A quelques jours du démarrage de la campagne électorale, les coalitions affinent leur stratégie. A Thiaroye-Gare, des pans entiers de l'Alliance pour la République sont en coalition avec le Parti de l'émergence citoyenne/Tekki qui, à en croire des politiciens locaux, pourrait bien créer la surprise au soir du 29 juin.
A Thiaroye, la bataille des élections locales sera terriblement disputée entre diverses coalitions et autres partis politiques présents dans la localité. Les fissures produites par les luttes de places à l'intérieur des organisations concurrentes ont été d'une telle ampleur qu'elles sont susceptibles d'ouvrir la voie à un renouvellement inattendu du personnel politique local. Ce qui profiterait bien sûr à de nombreux cadres non encore encartés et désireux d'apporter leur «savoir-faire» et leurs «compétences» à une commune d'arrondissement qui n'est pas loin d'être considérée comme le paria par excellence de la banlieue dakaroise.
A Thiaroye-Gare par exemple, les divisions de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) ont ouvert un boulevard intéressant à une coalition regroupée autour du Parti de l'émergence citoyenne Tekki (PEC/TEKKI) et comprenant plusieurs mouvements et associations «apolitiques» qui œuvrent depuis plusieurs années «au service des populations». Entre autres, ce sont «And défar Thiaroye» (ADT), «Mouvement des jeunes conscients et intégrés» (MJCI), etc. Cette coalition, qui tenait samedi un meeting de proximité au quartier Biafra, est fortement appuyée par «une large frange» locale de l'Alliance pour la République (APR) dont plusieurs responsables avaient fait le déplacement.
«Programme de transformation»
Les deux têtes de liste du PEC/Tekki sont Khar Seck (majoritaire) et Oumar Sy Basel (proportionnelle). Porte-drapeau de la coalition, Seck est un ingénieur-économiste de la Sonatel, d'une cinquantaine d'années, dont l'engagement dans ces locales a été «motivé par l'entrée en vigueur de l'acte 3 de la décentralisation» qui ouvre, selon lui, de véritables opportunités à la gouvernance locale.
Réfutant être porteur d'un quelconque «projet politique», il a plutôt insisté sur la nécessité de mettre en œuvre un vrai «Programme de transformation» économique et sociale qui sortirait Thiaroye de l'état «déplorable» dans lequel la commune végète depuis plusieurs années. «Thiaroye est mort», a-t-il lâché.
Livrant un aperçu de ce programme dit de transformation, Khar Seck a cité pêle-mêle : le cadre de vie (à changer), les inondations (à éliminer), les routes (à ouvrir et à interconnecter aux zones de créations de richesses comme les marchés), etc. A ce niveau, le candidat Seck a comparé Thiaroye à un malade qui tient sur «deux pieds cassés» : son marché, «l'un des plus importants de la sous-région ouest-africaine), et un système de transport «inadéquat».
D'où ses engagements à mettre en œuvre «très vite» des programmes d'infrastructures capables de placer la localité sur les rampes de «l'émergence». Casse-tête des jeunes et des parents, l'emploi a été élevé au rang de «sur-priorité» par la coalition PEC/Tekki grâce à un projet de «travaux publics» prévu pour être une niche à «haute intensité de main d’œuvre». De là sortirait «le programme de pavage» des artères de la commune. Toutefois, le candidat Khar Seck a tenu à mettre les points sur les i par rapport à certaines attentes «en cas de victoire». «Il n'y aura ni paaco, ni favoritisme, ni trafic d'influence, ni distribution d'argent...».
Outre Oumar Sy, les autres responsables APR venus rejoindre la coalition PEC/Tekki sont Serigne Modou Cissé, Ndèye Fatou Yade, Ndèye-Marie Thioye (et ses Amazones) Ramata Sèye, Banta Diawara, Coumba Ngom, etc