La réunification des différentes factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC) ne doit pas être un préalable à la reprise des négociations de paix entre l'Etat du Sénégal et la rébellion casamançaise, a confié dimanche à APA le Secrétaire général du Mouvement pour le Fédéralisme et la démocratie constitutionnelle (MFDC, parti politique), Daniel Diatta.
Le MFDC-parti politique est présidé par François Jean-Marie Biagui, ancien Secrétaire général du MFDC qui a décidé de transformer, depuis quelques années, le mouvement irrédentiste casamançais en un parti politique légalisé.
"J'ai toujours affiché une disponibilité pour parvenir à un règlement négocié et définitif du conflit casamançais. Je ne pense pas qu'il faille attendre la réunification du Mfdc (rébellion armée: Ndlr) avant d'aller à la table des négociations entre l'Etat et le Mouvement. Je suis d'avis que si on dit qu'il faut attendre la réunification du Mfdc avant d'entamer des négociations de paix entre les deux parties, on risque d'attendre encore très longtemps", a indiqué M. Diatta.
Cet ancien bras droit de feu Sidy Badji, ancien chef de la branche armée du Mfdc (Atika) fustige l'attitude de ceux qui font de la réunification du MFDC un préalable à des négociations entre le gouvernement central et la rébellion armée.
Selon lui, les discussions de paix devraient démarrer le plus tôt possible avec les factions qui sont déjà prêtes à aller à la table des négociations. Ce qui permettait, relève-t-il, aux autres factions de rejoindre, au fur et à mesure, le processus de paix.
"Avec tout le respect que dois au Pape Benoit 16, je ne pense pas qu'il est en train d'aider le Mfdc à se réunifier. Je pense que c'est une grande erreur de dire qu'il faut attendre que tout le monde soit prêt pour aller à la table des négociations. Je souhaite vraiment qu'il réussisse parce que je ne veux pas que les jeunes générations des Casamançais souffrent comme ce que nous avons vécu pendant des décennies", souligne-t-il.