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Les appels à quitter le Liban se multiplient, eforts diplomatiques pour parer à une escalade militaire
Publié le lundi 5 aout 2024  |  AFP
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© AFP par DR
Les appels à quitter le Liban se multiplient, eforts diplomatiques pour parer à une escalade militaire
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Les appels aux ressortissants étrangers à quitter le Liban se multiplient face aux craintes
d’une escalade militaire entre l’Iran et ses alliés d’une part et Israël de l’autre, que la
communauté internationale tente de prévenir. 
Dans l’attente d’une riposte de l’Iran et de ses alliés aux assassinats du chef du Hamas et du
chef militaire du Hezbollah libanais, les eforts diplomatiques s’intensifient. Le président
français Emmanuel Macron et le roi de Jordanie Abdallah II ont notamment appelé dimanche
à éviter "à tout prix" une escalade.
Le ministère libanais de la Santé a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi qu’une "frappe
ennemie israélienne" avait tué deux personnes à Houla, dans le sud du pays.
Un peu plus tôt, l’armée israélienne avait annoncé avoir "identifié un terroriste du Hezbollah
pénétrant dans une structure militaire" dans ce secteur, et avoir "frappé" celle-ci. Le
Hezbollah a rapporté la mort de deux de ses combattants, sans préciser où ils ont été tués.
Les violences transfrontalières ont fait 547 morts, dont 115 civils, au Liban depuis l’attaque
du Hamas en Israël en octobre, selon un décompte de l’AFP. 
Côté israélien, les sirènes ont à nouveau retenti tôt lundi en Haute-Galilée, en raison d’une
attaque aérienne "depuis le Liban", a indiqué l’armée, qui a fait état de deux militaires blessés.
L’Iran, le mouvement islamiste palestinien Hamas et le Hezbollah ont accusé Israël de la mort
mercredi du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans sa résidence à Téhéran. La veille, Israël
avait revendiqué une frappe qui a tué le chef militaire du mouvement libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth.
Israël n’a pas commenté l’attaque contre Ismaïl Haniyeh, mais a juré de détruire le Hamas
après l’attaque sans précédent menée par ce mouvement le 7 octobre sur son sol, qui a
déclenché la guerre dévastatrice à Gaza.
Le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a menacé Israël d’un "châtiment sévère", et le chef du
Hezbollah, Hassan Nasrallah d’une "bataille ouverte sur tous les fronts", le Hamas et les
rebelles yéménites Houthis jurant aussi de riposter. 
En face, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant a afirmé dimanche que l’armée était
"prête à réagir rapidement ou à attaquer".
Mais "pour l’instant", la politique de défense intérieure "n’a pas changé", a déclaré à la presse
le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari, en réponse aux "rumeurs" sur la
mise en alerte du pays.
Les Etats-Unis ont musclé leur dispositif militaire sur place avec davantage de navires de
guerre et avions de combat. "Simultanément, nous nous eforçons de désamorcer la situation
diplomatiquement", a assuré Jon Finer, conseiller adjoint à la sécurité nationale. 
- "Forte préoccupation" - 
Alors que le Liban risque d’être en première ligne d’une escalade, la Suède, les Etats-Unis, la
Grande-Bretagne, la France, la Jordanie et l’Arabie saoudite ont appelé leurs ressortissants à
quitter le pays. Paris a aussi demandé aux Français résidant en Iran de le "quitter
temporairement". 
Le Canada a pour sa part appelé samedi ses ressortissants - déja priés depuis fin juin de
quitter le Liban - à "éviter" de se rendre en Israël.
L’ambassade de Grande-Bretagne a annoncé dimanche retirer temporairement les familles
de son personnel à Beyrouth.
Le chef de la diplomatie jordanienne, Ayman Safadi, dont le pays est un partenaire clé de
Washington, s’est de son côté entretenu à Téhéran avec son homologue et le président,
Massoud Pezeshkian.
Réunis en visioconférence, les ministres des Afaires étrangères du G7 ont exprimé leur "forte
préoccupation" face à la situation au Moyen-Orient, selon la diplomatie italienne.
Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a lui souligné dans un entretien téléphonique
avec le premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani "l’importance pour toutes les
parties de prendre des mesures" d’apaisement, selon son porte-parole. 
Plusieurs compagnies aériennes ont suspendu leurs liaisons avec Beyrouth, dont l’allemande
Lufhansa jusqu’au 12 août, et Air France ainsi que Transavia jusqu’à mardi inclus. Kuwait
Airways va interrompre ses rotations dès lundi, et Qatar Airways a annulé ses vols de nuit vers
Beyrouth jusqu’à lundi.

Lufhansa a aussi suspendu ses vols vers Tel-Aviv jusqu’au 8 août.
A l’aéroport de Beyrouth, l’heure est aux longues files d’attente et à l’incertitude pour les
passagers. 
- Attaque "terroriste" à Tel-Aviv - 
La guerre à Gaza a entraîné l’ouverture de fronts contre Israël par le Hezbollah et les Houthis
qui forment avec le Hamas et des groupes armés irakiens ce que l’Iran appelle "l’axe de la
résistance" face à Israël.
Samedi, le Hezbollah a afirmé avoir pour la première fois ciblé la ville de Beit Hillel dans le
nord d’Israël avec des dizaines de roquettes et l’armée israélienne a riposté par des frappes
dans le sud du Liban, des échanges quasi-quotidiens à la frontière israélo-libanaise depuis le
8 octobre.
Près de Tel-Aviv, dans la banlieue de Holon, une "attaque terroriste" au couteau menée selon
la police par un habitant de Cisjordanie occupée a tué une femme de 66 ans et un
octogénaire. L’assaillant a été "neutralisé" selon la même source.
- Frappes israéliennes meurtrières à Gaza -
Dans le même temps, l’armée israélienne poursuit son ofensive contre le territoire
palestinien de Gaza, ravagé et menacé de famine selon l’ONU.
Samedi, la Défense civile a annoncé qu’une frappe israélienne sur deux écoles à Gaza-ville
(nord) abritant des déplacés avait fait au moins 30 morts, "principalement femmes et
enfants". L’armée israélienne a confirmé avoir frappé ce complexe scolaire, qui abritait selon
elle un centre de commandement du Hamas. 
Avant la frappe sur le complexe scolaire de Gaza-ville, la Défense civile et le Croissant-rouge
avaient fait état de 16 Palestiniens tués par des bombardements israéliens à Jabalia (nord) et
Deir al-Balah (centre). 
Le Hamas, qui a pris en 2007 le pouvoir à Gaza, est considéré comme terroriste par Israël, les
Etats-Unis et l’Union européenne.
Son attaque le 7 octobre dans le sud d’Israël a entraîné la mort de 1.197 personnes, en
majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données oficielles israéliennes.
Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes,
selon l’armée.
L’ofensive israélienne à Gaza a fait jusqu’à présent 39.583 morts, d’après des données du
ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne détaille pas le
nombre de civils et de combattants morts.

burx-cn/cab/lpa
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