Abidjan – Une enquête conduite au Sénégal par les services de la Cellule de lutte contre la malnutrition (CLM) fait ressortir des "résultats encourageants" relativement au fait l'enrichissement de la farine en fer et vitamine B9 assure à 85% des femmes en âge de procréer leurs besoins en fer.
Ces résultats ont été présentés mercredi, à Dakar, lors d'un atelier de restitution de cette étude intitulée "Enquête d'évaluation de la couverture et des modes de consommation des aliments enrichis en vitamines (FACT, en anglais).
Pour le coordonnateur de la CLM, Abdoulaye Kâ, cette enquête avait pour objectif de déterminer la couverture et les modes de consommation de la farine et des huiles végétales enrichies chez les femmes en âge de procréer. L'étude a été conduite dans le cadre du Programme de renforcement de la fortification mis en œuvre par la CLM. Elle cible une séquence temporelle allant de la période de la grossesse à 2 ans après la naissance.
"Les résultats sont pour le moins satisfaisants et montrent également que l'enrichissement de 'huile végétale en vitamine A couvre les besoins en micronutriments de 72% des femmes en âge de procréer", a commenté le coordonnateur de la Cellule de lutte contre la malnutrition.
Abdoulaye Kâ a rappelé que la mise en place du Programme de renforcement de la fortification (PRF) en 2010 témoignait de la volonté du gouvernement et de plusieurs autres acteurs de réduire les carences en micronutriments dont les conséquences sur la santé l'économie "ne sont plus à démontrer".
La lutte contre la malnutrition par carences reste l'axe majeur de la politique de nutrition du Sénégal, a insisté le Coordonnateur de la CLM. Sur cette base, le PRF "est venu compléter une large gamme d'interventions ciblant les populations les plus vulnérables", a-t-il indiqué.
Il a cité le Projet d'iodation du sel, ceux relatifs à la supplémentation en fer et en vitamines A, ainsi que d'autres initiatives telles que l'éducation nutritionnelle à travers la promotion de l'allaitement maternel exclusif. Il y a aussi la consommation des éléments riches en micronutriments et la fortification à domicile, un projet appelé à être mis en œuvre très prochainement.
Le directeur de l'Agro-industrie, Mamadou Sylla Kébé, a de son côté relevé que les résultats de cette "étude d’envergure permettront au Comité sénégalais pour la fortification des aliments en micronutriments (COSFAM) et aux décideurs de disposer de données fiables pour orienter les domaines d'action essentiels du programme de fortification de manière à accroître son efficacité".
"En mettant en place le COSFAM qui est une alliance regroupant les pouvoirs publics, le secteur privé, les associations de consommateurs et les partenaires au développement pour mener le combat contre les méfaits des carences en micronutriments, notre pays a pris la pleine mesure de cet enjeu de santé publique et de protection sociale", a indiqué M. Kébé.
L'atelier organisé en partenariat avec l'Alliance globale en faveur de la nutrition (Gain, en anglais) devrait permettre aux acteurs de discuter des conséquences politiques et programmatiques à tirer des résultats de l'étude. Des actions futures seront ensuite retenues, qui seront menées dans le cadre de la lutte contre la malnutrition qui demeure un "problème de santé publique", selon la CLM.