Le Tribunal militaire de Dakar se prépare à statuer publiquement et contradictoirement, ce vendredi 27 juin 2024, sur une affaire exceptionnelle et sensible impliquant trois membres des forces armées sénégalaises. L'adjudant I. Sagna et le sergent-chef P. Badji du 22e Bataillon de reconnaissance et d'appui (Bra), ainsi que le soldat de 1ère classe S. Coly du Bataillon du Train, comparaissent pour des accusations graves telles que complicité d'atteinte à la sûreté de l'État et complot contre l'autorité de l'État.
Les accusés sont spécifiquement poursuivis pour avoir communiqué des informations sensibles et stratégiques aux chefs combattants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Les faits reprochés remontent à 2022 lors d'une opération de sécurisation dans le sud du Sénégal, où les accusés auraient facilité la localisation des positions militaires à l'ennemi par des moyens de communication modernes en zone de guerre.
Le sergent-chef P. Badji est notamment accusé d'avoir tenté de détourner sa section vers un chemin présumé piégé par les combattants du Mfdc, mettant ainsi en danger la vie de ses hommes dans une embuscade potentielle. Lors de son interrogatoire par le Doyen des juges d'instruction, le sergent-chef a nié les accusations, contestant la connaissance de l'itinéraire qu'il aurait tenté de faire emprunter à sa section.
Une enquête approfondie a identifié les trois accusés comme étant impliqués dans la transmission d'informations compromettantes aux forces adverses, marquant ainsi une affaire sans précédent dans l'histoire judiciaire militaire sénégalaise. Le procès de ces militaires, prévu pour aujourd'hui, attise une attention particulière en raison de la gravité des accusations et des enjeux pour la sécurité nationale du Sénégal.