Au Sénégal, la campagne électorale pour les élections locales du 29 juin bat son plein. Une campagne qui tourne parfois à l’affrontement entre militants de camps opposés, ce qui inquiète les défenseurs des droits de l’homme.
Insultes, jets de pierres et parfois véritables batailles rangées entre militants. En cinq jours de campagne seulement, on compte déjà plusieurs dizaines de blessés au Sénégal. Il y en a eu 14 à Maka, dans la zone de Tambacounda, 10 à Kédougou. Dans le Fouta, le cortège d’un candidat a foncé sur celui de son adversaire. Bilan : un blessé grave. À Rufisque, trois journalistes ont été brutalisés par des militants.
Dakar n’est pas épargnée. La caravane d’un ministre a été caillassée mercredi 18 juin aux Parcelles assainies. Des rixes ont éclaté à la Médina et à Grand Yoff. Entre les partisans du Premier ministre Aminata Touré et ceux du maire de Dakar, le socialiste Khalifa Sall, le duel est très tendu.
« La violence est certes une constante dans la vie politique sénégalaise, mais c’est la première fois qu’on assiste à pareille tension pour des locales », s’inquiète Alioune Tine, le président du Comité sénégalais des droits de l’homme. « Les frustrations deviennent ingérables. La preuve : c’est le nombre record de listes en compétition », explique-t-il.
De nombreux candidats, comme les éventuels présidentiables et les ministres, jouent leur avenir politique et souvent, les querelles sont fratricides, ce qui explique ce climat de tension. Alioune Tine lance un appel à la raison pour éviter que cette violence n’aille crescendo jusqu’au jour des élections.