L’ONU SIDA vient de publier ses dernières statistiques sur l’état de l’épidémie de VIH dans le monde et notamment au Sénégal.
39,9 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le monde en 2023 dont 38,6 millions d’adultes âgés entre 15 ans et plus. - 1,4 million d’enfants de 0 à 14 ans. - 53 % des personnes vivant avec le VIH étaient des femmes et des filles selon les chiffres du rapport mondial sur le VIH publié par l’ONUSIDA.
1,3 million de personnes ont été infectées par le VIH Sida. 86 % des personnes vivant avec le VIH connaissaient leur statut sérologique. Environ 5,4 millions de personnes ne savaient pas qu’elles vivaient avec le VIH en 2023. Globalement, 630 000 personnes sont mortes des maladies liées au sida.
39,9 millions de personnes infectées par le VIH dans le monde
En 2023, 30,7 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale. Fin décembre 2023, 30,7 millions de personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale, contre 7,7 millions en 2010, mais ce chiffre demeure en deçà de l’objectif 2025 fixé à 34 millions de personnes.
Cependant, le document montre que les nouvelles infections au VIH ont diminué de 60 % depuis le pic de 1995. En 2023, 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH, contre 3,3 millions en 1995. Les femmes et les filles représentaient 44 % environ des nouvelles infections. Depuis 2010, les nouvelles contaminations au VIH ont reculé de 39 %, passant de 2,1 millions à 1,3 million en 2023.
Les femmes et les filles représentaient 44 % des nouvelles infections
Toutefois, ce chiffre est loin de correspondre à l’objectif 2025 de 370 000 nouvelles contaminations. Chez les enfants les nouvelles contaminations ont diminué de 62 % depuis 2010 passant de 300 000 en 2010 à 120 000 en 2023. Bien que les progrès en matière de réduction des nouvelles infections à VIH soient les plus importants chez les enfants, les progrès sont au point mort ces dernières années.
Pour ce qui concerne les décès liés au sida, ils ont diminué de 69 % depuis le pic de 2004 et de 51 % depuis 2010. En 2023, une personne est décédée du VIH chaque minute. Environ 630 000 personnes sont décédées de maladies opportunistes dans le monde, contre 2,1 millions en 2004 et 1,3 million en 2010. L’objectif 2025 est fixé à moins de 250 000 décès.
La mortalité liée au sida a diminué de 56 % chez les femmes et les filles et de 47 % chez les hommes et les garçons depuis 2010. Le nombre annuel de nouvelles infections au VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre a diminué de 46% entre 2010 et 2023.
Le nombre élevé de nouvelles infections parmi les personnes issues des populations clés et les adolescentes et jeunes femmes constitue toutefois un défi et nécessite des investissements accrus dans les programmes de prévention primaire.
En 2023, les adolescentes et les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) représentaient 19 % de toutes les nouvelles infections au VIH. L'expansion des services différenciés pour le traitement du VIH a permis des progrès notables, avec 81 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut, 76% recevant un traitement antirétroviral et 70 % ayant une charge virale supprimée.
Le nombre d'adultes (âgés de 15 ans et plus) recevant un traitement contre le VIH a plus que doublé depuis 2015. Plusieurs pays sont sur le point d'atteindre les objectifs 95-95-95 de dépistage et de traitement du VIH parmi leur population adulte (âgée de 15 ans et plus), notamment le Burundi et la République démocratique du Congo.
Le VIH pédiatrique est une priorité absolue dans la Région, mais seulement un peu plus d'un tiers (35 %) des enfants vivant avec le VIH recevaient un traitement en 2023. La région abrite 20% des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde, mais environ la moitié d'entre elles estimée à 46 % ne suivent pas de traitement.
Cependant, une combinaison d'engagement politique fort, d'expertise technique et de mobilisation communautaire est nécessaire pour poursuivre les progrès vers la prévention de la transmission verticale du VIH.
Les discriminations liées au VIH restent monnaie courante : les enquêtes montrent qu'entre 33 % (Gabon) et 79% (Mauritanie) des personnes ont des attitudes discriminatoires à l'égard des personnes vivant avec le VIH.
Selon le rapport 2023, il y a eu une augmentation (10%) des ressources totales de lutte contre le VIH pour la région en 2023, principalement en raison de l'augmentation des ressources internationales. Cependant, les ressources intérieures ont diminué de 3 % par an en 2023, soit une baisse d'environ 10% par rapport au pic de 2018.
Plusieurs programmes nationaux de lutte contre le VIH dépendent fortement des fonds des donateurs. Les programmes de prévention du VIH et les programmes de renforcement de la société nécessitent une augmentation des dépenses intérieures.
Même si plus d'un tiers des nouvelles infections au VIH surviennent parmi les populations clés, leurs clients et d'autres partenaires sexuels, seulement environ 1 % des dépenses totales de lutte contre le VIH sont consacrées à des interventions de prévention pour les personnes issues de ces populations.
Il est urgent de renouveler le plaidoyer en faveur d'une augmentation des investissements afin de promouvoir une riposte au VIH fondée sur les droits humains, en mettant l'accent sur l'intensification de la prévention, l'élimination des inégalités entre les sexes et l'arrêt de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH.
Une tendance baissière au Sénégal passant de 2.1 en 2021 à entre 0.5 et 0.3 en 2023
Au Sénégal le taux de prévalence a connu une tendance baissière passant de 2.1 en 2021-22 à entre 0.5 et 0.3 en 2023. Les personnes vivant avec le VIH sont estimées à 44 000 dont 42 000 sont âgées entre 15 ans et plus. Les filles âgées entre 15 ans et plus ont atteint la barre des 24 000 et 2200 pour les enfants de 0 à 14 ans.
Les nouvelles infections à la maladies tournent autour de 2800. Quelques 1000 personnes ont perdu la vie au Sénégal...