Plus d’un milliard de personnes sont « invisibles », car non enregistrées à la naissance et donc dépourvues de pièce d’identité. Au Sénégal, cette absence d’enregistrement à l’état civil est un problème récurrent. En moyenne, 20 % des Sénégalais naissent et meurent sans être déclarés. Ils se retrouvent alors bloqués le jour où ils veulent s’inscrire pour le bac ou à l’université.
Avec notre correspondante à Dakar, Léa-Lisa Westerhoff
Assis autour d’une table, Fatou et des volontaires de l’association ATD Quart Monde échangent. Dans cette salle aux murs ocre décorés de grandes peintures de quartiers populaires de Dakar, Fatou, qui vit grâce à la revente de bouteilles de plastiques récupérées et lavées, a trouvé ici un soutien précieux le jour où elle a voulu obtenir un extrait de naissance pour son fils.
« Chaque jour, on me donnait des rendez-vous, on me dit "viens aujourd’hui", "viens après-demain", raconte-t-elle. Je me suis rendue au tribunal, j’ai donné de l’argent pour qu’on me donne la déclaration de naissance et là, on me dit que le tribunal a arrêté de le faire. Je suis retournée à la mairie, là-bas, on n'a même pas fait attention à moi, mais je reste patiente pour obtenir les papiers. Un jour, j'étais désespérée, j’ai pleuré parce que je savais à quel point c’était important pour mon fils d’obtenir ce papier. »... suite de l'article sur RFI