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Au Sénégal, des législatives pour donner une majorité au nouveau pouvoir
Publié le mercredi 13 novembre 2024  |  AFP
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© aDakar.com par DF
Début du dépouillement dans les bureaux de vote
Dakar, le 24 février 2019 - Les dépouillements des urnes ont démarré dans les différents bureaux de vote du Sénégal.
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Les Sénégalais élisent dimanche leur nouveau Parlement, un scrutin dont les nouveaux dirigeants espèrent une majorité nette pour tenir la promesse de rupture qui les a fait gagner la présidentielle il y a huit mois.
Le président Bassirou Diomaye Faye, largement élu en mars, a dissous l’Assemblée en septembre, dès que la Constitution le lui permettait, provoquant ces législatives anticipées.

Presque huit mois après un improbable avènement, les Sénégalais attendent toujours que le placide M. Faye et son bouillant Premier ministre Ousmane Sonko répondent aux immenses attentes d’une population très jeune, dont une grande partie se bat au quotidien pour trouver du travail et joindre les deux bouts.
Le chômage et l’inflation restent très élevés, la croissance ralentie et les nouveaux dirigeants disent avoir trouvé les caisses asséchées.

Les Sénégalais continuent à partir par centaines chaque mois en pirogues à destination de l’Europe, et des dizaines sont morts dans l’Atlantique cette année.
Dans une rue commerçante des Parcelles Assainies, quartier populaire de Dakar, Mamoudou Soumaré, étudiant de 24 ans, travaille sur un chantier pour gagner un peu d’argent. Il pense que "le parti au pouvoir va remporter les élections parce que toute la jeunesse les accompagne", mais depuis leur victoire à la présidentielle, "ils n’ont rien foutu".
"Après les législatives, il n’y aura plus le temps d’attendre", assure-t-il. "S’ils ne font rien, en 2029 on va les dégager", anticipe-t-il en référence à la prochaine présidentielle.

- Pour ou contre Sonko -

Le scrutin à un seul tour renouvellera pour cinq ans les 165 sièges du Parlement monocaméral, où le camp de l’ex-président Macky Sall était majoritaire. Plus de 40 listes se présentent.
Le Premier ministre Ousmane Sonko et l’ancien président Macky Sall sont têtes de listes. Deux autres coalitions, celles du maire de Dakar, Barthélémy Dias, et de l’ancien Premier ministre de Macky Sall Amadou Ba, deuxième de la présidentielle de mars, dominent également la compétition.

Après trois années de tension sous Macky Sall et d’ultimes crispations juste avant la présidentielle, ces législatives étaient l’occasion de se prêter dans la sérénité à la tradition démocratique dont les Sénégalais s’enorgueillissent alors que les coups d’Etat se sont succédé dans la région.

Alors que de nombreux Sénégalais aspirent à l’apaisement, la campagne a été émaillée de violences entre les militants du Pastef, le parti de M. Sonko, et de l’opposition. Les leaders se sont livrés à une escalade verbale, M. Sonko allant jusqu’à appeler à "venger" les agressions contre ses supporteurs.
"L’enjeu (de l’élection), c’est pour ou contre Ousmane Sonko", déclare El Hadji Mamadou Mbaye, enseignant chercheur à l’université Gaston Berger.

"Pour changer le pays, il y a besoin de mesures fortes et pour cela il faut une majorité pour faire passer des lois (...) Les gens comprennent qu’il faut leur donner une majorité pour les évaluer", estime-t-il.

- Reddition de comptes -

Mais pour certains, à l’instar de nombreux sinistrés des inondations qui ont ravagé l’est et le nord du pays, de Iba Ka, chauffeur de moto-taxi à Matam (nord-est) qui considère que les autorités ne font rien pour lui, ou Martine Diouf, femme de ménage de 40 ans qui peine à nourrir ses six enfants à Dakar, Ousmane Sonko n’est pas la solution.
Depuis leur installation, les autorités ont baissé les prix du riz, de l’huile et du sucre et lancé des audits tous azimuts. Elles viennent de présenter un projet de transformation de l’économie et des politiques publiques sur 25 ans.
L’opposition les accuse d’inaction, d’amateurisme et de soif de règlements de compte.

M. Sonko martèle que les anciens dirigeants, à commencer par l’ancien président Sall, devront rendre compte aux juges de la crise des dernières années et de leur gestion des comptes.
"J’aurais préféré que les partis politiques, au lieu de se chamailler à gauche, à droite, nous parlent des problèmes des Sénégalais: la vie chère, le logement, l’employabilité des jeunes, la santé aussi. Parce que nous sommes au XXIe siècle, normalement un Sénégalais qui est malade ne doit plus payer pour se soigner", pense Malick Fall, commerçant d’une cinquantaine d’années.

Les bureaux de vote ouvriront à 08H00 (locales et GMT) et fermeront à 18H00 pour 7 millions d’électeurs.


amt/lal/blb
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