À l’occasion de la Fête du Trône célébrant l’accession au trône du Roi Mohammed VI, la Résidence de l’ambassadeur du Maroc à Dakar a abrité, ce lundi 21 juillet 2025, un séminaire de haut niveau consacré à l’intégration économique le long de la façade atlantique africaine. Placé sous le thème « Vers des chaînes de valeur intégrées pour une Afrique Atlantique émergente », l’événement a rassemblé des personnalités politiques, diplomatiques, économiques et académiques du Maroc, du Sénégal, de la Mauritanie et des Nations Unies.
Initiée par l’Ambassade du Royaume du Maroc au Sénégal et l’Institut Émergence, cette rencontre s’inscrit dans la dynamique de la Vision 2063 de l’Union africaine et de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), avec l’objectif de renforcer la souveraineté économique, l’interconnexion régionale et la résilience stratégique du continent.
Dans son allocution d’ouverture, l’ambassadeur du Maroc, Hassan Naciri, a rappelé les trois grandes initiatives portées par le Maroc pour une Afrique atlantique intégrée :
L’Initiative des États africains atlantiques, réunissant 23 pays autour de priorités telles que la sécurité maritime, l’économie bleue et la connectivité ;
Le projet du gazoduc Afrique-Atlantique, reliant 13 pays et considéré comme un pilier énergétique stratégique ;
L’Initiative pour l’accès à l’Atlantique des pays sahéliens, visant à désenclaver les États sans littoral et à les insérer dans les chaînes de valeur régionales.
Il a également mis en avant l’importance d’infrastructures majeures comme le port de Dakhla Atlantique, le corridor Tanger-Lagos, ou encore la voie express Tiznit-Dakhla, qui traduisent la volonté du Royaume de bâtir une Afrique interconnectée, compétitive et solidaire.
Représentant le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, son vice-président Amadou Ba a souligné la nécessité d’inventer une « nouvelle grammaire économique portée par les Africains eux-mêmes », appelant les parlementaires à devenir les catalyseurs de cette transformation. « L’Afrique atlantique peut être le laboratoire d’une souveraineté africaine partagée, plurielle mais cohérente », a-t-il insisté.
Dans un discours fort, Moustapha Niasse, ancien président de l’Assemblée nationale du Sénégal, a salué la vision stratégique du Roi Mohammed VI et appelé à un soutien unanime des leaders africains pour donner corps à cette ambition atlantique.
La Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Sénégal, Aminata Maïga, a insisté sur l’enjeu politique de l’intégration régionale : « Les corridors atlantiques ne doivent plus être de simples routes logistiques, mais des colonnes vertébrales de développement. » Elle a plaidé pour une coopération renforcée face à la fragmentation.
En introduction scientifique, Moubarack Lo a rappelé que l’Afrique atlantique est un « espace géostratégique majeur » confronté à plusieurs défis structurels : faiblesse des chaînes de valeur régionales, dépendance aux matières premières, coûts logistiques élevés (jusqu’à 60 % du prix final des produits intra-africains), et fragmentation institutionnelle.
Au terme des échanges, les participants ont unanimement appelé à accélérer la construction d’infrastructures communes, à former des talents africains, à connecter ports, zones industrielles et corridors logistiques, et à adapter les régulations au contexte atlantique, dans un esprit panafricaniste.
Ce séminaire consacre une ambition collective : poser les fondations d’un espace économique atlantique africain intégré, compétitif et résilient, en phase avec la Vision royale du Maroc, la ZLECAf et la Vision 2063 de l’Union africaine.