Le Sénégal se prépare à une période de fortes tensions financières entre 2026 et 2029, en raison d’un calendrier religieux exceptionnellement dense qui pourrait fragiliser les ménages, alerte l’expert financier Meissa Lo dans une analyse transmise à la presse.
Selon lui, le pays connaîtra, sur une période de sept mois, de décembre à juillet, une concentration inédite de grandes fêtes religieuses, notamment le Maouloud, le Magal de Touba, le Ramadan, la Korité et la Tabaski, rapporte le confrère Financial Afrik. Un phénomène cyclique qui survient environ tous les 33 ans et qui, combiné à une inflation persistante, pourrait provoquer un « stress budgétaire majeur ».
« Ces événements, très consommateurs de ressources, mobilisent des dépenses importantes en vêtements, alimentation, transport et dons religieux, souvent bien au-delà des capacités réelles des foyers », souligne l’expert, fondateur du Millenium African Institute. En temps normal, ces célébrations sont réparties sur l’année, permettant une reconstitution progressive de l’épargne.
La coïncidence de ces fêtes sur un semestre obligera les familles à puiser massivement dans leurs maigres économies, avec peu de marge pour absorber d’autres chocs comme la maladie ou les dépenses scolaires, prévient-il. Le recours au crédit informel et aux transferts accrus de la diaspora pourrait s’intensifier, alimentant le risque de surendettement et d’inflation opportuniste sur les produits de première nécessité.
Face à ce scénario, Meissa Lo appelle les autorités sénégalaises à renforcer la surveillance des prix, à lutter contre la spéculation et à mettre en place des mesures d’accompagnement pour préserver la résilience des ménages et éviter une crise sociale.
« La période 2026-2029 sera un test pour la stabilité économique et sociale du Sénégal », conclut l’expert, plaidant pour une vigilance accrue et des politiques adaptées pour amortir ce choc budgétaire à venir.