Madiambal Diagne est dans le collimateur des nouvelles autorités. Il a été empêché de voyager jeudi par la police, qui aurait reçu les instructions selon lesquelles il ne pourrait pas «quitter le territoire national sans avoir déposé un passeport diplomatique». Un document que M. Diagne dit n’avoir jamais détenu.
Par Dieynaba KANE – Après avoir été empêché de voyager jeudi, Madiambal Diagne a, dans un communiqué, dénoncé les «viles tracasseries» dont il fait l’objet. L’ancien patron du Groupe Avenir Communication (Gac) est revenu largement sur sa mésaventure dans la soirée du jeudi à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass. «Le jeudi 3 octobre 2024 au soir, alors que je dois me rendre au Canada, les formalités d’enregistrement remplies, mon passeport ayant reçu le «cachet départ», j’ai la désagréable surprise d’apprendre de la police qu’elle aurait reçu les instructions selon lesquelles je ne pourrais quitter le territoire national sans avoir déposé un passeport diplomatique dont je serais le titulaire. Mon étonnement est d’autant plus légitime que je n’ai jamais bénéficié de ce genre de document de voyage», a-t-il relaté. Surtout, soutient M. Diagne qui parle d’un «passeport diplomatique imaginaire», qu’il «est facile de le prouver puisque régulièrement», lors de ses déplacements, les documents qu’il présente «sont enregistrés par les services de police de l’aéroport». Et d’ajouter : «Ils l’ont d’ailleurs constaté, après leurs recherches dans leurs données. Mais ont-ils tenu à appliquer la consigne reçue. Sur ces entrefaites, j’ai tenté de joindre le Général Jean-Baptiste Tine, ministre de l’Intérieur, qui manifestement n’avait pas voulu décrocher mes appels.»
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Dans la même veine, il informe «qu’aucune notification écrite» ne lui a été «formellement faite de cette forme d’interdiction de sortie du territoire». Madiambal Diagne, qui en a informé ses avocats, renseigne qu’ils lui ont conseillé de reprogrammer son voyage et, le cas échéant, de se «faire assister d’un huissier pour les constats nécessaires».
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Dans son communiqué, M. Diagne insiste sur le fait qu’il n’a «jamais accepté la proposition» d’un passeport diplomatique à son nom. D’ailleurs tient-il à préciser : «J’ai toujours participé aux voyages officiels des présidents Abdoulaye Wade et Macky Sall, avec mon passeport ordinaire et les visas que les consulats m’octroient chaque fois que de besoin.»
«Ma proximité avec le Président Macky Sall n’a jamais relevé de calculs mercantiles»
Pour M. Diagne, «cette tracasserie vient s’ajouter aux manifestations d’ostracisme» dont il fait «l’objet depuis l’avènement de Pastef au pouvoir». Il rappelle à ce propos, «les accusations de prédation foncière» contre lui qui «n’ont jamais pu être prouvées». Il donne l’exemple de son «immeuble en construction aux Mamelles qui fait l’objet de contrôles trop réguliers pour être innocents». Et l’ancien Administrateur général du Gac d’avertir : «Mes détracteurs finiront bien par se rendre à l’évidence : ma proximité avec le Président Macky Sall n’a jamais relevé de calculs mercantiles. Je n’ai jamais exercé des fonctions publiques, encore moins bénéficié d’un contrat quelconque avec l’Etat du Sénégal.»
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Anticipant les «brimades et autres vexations» qui, selon lui, ne manqueront pas à son «encontre pour les prochaines années», il assure qu’elles ne le détourneront pas de sa «conduite habituelle, celle d’un homme du monde, d’un républicain, d’un démocrate respectueux des valeurs universelles de bienséance». Et de conclure : «M’en départir trahirait tout ce pourquoi je me bats depuis toujours, et ne saurait se justifier par mon éducation, ni illustrer ma philosophie de vie. Et c’est l’héritage que je souhaite léguer à la postérité.»