PolitiqueSéminaire d’évaluation de la Présidentielle: les 6 solutions de Aminata Mbengue Ndiaye, Secrétaire générale, pour relancer le Parti socialiste
La situation politique de notre pays, maintenant, qui a peut-être induit une conjoncture économique et sociale bien difficile, appelle, de notre part, des positions claires, pertinentes et adaptées.
Il est concevable, à cet égard, de fixer les urgences et les priorités, en fonction du calendrier républicain torturé, pour asseoir des positions susceptibles d’assurer la présence améliorée du Parti socialiste à l’Assemblée nationale et dans les Institutions locales. Soyons lucides et alertes. Le succès est au bout, surtout si nous savons rester unis et concentrés sur nos objectifs essentiels.
Je vous et nous y invite, résolument !
Dans cette période charnière, rendue encore plus compliquée pour nous, par notre posture de parti d’opposition, notre vécu, notre identité, notre présence structurée sur le terrain doivent faciliter la relance et l’opiniâtreté de nos activités à la base, condition majeure de notre survie politique.
C’est la raison essentielle pour laquelle notre séminaire d’aujourd’hui est important. Je souhaite qu’il ne soit pas un séminaire de plus, mais un cadre de réflexion appropriée pour des changements à l’instant et des positionnements gagnants pour l’avenir de notre Parti historique.
En ma qualité de Secrétaire Général, par votre confiance, je dois préciser la voie, et lancer l’appareil, tenant compte encore une fois des délais impartis pour certaines actions et des nécessités de choix pour d’autres.
Mes orientations et directives suivantes s’inscrivent dans ce nouveau cadre tracé.
1. Sur le plan doctrinal et simplement politique, revenons à SENGHOR.
J’ai noté, depuis l’avènement du libéralisme au Sénégal, des essais et des tentatives de désacralisation de SENGHOR.
En matière politique, la meilleure façon de réduire son adversaire à zéro, c’est de décrédibiliser et de minimiser son leader, au point même de réduire à néant son apport dans l’œuvre historique de construction nationale.
Nous au PS, nous avons toujours cherché à additionner et à mettre à profit les hommes politiques et de culture de notre pays, considérant cette démarche comme une richesse toute sénégalaise d’avoir sur notre sol, des ressources humaines uniques, sur tous les plans. Lamine GUEYE, Cheikh Anta DIOP, Abdoulaye WADE, Mamadou DIA etc..., et leurs compagnons prestigieux.
Est-il possible, dans ce cas, de faire le silence total sur le principal artisan de la défense de l’identité noire, celui qui, avec d’autres, a contribué à la naissance et à la consolidation de notre République, de notre Nation et de notre Démocratie ? NON. C’est peine perdue !
Retraçons les étapes idéologiques, politiques, ainsi que les options culturelles et africaines de SENGHOR, pour s’en servir comme bréviaires pour le présent et pour l’avenir.
Ne pas se connaître c’est se renier !
Se renier c’est se mélanger et, au final, cesser d’exister !
2.La relance des activités du Parti à la base, au cours de ce dernier trimestre de l’année 2024, est la chose politique la plus urgente !
Nous commencerons, dans les prochaines semaines, les tournées régionales du Bureau Politique, pour relancer, réorganiser, sensibiliser, massifier et responsabiliser les équipes à la base.
Je vous proposerai le cadre, le calendrier, les termes de référence de cette activité fondamentale au prochain Secrétariat Exécutif National (SEN), d’autant que cette activité est revenue, de manière récurrente, même lors du dernier séminaire. Il faut y aller maintenant !
3.Le miroir de notre Parti, le Parti Socialiste, c’est la Maison du Parti. S’y retrouver, l’animer, l’occuper politiquement donnent une image et un attrait au PS.
Je proposerai également un plan d’animation de la Maison du PS avec l’Ecole du Parti, les Jeunes, les Femmes, les Cadres et toutes les composantes du Parti, pour confirmer ce programme.
4.Les activités à la base sont notre talon d’Achille aujourd’hui, surtout depuis l’avènement de Bennoo Bokk Yaakaar.
Quoi que nous puissions faire, il nous faut bien croire que notre avenir en tant que Parti dépend de notre présence sur le terrain.
