Après des tentatives infructueuses de trouver un repreneur stratégique auprès du géant sud-africain, South Africa Airlines, et de se faire renflouer par un pool bancaire local, la jeune compagnie aérienne, Sénégal Airlines, plongée dans une métastase avancée, suite au retrait de ses deux Airbus, carbure à bord des appareils de type Boeing 737 de Skyjet, immatriculé et domicilié à Dubai. Mystère autour du coût de la transaction.
Sénégal Airlines signe un «contrat leasing provisoire» avec la flottille émiratie Skyjet
La jeune compagnie aérienne sénégalaise, qui a atteint un seuil d’endettement insupportable, devra disparaître si l’option de sa cession d’ici fin juillet 2014 au franc symbolique n’est pas effective. Après le retrait de ses deux appareils de type Airbus par le loueur et le gel du contrat leasing avec la compagnie Mauritania Airlines, Sénégal Airlines se fait remorquer depuis fin mars dernier par la flottille émiratie, Skyjet, établie à Dubai aux Émirats arabes unis. En quelque sorte, la jeune compagnie Sénégal Airlines qui n’a plus d’appareils sous sa signature SAL carbure désormais à bord des appareils de Skyjet, qui assurent la desserte sur toute la côtière.
Selon un document estampillé «Confidentiel», dont Les Afriques a eu écho et avait révélé dans une édition datée du 9 juillet 2013, la compagnie croule sous le poids de plus d’une quinzaine de milliards de f CFA de dettes et cumule des pertes sèches à hauteur de 19 milliards. Le refus poli des banques locales à renflouer les caisses de la compagnie et le gel subitement du contrat leasing avec Mauritania Airlines appelée à sa rescousse, laquelle a décidé pour l’instant d’abandonner l’axe Dakar-Conakry, ont placé Sénégal Airlines dans une tension de trésorerie abyssale.
Le dossier qui a atterri au palais agace et contrarie le président Macky Sall. Selon des informations en notre possession, le chef de l’Etat a été briefé par des fins connaisseuses du dossier, mais réfléchit sur le schéma de sortie de crise. "Nous avons dit au président Sall de trouver rapidement des financements pour sortir du gouffre, en attendant de sauver le pavillon national, l’option privilégiée des autorités est le contrat leasing", a commenté une source autorisée, contactée par Les Afriques. Selon le ministre en charge des Infrastructures, le redressement de Sénégal Airlines devra nécessiter un financement de 183 milliards de f CFA. Mais, ce que le ministre n’a pas dit, c’est le coût de la transaction et l’opacité qui entoure ce nouveau contrat leasing avec l’émirati Skyjet, en vigueur depuis fin mars dernier. Mais aussi combien a coûté en vérité le contrat leasing avec Mauritania Airlines, révélé par Les Afriques.
