Dakar - Une douzaine d'entreprises sénégalaises de manutention regroupées autour du Syndicat des entreprises de manutention portuaire du Sénégal (SEMPOS), ont dénoncé jeudi lors d'une conférence de presse, la concession du terminal vraquier (communément appelé môle 8) du Port autonome de Dakar à la société française Necotrans.
« M. Cheikh Kanté directeur général du PAD a offert à la société Necotrans 91.000 mètres carrés pour faire les activités que des sociétés sénégalaises faisaient de tout temps », a soutenu devant la presse M. Ndiankou Mbengue, Directeur général de la Société manutention logistique transport (MLT) et vice président du SEMPOS.
Selon lui, cela est inacceptable. A ses yeux, à supposer même qu'on ait besoin de mettre en concession ces 91.000 mètres carrés, cela devrait passer par un appel d'offres. Or tel n'a pas été le cas.
C'est le 13 novembre 2013 que le Directeur général du PAD, par l'intermédiaire du Conseil d'administration de ladite structure, a offert la possibilité à la société NECOTRANS, à travers une concession, à effectuer en lieu et place de 12 sociétés sénégalaises de manutention, les mêmes types d'activités. Ce qui fait dire à M. Mbengue que « la conséquence c'est qu'aujourd'hui les emplois et les 12 sociétés en question sont menacés ».
De l'avis toujours du vice président du SEMPOS il n'y a pas d'intérêt juridiquement pour le Sénégal. De plus, avance-t-il, légalement aucun texte ne permet au DG du PAD de prendre l'activité qui a été faite par des entreprises et de la donner à une autre société sans compétition.
« Economiquement cela ne se justifie pas parce qu'il n'y a aucun intérêt pour le Sénégal », avance Ndiankou Mbengue ajoutant que le ticket d'entrée de 2 milliards FCFA n'est rien comparé aux avantages que Necotrans va avoir en 25 ans de concession du môle 8.
Selon M. Mbengue, le Sempos compte s'opposer physiquement à ce qu'il appelle une « forfaiture ». « Nous allons faire des sit-in, des barrages et bloquer l'enceinte portuaire avec nos camions ».
L'arbitrage des autorités sénégalaises a été sollicité, selon le SEMPOS qui précise toutefois qu'à l'heure actuelle il n'y a aucune réponse de leur part.