Le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias (Cored) a annoncé la fermeture provisoire de ses bureaux, invoquant un manque de ressources financières. Cette décision intervient dans un climat tendu entre la presse et les nouvelles autorités sénégalaises.
Dans un communiqué transmis ce mercredi 25 juin 2025, l’organe d’autorégulation explique ne plus être en mesure d’assurer ses charges de fonctionnement, après quatorze mois d’arriérés de salaires pour son personnel permanent. Le Cored indique n’avoir reçu aucun décaissement de son budget 2024 ni 2025, pourtant prévu par le Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP), conformément aux articles 46 et 53 du Code de la presse.
« Nous avons épuisé toutes nos ressources additionnelles », précise le texte, ajoutant que seul le personnel bénévole du Bureau, du Directoire et du Tribunal des pairs continue d’assurer les missions de l’institution.
Cette fermeture survient alors que le versement du FADP reste suspendu, malgré une enveloppe annuelle annoncée à la hausse, de 1,9 à 4 milliards FCFA. Dans le même temps, le ministère de la Communication, dirigé par Alioune Sall, mène une campagne de révision des critères d’éligibilité des médias, entraînant la non-reconnaissance de plusieurs organes et leur exclusion du fonds public. Une procédure contestée, actuellement portée devant la Cour suprême par certains éditeurs.
Le directeur de la Communication, Habibou Dia, a rappelé que l’accès au FADP est conditionné au respect strict du cahier des charges. Une exigence jugée difficile à remplir pour plusieurs médias, notamment ceux qui dépendaient auparavant de conventions directes de financement sous l’ancien régime.
La fermeture du Cored, perçue par plusieurs acteurs du secteur comme un signal d’alerte pour la liberté de la presse au Sénégal, vient raviver les inquiétudes sur l’avenir du pluralisme médiatique dans un environnement économique et réglementaire de plus en plus instable.