Les instances de base doivent être réveillées, et les contraintes pour cela doivent être levées.
En faisant preuve d’organisation et de méthode, en rajeunissant largement par exemple, mais en fédérant surtout l’effort de toutes les structures du Parti, le difficile sera le possible.
Réfléchissez-y. J’ajouterai mes idées pour la mise en œuvre de ce chantier d’Hercule.
5.Pour boucler le travail du Parti, je proposerai au prochain SEN, les axes préparatoires utiles d’un prochain Congrès Extraordinaire du Parti, en Décembre 2024 ou Janvier 2025.
Il devra être le point d’orgue de notre progression existentielle. Consolider le présent et assurer l’avenir politique du Parti seront les objectifs majeurs.
Toutes les réflexions dans nos instances, dans nos séminaires dont celui-ci, seront optimisées, pour aller vers une transformation structurelle du Parti (dans son organisation, dans son fonctionnement, dans sa dénomination même si c’est acté, dans sa façon de se mouvoir sur l’échiquier politique, dans son discours, dans l’expression de ses valeurs et identités remarquables, dans son management).
6.Dans les priorités de l’instant présent, et parallèlement avec nos activités normales en tant que Parti, il nous faut répondre à un impératif essentiel = Ouvrir le Parti !
Trois étapes majeures se profilent déjà et je souhaite que le Parti en soit le moteur principal ou au moins un acteur essentiel.
• 6.1 – Les retrouvailles avec la famille socialiste sont nécessaires, maintenant.
Allons-y, avec méthode et dans le respect de nos intérêts, mais avec objectivité et esprit d’ouverture.
Les initiatives importantes à mon niveau et à celui de nos plénipotentiaires au sein du SEPE de Bennoo Bokk Yaakaar ont déjà jeté les cadres d’approche. Finalisons-les sans délai.
• 6.2 – Les rapprochements possibles et souhaités avec la Gauche plurielle avancent, à la demande de certains partis de ce pôle qui ont travaillé pour que le PS y joue un rôle moteur.
Des échanges seront faits au cours de ce séminaire.
J’appelle tous les camarades à accepter, et à travailler, pour cette ouverture politique. Le pays change et fortement, ceux qui partagent leur amour pour la République et les valeurs sociales doivent cheminer ensemble.
Bien entendu, l’Histoire sera convoquée dans nos échanges, mais le présent et l’avenir du Sénégal vaincront les égos.
•6.3 – Nous avons, enfin, travaillé douze (12) années durant dans Bennoo Bokk Yaakaar, à travers notre sous-coalition Bennoo Ak Tanor.
Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain ! Évaluons le compagnonnage et les mesures utiles seront prises.
Je vous rassure : personne, aujourd’hui plus qu’hier, ne peut nous entraîner dans une opération politique qui nous affaiblit.
Soyons vigilants et réalistes tout de même.
Le pays a changé. L’avenir est moins clair pour ne pas dire incertain.
L’expérience politique est une chose irremplaçable en politique ! Elle permet au moins d’identifier les obstacles, de s’ajuster et de prendre le bon chemin.
Nous travaillons, avec toutes les forces de progrès de ce pays, qui ne sont pas dans le prisme du populisme et de l’opportunisme, et qui voient les situations politiques, sociales et sécuritaires, changer autour du Sénégal, et à l’intérieur, à la naissance d’un grand Front Politique Républicain.
Nos plénipotentiaires du SEPE vous en diront un peu plus. Vous échangerez largement sur cette préoccupation et donnerez les meilleures postures à observer.
Attention, le Sénégal va vite, dans le sens inverse de la trajectoire qui avait été prise depuis l’Indépendance. Vers quoi allons-nous ? Et comment se comporter ?
C’est maintenant que les forces sociales, les hommes de progrès, les ressources émergentes, productives et républicaines doivent se lever et agir.
Notre Parti doit être de ce combat. Et il y sera !
Camarades, à vos réflexions complémentaires, à vos conclusions, et allons sur le terrain.
C’est sur ces mots que je déclare ouvert le séminaire du bureau politique portant sur l'Évaluation de l’élection présidentielle de mars 2024 et les perspectives pour le parti socialiste et souhaite pleins succès à nos travaux.