Dans une déclaration consécutive à la présentation de l’état des finances publiques par le ministre de l’Économie, le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a dénoncé « la gabegie » du régime du président Macky Sall et appelé ses concitoyens à une prise de conscience nationale ainsi qu’à des efforts collectifs pour redresser la barre.
Dans un contexte de transition politique au Sénégal, le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko, a entrepris un examen approfondi de l’état des finances publiques du pays. Cette démarche, visant à dresser un bilan de la situation héritée du régime précédent, a révélé des éléments alarmants, présentés par le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération.
Face à ces constats, le chef du gouvernement a appelé à une prise de conscience nationale et à des efforts communs pour redresser la barre. « Il est extrêmement difficile de d’intéresser les Sénégalais sur des sujets techniques, particulièrement quand il s’agit des finances et du budget », a-t-il reconnu d’emblée. Cependant, il a insisté sur l’importance cruciale pour chaque citoyen de comprendre la gravité de la situation actuelle.
Il a mis en lumière l’énorme décalage entre les promesses de campagne et la réalité découverte après son entrée en fonction. « Nous avions promis aux Sénégalais de les mener au sommet du gratte-ciel. Pensant être au premier étage, nous nous rendons compte que le pays est au quatrième sous-sol », a-t-il relevé.
Le Premier ministre n’a pas mâché ses mots concernant la gestion passée, accusant directement l’ancien régime de mensonge et de manipulation des chiffres. « Les autorités que nous avons remplacées ont menti au pays et à nos partenaires en falsifiant les chiffres publics et en fournissant des données erronées », a-t-il affirmé, qualifiant la situation de « gravité extrême ».
Parmi les points les plus alarmants, Ousmane Sonko a mentionné « un déficit public deux fois plus élevé que ce qui avait été annoncé, une dette publique supérieure de dix points aux chiffres officiels, et l’utilisation injustifiée de 600 milliards de francs CFA de surfinancement, initialement prévus pour 2024, par l’ancien régime avant la fin de son mandat ».
Face à cette situation, il a appelé à « un effort de rattrapage qui exigera de notre part beaucoup de sacrifices », tout en réaffirmant sa détermination à répondre aux attentes des Sénégalais malgré l’ampleur du défi. « Je confirme ici que, par la volonté de Dieu, nous y parviendrons », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le Premier ministre a insisté sur l’importance de cet état des lieux comme point de départ pour l’élaboration d’un nouveau référentiel de politiques publiques, dont la première phase sera présentée le 7 octobre prochain devant le chef de l’Etat. « Vous ne pouvez pas faire des projections sur les 25 prochaines années sans avoir établi l’état des lieux et la situation dans laquelle se trouve le pays », a-t-il expliqué.