Dakar, (APS) – Le Collectif des mouvements citoyens engagés pour l’application des conclusions des Assises nationales et des recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions a invité, mardi, le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, à respecter les engagements pris lors de la campagne électorale par rapport au Pacte national de bonne gouvernance.
Les nouvelles autorités doivent respecter “les engagements auxquels elles ont librement souscrit à travers le candidat Diomaye vis-à-vis du Pacte, mais aussi Ousmane Sonko qui a signé la charte des Assises nationales”, a déclaré Mamadou Ndoye, président du mouvement Sursaut citoyen, membre du collectif.
S’exprimant au cours d’une conférence de presse, le collectif a dit espérer que l’actuel régime “ne fera pas moins” que Macky Sall qui avait signé les conclusions des Assisses nationales avec des réserves.
“Le Pacte trouve son origine dans les luttes contre les atteintes graves aux libertés individuelles et collectives ainsi que les dérives autoritaires qui ont marqué l’histoire récente du Sénégal sous le régime de Macky Sall”, a rappelé M. Ndoye.
Selon lui, sur les dix-sept candidats retenus par le Conseil constitutionnel, treize ont signé le Pacte national de la bonne gouvernance lors de la campagne électorale.
Ils ont, dans le même temps, “pris l’engagement écrit de traduire les principes, valeurs et objectifs du Pacte en plan d’actions à réaliser dans le courant de la première année de leur mandat en cas de victoire électorale à la présidentielle de février 2024”, a rappelé l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique (LD).
Les principes, valeurs et objectifs englobent, entre autres, une République laïque et démocratique, une démocratie participative, une gouvernance globale, un État de droit qui assure la séparation et l’équilibre des pouvoirs.
l’indépendance de la justice qui requiert que le président de la République quitte le Conseil supérieur de la magistrature”, a indiqué Mamadou Ndoye. Il rappelle que les valeurs et les principes du pacte sont intangibles.
Le collectif déclare avoir adressé deux correspondances aux nouvelles autorités, sans obtenir de réponse.
Selon Mamadou Ndoye, le Pacte, qui repose sur les conclusions des Assisses nationales et les recommandations de la CNRI, “n’est pas et ne saurait être traité comme une simple requête d’une coalition de la société civile et encore moins comme une exigence posée par des individus”.
Le Collectif compte dérouler un plan d’action pour une vulgarisation de ce contrat social auprès de l’opinion nationale.
“Nous invitons les nouvelles autorités à une concertation pour justement profiter du travail de longue haleine […] qui a été fait par les Assisses nationales et la Commission nationale de réforme des institutions”, a déclaré Thiaba Camara Sy, responsable du mouvement “Demain Sénégal”.
Elle considère que pense que les principes et les valeurs qui ont sous-tendu les conclusions de la CNRI et la proposition de l’avant-projet de Constitution doivent devenir des “réalités effectives”.
“Le Pacte est une aubaine pour les autorités. Quand on gouverne, on a besoin de savoir qui sont les administrés, les aspirations de ses gouvernés […]”, déclare de son côté Arame Ndoye, enseignante-chercheure à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.