Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Jean Baptiste Tine, a présidé mardi 24 juin 2025 un conseil interterritorial spécial à Tambacounda, axé sur la prévention des inondations et le suivi de l’interdiction des activités minières dans la zone sensible de la Falémé, révèle Aps ce mercredi 25 juin.
Ce conseil a rassemblé les gouverneurs de Tambacounda, Kédougou et Matam, ainsi que plusieurs autorités administratives et locales, autour des enjeux liés à la sécurité civile, à la gestion des risques climatiques, et à la lutte contre l’orpaillage clandestin.
Inondations : anticipation et comités de veille
Face à des prévisions météorologiques alarmantes, Jean Batiste Tine a prévenu d’un risque élevé d’inondations dans les trois régions concernées. Il a ordonné la mise en place immédiate de comités de veille régionaux, départementaux et locaux, afin de détecter rapidement les signaux d’alerte et activer les dispositifs de secours.
« Des moyens humains, techniques et logistiques seront mobilisés en amont pour éviter d’avoir recours au plan ORSEC, sauf en cas d’événement majeur », a-t-il assuré.
Orpaillage : la suspension des activités minières saluée
Le ministre s’est également félicité de la mise en œuvre du décret interdisant l’orpaillage sur un périmètre de 500 mètres autour de la rivière Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal.
« Les forces de sécurité ont saisi du matériel, arrêté plusieurs individus et obtenu des condamnations judiciaires », a-t-il indiqué, saluant un bilan globalement positif. Toutefois, il a insisté sur la nécessité de poursuivre les opérations de sécurisation en concertation avec les élus locaux et les populations riveraines, pour favoriser des solutions durables et inclusives.
Vers une extension de la zone protégée
Jean Batiste Tine a également annoncé des mesures d’accompagnement au bénéfice des populations locales, notamment pour les encourager à reconvertir les zones interdites à l’exploitation minière en espaces agricoles, contribuant ainsi à la souveraineté alimentaire et à la restauration écologique.
Il a relayé une demande populaire forte d’élargir la distance d’interdiction au-delà des 500 mètres actuels, afin de mieux préserver la Falémé et ses écosystèmes.
Contraintes sur le terrain
Les gouverneurs de Tambacounda et Kédougou ont présenté leurs bilans respectifs, soulignant plusieurs freins opérationnels : enclavement des zones concernées, faible coopération de certaines populations, couverture téléphonique insuffisante, ainsi qu’un manque de matériel de surveillance, notamment en drones et caméras.
Ce conseil interterritorial marque une nouvelle étape dans la gouvernance sécuritaire et environnementale décentralisée, au cœur des priorités des autorités sénégalaises face aux défis conjoints du changement climatique et de l’exploitation illégale des ressources naturelles.