Comment voyez-vous l’incarcération de Karim Wade ?
Nous sommes convaincus que Karim Wade n’est pas un prisonnier, mais un otage politique ; et nous avons les preuves pour corroborer ce que je suis en train d’avancer. En effet, au moment où je vous parle, la CREI refuse de délivrer des permis de visite pour ceux qui veulent voir Karim Wade. C’est une première dans l’histoire de ce pays. Maintenant, retenez que dans les films, ceux à qui on refuse les visites de leurs amis ou parents sont les otages. Voilà une preuve que M. Wade est un otage politique.
Comment vivez-vous cette interdiction en tant que proche de Karim Wade ?
C’en est trop ! Lui interdire de recevoir des visites signifie qu’il est en train de subir une torture psychologique. Non seulement ses droits en tant que détenu sont bafoués, mais aussi ceux des citoyens sénégalais qui veulent lui rendre visite. Alioune Ndao, même s’il est un procureur spécial, n’en est pas pour autant autorisé à violer la loi et le droit.
Nous avons mis en place un mouvement dénommé ''Alliance sauvons le Sénégal'' qui va introduire une demande d’autorisation pour manifester devant la CREI (Cour de répression de l'enrichissement illicite) et dénoncer la non-délivrance des permis pour rendre visite à Karim. Car il ne faudra pas se limiter à la personne de Karim, mais on doit combattre l’injustice, quelle que soit la victime. De jour en jour, le régime de Macky Sall nous fournit des preuves de sa volonté de liquider politiquement Karim Wade. C’est pour cela que que la CREI est comparable à une agence pour la liquidation d’un adversaire craint (ALAC).
Vous disposez de quelles preuves pour affirmer tout cela ?
Vous savez, la CREI n’existe pas dans l’arsenal juridique de ce pays. On n’a jamais fait cas de la CREI aux organes qui composent le système judiciaire sénégalais. Et Me Doudou Ndoye a démontré que la CREI n’existe plus (NDLR : à rappeler que Me Doudou Ndoye a lui-même été ''corrigé'' par Me Ousmane Sèye sur cette question). La CREI viole les lois, mais quand elle viole ses propres lois, cela donne plus de preuves. Et tous les hommes de droit ont confirmé ce que je viens d’évoquer.
Au début, on parlait d'une somme de 4 000 milliards annoncée par Amath Dansokho. Après, on est passé à 2 500 milliards, puis à 697 milliards, et aujourd’hui à 67 milliards (NDLR : en réalité, 117 milliards). Et pour arriver à cette somme, il a fallu que les autorités inventent n’importe quoi pour dire qu’un compte a été découvert du côté de Singapour... Aujourd’hui, les autorités peuvent mettre Karim en prison, mais elles ne peuvent pas l’extirper du cœur des Sénégalais. Le Karim Wade de 2009 n’est plus le même que celui de 2014...