La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a officiellement accueilli le Kenya et le Sénégal parmi ses actionnaires, portant à 79 le nombre total de membres de l’institution. Cette double adhésion marque une avancée majeure dans l’ouverture de la BERD à l’Afrique subsaharienne, conformément à son ambition d’élargir ses opérations au-delà de son périmètre traditionnel.
Le Kenya, qui avait déposé sa candidature en mars 2024, a obtenu l’approbation du Conseil des gouverneurs deux mois plus tard. Le Sénégal, quant à lui, avait engagé le processus dès octobre 2023 et vu sa demande validée en février 2024.
Ces adhésions interviennent dans un contexte plus large d’expansion stratégique de la BERD. Un amendement historique à l’article 1er de son traité fondateur, approuvé en mai 2023 lors de l’Assemblée annuelle de la Banque à Samarcande (Ouzbékistan), autorise désormais ses opérations en Afrique subsaharienne et en Irak. L’entrée en vigueur de cet amendement, effective depuis avril 2025, permet également au Bénin, à la Côte d’Ivoire et au Nigéria de devenir des pays bénéficiaires des financements de la BERD.
« Il s’agit d’une étape cruciale vers le lancement de nos investissements en Afrique subsaharienne », a déclaré Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, qui a réaffirmé l’engagement de l’institution à démarrer ses activités dans la région dès cette année.
Côté kényan, John Mbadi Ng’ongo, secrétaire d’État au Trésor national, a salué une intégration financière accrue et une reconnaissance internationale du programme de réformes du pays. Au Sénégal, le ministre des Finances Cheikh Diba a évoqué un « tournant stratégique » dans le cadre de l’agenda Sénégal 2050, axé sur la croissance durable et le développement du secteur privé.
Avec cette expansion, la BERD renforce son ancrage mondial tout en poursuivant son double mandat : accélérer la transition vers des économies plus vertes, inclusives et numériques, et soutenir la résilience économique de ses pays membres, notamment en Ukraine.
L’arrivée du Kenya et du Sénégal confirme l’intérêt croissant des économies africaines à diversifier leurs partenariats financiers pour relever les défis structurels de développement.
KM