Le Sénégal est entré dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole. Woodside, opérateur de la coentreprise Rufisque offshore, Sangomar offshore et Sangomar offshore profond (Rssd) a annoncé hier la production du premier baril du champ pétrolier Sangomar.
Par Dialigué FAYE – Enfin, le Sénégal est devenu pays producteur de pétrole. La production du premier baril du champ Sangomar, situé au large du Sénégal et constituant le premier projet pétrolier offshore du pays, est maintenant effective. C’est du moins ce qu’a annoncé Woodside, opérateur de la coentreprise Rufisque offshore, Sangomar offshore et Sangomar offshore profond (Rssd).
Plusieurs fois reportée, la réalisation du «first oil» devient réalité, faisant ainsi entrer le Sénégal dans le cercle restreint des pays producteurs de pétrole.
«C’est un jour historique pour le Sénégal et pour Woodside. La livraison en toute sécurité du premier projet pétrolier offshore du Sénégal, malgré une période marquée par des défis mondiaux sans précédent, démontre la capacité de Woodside à exécuter des projets de classe mondiale. Le premier baril du champ Sangomar est une étape-clé qui témoigne de la concrétisation de notre stratégie», a déclaré Mme Meg O’Neill, Pdg de Woodside, citée dans un communiqué.
Dans la mise en œuvre de cette 1ère phase du projet Sangomar, Woodside est en joint-venture avec la Société des pétroles du Sénégal (Petrosen), avec une participation respective de 82% et 18%. A ce propos, la Pdg de Woodside s’est réjouie des relations qu’ils ont «nouées avec Petrosen, l’Etat du Sénégal et les principaux sous-traitants internationaux et locaux pour développer cette ressource d’importance nationale. Le projet Sangomar devrait générer de la valeur pour les actionnaires conformément aux termes du Contrat de recherche et de partage de production».
Pour le Directeur général de Petrosen E&P, qui a aussi exprimé sa satisfaction de voir cette étape franchie, «le début de la production du pétrole de Sangomar marque une nouvelle ère pour l’industrie, l’économie de notre pays et pour nos populations». Car, indique Thierno Ly, «c’est le résultat de l’engagement des différentes équipes qui ont travaillé de manière acharnée pour relever les défis et atteindre nos objectifs stratégiques dans un environnement complexe et exigeant. Nous n’avons jamais été aussi bien positionnés pour saisir autant d’opportunités de croissance, d’innovation et de succès pour le développement économique et social de notre pays».
La Phase 1 du développement du champ Sangomar comprend une installation autonome de production, de stockage et de déchargement en mer (Fpso) située en eaux profondes et d’une capacité nominale de 100 000 barils par jour, reliée à des infrastructures sous-marines conçues pour permettre des phases additionnelles de développement. Le Fpso Léopold Sédar Senghor est amarré à environ 100 kilomètres au large du Sénégal, avec une capacité de stockage d’1 300 000 barils. La Phase 1 du développement comprend 23 puits dont 11 puits de production, 10 puits d’injection d’eau et 2 puits d’injection de gaz.
NJ Ayuk, de la Chambre africaine de l’énergie : «L’avenir du Sénégal est prometteur, mais…»
La Chambre africaine de l’énergie (Aec) félicite Woodside et son partenaire Petrosen d’avoir franchi «cette étape historique». En effet, explique Nj Ayuk, le président, «la première production devrait ouvrir de nouvelles perspectives de croissance économique dans le pays et confirmer le rôle essentiel que jouent le pétrole et le gaz en Afrique». «Nous pensons que les revenus du pétrole permettront au gouvernement et aux citoyens du Sénégal de développer leur pays. L’avenir du Sénégal est prometteur, mais nous ne pourrons l’assurer qu’en renforçant la législation, en préservant le caractère sacré des contrats, en favorisant un environnement propice, en soutenant le contenu local, en mettant l’accent sur l’éducation, en suivant un paradigme de développement équilibré et en utilisant les meilleures compétences de l’industrie pétrolière et gazière par le biais de partenariats», a soutenu M. Ayuk. Qui reste «convaincu que le gouvernement et Woodside poursuivront cette relation de travail et ce partenariat solides afin de faire du Sénégal le centre régional de l’énergie…».
dialigue@lequotidien.sn