Le leader de la coalition Taxawu Dakar était hier à Grand-Dakar et environs, accueilli par une foule imposante et ses problèmes sociaux.
C'est le maire sortant de Grand-Dakar, Jean-Baptiste Diouf, candidat à sa succession et tête de liste majoritaire de la coalition «Taxawu Dakar», qui a accueilli hier dans son fief le maire sortant de Dakar Khalifa Sall, dans le cadre de sa campagne électorale. Pour la circonstance, le duo socialiste a initié une caravane qui a sillonné toutes les artères de ce quartier populeux de Dakar et drainé beaucoup de monde.
Armé de sa profession de foi et de son programme de campagne, le maire socialiste s'est mué, le temps d'une campagne, en un distributeur de prospectus. Casquette sur le crane contre le soleil en ce début d'après-midi, il fait les cent pas au rond-point du Jet d'eau pour saluer les automobilistes, ses cibles d'un moment.
''Voilà notre programme, notre profession de foi et notre bilan à la tête de la ville de Dakar'', lance-t-il souvent avec un sourire aux lèvres. ''Nous vous encourageons, n'ayez crainte, nous voterons pour vous'', réagissent certains automobilistes. Plus téméraire, un jeune homme, la trentaine, teint clair, habillé d'un tee-shirt à l'effigie du leader socialiste, se lâche : ''Kou koy diémm la ak kou ko meune. Yaw, ya meune ga yi, niou beugue ko, niou bagne ko (parmi les candidats, vous êtes le plus expérimenté et le meilleur)''.
15 h ! Malgré la chaleur qui règne sur Dakar, les populations de Grand-Dakar sont sorties massivement l'accueillir. De Niary Tally à Taïba Grand-Dakar en passant par la Rue 10, il y a foule. ''Nous sommes très rassurés. S'il y a une chose qui nous réconforte, c'est la quasi appréciation unanime qui est faite sur (notre) bilan sans compter l'engouement et l'adhésion des populations qui nous encouragent.''
Quartier populeux, Grand-Dakar fait partie de ces zones où la municipalité de Dakar, au cours des cinq dernières années, a essayé de faire beaucoup d'investissements, en termes de pavage, d'éclairage public ou de voirie.
«Je ne débattrai avec personne»
«Je suis un maire sortant pour la ville. Il n'y a pas de candidat de ville aujourd'hui. Mais nous sommes moralement et politiquement tenus de faire le bilan des cinq années pendant lesquelles on nous a élu. Donc nous faisons de la reddition. Ensuite il nous faut faire un projet. Nous, nous avons fait le choix de faire un projet de ville et des projets de commune parce que l'acte 3 de la décentralisation a plus ou moins désarticulé Dakar comme collectivité locale unie, globale et cohérente.
Nous sommes allés avec la coalition Taxawu Dakar pour que, si grâce à Dieu et avec la confiance des Dakarois, nous sommes majoritaires, nous puissions mettre en place des moyens qui nous permettent d'avoir une gestion de ville concertée, cohérente et solidaire avec une territorialité maîtrisée. Parce que la parcellisation actuelle de la ville va être un drame pour les communes pauvres.
Avec l'acte trois, il n'y a plus d'uniformité ou de cohérence dans la gestion de la ville. C'est pourquoi nous nous sommes dits : nous faisons une liste Taxawu Dakar pour que Dakar continue à exister. Avec l'acte 3, le réveil risque d'être douloureux dans la mesure où on transfert aux mairies des compétences et des charges. Aujourd'hui, c'est le code électoral modifié qui condamne les candidats à gagner la mairie de leur localité avant de pouvoir aller à la ville. Chacun de nous est condamné à gagner chez lui avant d'aller à la ville.''