Macky Sall n’est pas le candidat de l’AFP. Le congrès décidera de celui qui le sera le moment venu. Par ses mots, Malick Gackou, passant hier devant le grand Jury de la RFM, prend le contre-pied de son leader Moustapha Niasse, qui avait déclaré que le leader de l'APR est le candidat de son parti en 2017.
Il y a de cela quelques mois, le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (AFP), Moustapha Niasse, avait fait savoir lors d’un bureau politique que le candidat de son parti à la présidentielle de 2017 est le Président Macky Sall. Au-delà de considérer cette question comme prématurée, Malick Gackou, le numéro 2 de la formation politique, a pris le contre-pied de son leader. D’après lui, l’AFP n’a aucun candidat pour l’instant.
Il était l’invité hier de Grand Jury de la RFM. ''Au moment venu, le congrès de l’AFP, l’instance la plus appropriée, donnera la position du parti''. Quid des déclarations de son mentor? ''les partis politiques disent beaucoup de choses et beaucoup d’autres choses. Rien n’est définitif en politique. Mais, nous ne pouvons pas en 2014 épiloguer sur 2017.
C’est trop tôt. C’est manquer de respect aux Sénégalais face à la précarité et aux difficultés'', recadre le responsable de l'AFP à Guédiawaye. Et pour donner une idée de ce à quoi il faut s’attendre en 2017, Malick Gackou prévient : ''l’AFP est un parti d’avenir. Il ne peut pas se permettre de laisser la place aux autres formations''.
L’enfant de Guédiawaye ne s’arrête pas en si bon chemin. A l'en croire, la parole de Moustapha Niasse peut bien être remise en cause. Explications : ''En 2007, Niasse avait dit qu’il ne voulait pas se présenter. Mais le bureau politique l’a obligé à être candidat. Niasse comprend que nous sommes des démocrates. Dans le parti, il y a autant de points de vue que de militants''. Autrement dit, la parole de Niasse n'est ni le Coran ni la Bible du parti.
L’AFP tient à Pikine et Guédiawaye
A propos des élections locales, l’AFP a vu deux des ses ténors renoncer à la candidature de la mairie de leur commune. Il s’agit de Malick Gackou lui-même à Guédiawaye et Pape Sagna Mbaye, maire sortant à Pikine. Le premier explique que c’est un respect à une parole donnée en 2009. Quant à Pape Sagna Mbaye, Gackou explique que c’est la cacophonie qui lui a fait renoncer à sa candidature, à deux jours du dépôt des listes.
Cependant, précise-t-il, la non investiture de ces deux responsables ne signifie en rien que le parti a renoncé à la banlieue. ''L’AFP n’entend laisser Pikine et Guédiawaye à aucune formation politique. Il ne faut pas confondre l’absence de Malick Gackou ou Pape Sagna Mbaye à la position du parti. Le moment venu, l’AFP donnera sa position'', prévient le numéro 2 du parti de Niasse précisant au passage que Benno Bokk Yaakaar n’a pour le moment aucun candidat spécifique. Et que les appréciations se feront après les élections.
En attendant, il déplore la pléthore des listes et trouve inacceptable cette cacophonie, consécutive à des ambitions personnelles démesurées. ''2700 listes, cela veut dire qu’il y a 2700 maires au Sénégal. A Guédiawaye, il y a 69 listes. Il ne faut pas que le grand vainqueur et le dernier vainqueur soit le désordre'', invite-t-il.
Contre la présence de la famille du Président
Sur la participation de la famille du Président à l’exercice du pouvoir, Malick Gackou affirme que sa position de principe est que celle-ci ne doit pas être omniprésente sur la scène publique. Or, le constat qu’il fait est qu’il y a beaucoup de membres de la famille du Président qui aspirent à diriger des collectivités locales, même si il reconnaît au passage que ceux-ci ont une base derrière eux. ''Ce qui s’est passé dans un passé récent devait servir de leçon et éviter de ternir l’image du Sénégal'', a t-il soutenu.
''Mon retour au gouvernement n’est pas à l’ordre du jour''
Entre autres sujets, Malick Gackou s’est aussi exprimé sur son éventuel retour dans le gouvernement. D’aucuns pensent même que sa renonciation à la mairie de Guédiawaye est un deal qui prépare son entrée au gouvernement. Mais l’homme politique est formel : ''mon retour dans le gouvernement n’est pas à l’ordre du jour. Je ne suis pas un dealer''.
Sur la sortie de Abdoul Mbaye déclarant que le problème entre eux était lié au prix de la farine, Malick Gackou trouve que l’ancien Premier ministre a fait un lapsus en dévoilant les secrets du gouvernement. ''Je suis un homme d’État. Je ne peux pas révéler dans une émission radio les secrets d’État.
Ce serait trahir ma formation d’homme d’État''. En guise de réponse à la supposée défense des intérêts du groupe Mimran, il déclare : ''je suis un enfant de la banlieue. Je ne peux pas défendre un groupe contre mon peuple''.