Dr Abdourahmane DIOUF, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, a indiqué lundi, devant le représentant de l'Union européenne, que tant qu'il y aura des très riches et des très pauvres dans le monde, les très riches ne seront jamais en paix. Le ministre a également précisé : « Le souverainisme n'a jamais exclu la coopération. Le souverainisme n'a jamais été la détestation des autres. » Il s'exprimait lors de la cérémonie de clôture du projet VaRRIWA (Valorising Research Results and Innovation in West Africa), qui porte sur la valorisation des résultats de la recherche en Afrique de l'Ouest.
« Le dernier message que je souhaite transmettre est un message de remerciement à l'Union européenne pour l'excellent accompagnement que vous avez apporté dans des conditions difficiles, notamment durant la période de la COVID. Bien que nous sortions peut-être à peine de cette crise, cela ne vous a pas empêchés de fournir les efforts nécessaires. Je voudrais également vous rassurer que le développement de l'Afrique profite d'abord à l'Europe et aux pays du Nord, et je pense que vous l'avez très bien compris. Tant qu'il y aura des très riches et des très pauvres, les très riches ne seront jamais en paix. C’est le monde qui est organisé ainsi », a déclaré Abdourahmane Diouf.
Selon lui, cette situation peut être gérée de manière intelligente grâce à la collaboration. « Nos gouvernements affirment souvent être souverainistes, mais le souverainisme n'a jamais exclu la coopération. Le souverainisme n'a jamais été une forme de détestation des autres. Le souverainisme consiste à prendre en main son autonomie, à faire ce que l'on peut pour soi-même tout en tendant la main aux autres. Ceux qui disent le contraire nous font une fausse image », a-t-il précisé.
Le consultant international et homme politique sénégalais a également tenu à rassurer : « Nous sommes un pays très ouvert, très fier, très ancré dans sa dignité, et pro-développement. C'est le pays de Saint-Laurent. Nous avons encore des ressources. Je suis venu avec la francophonie et vous êtes revenus chez vous. » Il a exprimé une profonde gratitude envers l'Union européenne : « Je vous remercie infiniment. Ce que nos quatre pays viennent de réaliser est exactement ce qu’il faut faire. Nous sommes des panafricains convaincus, et nous savons que seul, il sera extrêmement difficile d'obtenir des résultats tangibles dans le domaine de la recherche. Mon expérience en tant que ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche au Sénégal m’a montré que nous avons des chercheurs brillants et ambitieux, mais trop souvent isolés et inefficaces à cause de cette solitude. »
Par ailleurs, Dr Diouf a souligné la nécessité de mutualiser les efforts au niveau national avant de penser à une coopération régionale. « Chacun veut être à la tête de quelque chose, directeur ou président, alors que nous devons travailler en pôles. Si nous avons ces pôles au niveau national, il sera plus facile de créer des pôles régionaux. Ce sont ces pôles qui seront en compétition en Europe avec les États-Unis. Si nous n'avons pas ces pôles, nous resterons toujours en troisième, quatrième ou cinquième division. Car nous n’avons pas les moyens pour avancer seuls. Cependant, vous avez un gouvernement qui, malgré les difficultés économiques, prend la responsabilité d’investir dans la recherche. »