Le pays d'Afrique de l'Ouest est devenu producteur de pétrole au mois de juin et il compte démarrer l'exploitation d'un important gisement de gaz naturel en mer d'ici la fin de l'année. Objectif : doper sa croissance en exportant ses hydrocarbures et renforcer sa sécurité énergétique. Mais le pari est risqué, prévient l'Institut International du Développement Durable dans une étude récente.
L'économie du Sénégal est diversifiée - pêche, agriculture, tourisme, industrie - mais la pandémie puis la guerre en Ukraine l'ont secouée. Le déficit public et l'endettement se creusent et le chômage touche plus de 20% de la population. Le gaz est donc vu par les autorités comme une potentielle source de nouveaux revenus. D'autant que depuis l'invasion de l'Ukraine et la décision de l'Union européenne de se passer du gaz russe, les pays du Vieux continent sont avides de nouveaux fournisseurs.
Alors pourquoi ce pari serait-il risqué ? Parce que le gaz naturel liquéfié (GNL) sénégalais risque d'arriver tard sur le marché, estiment les experts de l'Institut International de Développement Durable (IISD en anglais). Ce groupe de réflexion basé au Canada travaille sur la transition énergétique nécessaire pour respecter l'Accord de Paris sur le climat. Pour Olivier Bois von Kursk, chargé des questions d'énergie au sein de l'IISD, les nouveaux projets de GNL sénégalais mettront huit à dix ans à être complètement opérationnels.... suite de l'article sur RFI