique doit être accélérée pour arriver à réhabiliter davantage de maisons. Cela devrait avoir “un impact positif sur le cadre de vie et sur l’environnement”, si l’on en croit Baba Bâ.

Pour Alioune Badara Diop, adjoint au maire de Saint-Louis en charge des grands travaux et des affaires domaniales, la finalité de cet ambitieux programme est d’arriver à éviter que l’île soit inscrite sur la liste des sites en péril.

Mais “si les bâtiments tombent, alors il est évident que Saint-Louis va perdre ce label de patrimoine de l’UNESCO. Donc, le premier objectif, c’est de continuer à bénéficier de ce label de patrimoine mondial de l’UNESCO et diminuer au maximum les risques de péril de l’île de Saint-Louis”, note-t-il.
Ensuite, derrière ce programme de réhabilitation, il y a une ambition de contribuer à augmenter très sensiblement le nombre de touristes choisissant de visiter Saint-Louis qui est une ville historique, rappelle-t-il.

L’objectif attendu est qu’à la fin du programme de réhabilitation, la ville puisse dépasser “très rapidement la barre d’un million de visiteurs par an”, ce qui impactera la vie économique de Saint-Louis, explique-t-il.

Dans le cadre de ce programme, l’État vient certes en appui aux propriétaires d’Unités architecturales (UA) à hauteur de 70% des charges, mais ce ne sont pas tous les travaux qui sont financés, précise Baba Bâ.

“Les travaux financés portent sur la structure du bâtiment, la façade, les balcons, la peinture, entre autres, parce qu’on veut vraiment préserver ces bâtiments. Souvent, les propriétaires veulent, mais ils n’ont pas les moyens de faire les rénovations conformément aux normes. C’est pourquoi, l’État vient les appuyer à hauteur de 70% du coût de ces travaux”, a fait savoir M. Bâ.

”Pour des travaux de 100 millions de FCFA par exemple, 70% de ce montant est à la charge de l’État, le propriétaire ne dégageant 30 millions de FCFA, a-t-il relevé.

Les maisons bénéficiant de ce programme de réhabilitation ont été sélectionnées en fonction de critères précis, à savoir l’emplacement, l’authenticité et le style architectural. “Chaque UA [Unité architecturale] est aussi classée. En un mot, l’intérêt architectural est bien pris en compte”, a-t-il soutenu.

Trente-six réhabilitations à conduire d’ici 2027

“Au départ, il y avait une phase prioritaire qui concernait 16 Unités architecturales (UA). Pour ces 16 UA, il y a une dizaine de maisons en finition actuellement. La deuxième phase concerne 20 Unités architecturales dont une dizaine sont en cours d’exécution. Nous pensons que d’ici décembre quand même, nous devrons pouvoir livrer les 22”, a-t-il dit en parlant de l’état d’exécution des travaux.

L’État mobilise les fonds nécessaires à travers la Banque de l’habitat du Sénégal. Le propriétaire également dépose sa contribution au sein de cette institution bancaire.

“C’est à travers ces comptes-là qu’on demande des virements, ce qui veut dire que le propriétaire a la possibilité d’avoir toute la traçabilité des transactions financières”, a renseigné Baba Ba, ajoutant que certains propriétaires ont rencontré “quelques difficultés” pour mobiliser leur contrepartie.

Selon son chef de projet, le Programme de développement touristique de Saint-Louis et sa région ambitionne de réhabiliter au moins 36 maisons d’ici à décembre 2027, soulignant qu’à ce jour, 22 propriétaires ont déjà mobilisé leur contrepartie.

Une réflexion est en cours pour voir dans quelle mesure impliquer les entreprises locales dans ce programme de réhabilitation afin qu’elles puissent notamment bénéficier d’une qualification en matière de réhabilitation de bâtiments classés, signale Baba Bâ.

L’objectif initialement arrêté portait sur 118 unités architecturales à réhabiliter mais le processus de sélection, incluant les échanges avec les propriétaires, a pris plus de temps que prévu, relève l’adjoint au maire de Saint-Louis en charge des grands travaux et des affaires domaniales.

Finalement, une vingtaine d’unités architecturales ont été retenues “pour le moment avec l’objectif d’en ajouter 16 autres avant la fin du projet prévu en fin 2027”, a-t-il confié.

Le Programme de développement touristique de Saint-Louis et sa région bénéficie d’un financement total de 24,5 millions d’euros mobilisé par l’Agence française de développement (AFD), soit plus de 16 milliards de francs CFA.

Il vise à financer la rénovation des principaux espaces publics de Saint-Louis, de son patrimoine bâti public et privé mais aussi l’amélioration de la gestion locale des déchets, renseigne une note d’information.

Sa mise en œuvre est assurée par l’Agence de la promotion des investissements et des grands travaux (APIX).

Patrimoine architectural de Saint-Louis, promesses et enjeux d'une rénovation

CGD/BK/AB/HB

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