L’érection de l’arène nationale au niveau du site du Technopole de Dakar suscite beaucoup des commentaires dans la banlieue. Des échauffourées ont d’ailleurs éclaté entre les géomètres du service du cadastre de Pikine et les maraichers. Il a fallu l’intervention de 6 pick-up remplis de policiers pour que les géomètres réussissent à faire une délimitation et le recensement des maraichers.
Tout est parti avant-hier, mardi 10 juin 2014, de la venue de techniciens du cadastre de Pikine, accompagnés des agents de la préfecture de Pikine, pour une nouvelle prospection du site de technopole qui doit abriter la future arène de lutte. Les maraichers qui étaient sur le site leur opposent un niet, refusant que ces derniers pénètrent dans leurs champs. Ils rebroussent chemin pour revenir à la charge le lendemain avec un dispositif impressionnant de sécurité.
Sur le site les esprits s’échauffent un moment car les géomètres procédaient, avec des appareils, au métrage des contours pour la délimitation de l’arène. «Nous sommes entrain de faire une délimitation de l’arène. C’est-à-dire, l’arène a été dessiné sur un plan et nous le matérialisons sur le terrain, pour voir quelles sont les maisons ou terrains impactés, qui sont dans l’emprise de l’arène», a d’emblée préciser l’architecte Saer Diop.
Et de poursuivre : «recenser quels sont les gens, les terrains qui sont impactés, si jamais il doit se tenir sur ce site, et voir comment calculer les impenses, les dédommagements et autres. Actuellement, nous sommes sur 21 ha. L’arène en tant qu’équipement ne prend que 7 ha, le reste, c’est des parkings, des airs de jeu entre autres», a révélé l’architecte.
Robert Ely Diop du mouvement «Préservons le technopole» qui a eu à se frotter avec quelques agents de la police, sur le site a décrié le projet. «On n’avait même cru que l’Etat du Sénégal avait délocalisé l’arène à Diamniadio mais à notre grande surprise, des techniciens viennent pour faire on ne se sait quoi sur le site», s’interroge ce riverain.
Et d’ajouter: «s’il s’agit de l’arène, c’est peine perdu, ils passeront sur nos corps. C’est hier, (mardi, Ndlr) que Pierre Goudiaby et les Dakarois ont dénoncé le mur de la honte sur la corniche et Macky Sall a prêté oreille attentive à leur revendication. Pourquoi il ne nous entend pas, nous de la banlieue?», fulmine ce dernier.
Son collègue de lutte, l’environnementaliste Ibrahima Hann, sur la même longueur d’ondes, annonce: «nous allons porter plainte, sur le plan international, pour non-respect des conventions ratifiées. Nous allons nous battre jusqu’à la dernière énergie. L’arène ne sera pas construite sur le site de technopole. Nous interpellons M. Macky Sall et son Premier ministre. Ils seront responsables de tout ce qu’il se passera».
Pour le conseiller du ministre des Sports, le projet est toujours maintenu. «Nous travaillons pour l’implanter ici. Ce sont les techniciens qui ont identifié ce site. Les Chinois ont proposé une réorientation de l’assiette. Il est prouvé que l’arène peut se faire ici sans des dommages environnementaux», a tenu à préciser Mamadou Ba.
Et d‘ajouter que, même s’il ignore la date de démarrage des travaux, «on avance. En tout cas, ceux qui s’agitent ont des intérêts en jeu. Le rapport sur l’étude environnemental va le prouver sous peu».
Les forces de l’ordre, en nombre impressionnant, ont quadrillé la zone des Niayes de technopole pour permettre aux géomètres et les services du cadastre de faire leur travail de délimitation de la future arène.
Toutefois les défenseurs de l’environnement et les populations promettent de dérouler un plan d’action pour s’ériger contre l’arène sur le site de technopole.