L'activiste Bah Diakhaté est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles et offense contre une personne exerçant tout ou une partie des prérogatives du président de la République.
Le coordonnateur des activistes républicain a été interpellé par la Division des investigations criminelles (DIC) sur demande du procureur dela République après une série de vidéos dans lesquelles il s'en prenait violemment au Premier ministr Ousmane Sonko après ses déclarations lors de la conférence publique co-animée avec Jean-Luc Mélenchon à l'Université de Dakar au sujet de l'homosexualité.
Bah Diakhaté a évoqué le propos de Jean Luc Mélenchon soulignant qu’il défend la cause des Lgbt. Et pour lui, en invitant Jean-Luc Mélenchon, Ousmane Sonko défend lui-aussi la cause Lgbt.
Aussi, il a proféré des accusations contre le Colonel Abdourahim Kébé affirmant que ce dernier “a fait l’objet de 45 jours d’arrêt de rigueur pour une histoire de mœurs avec des hommes“.
C'est à Pikine-Technopole que Bah Diakhaté a été interpellé avant d'être conduit à la DIC et placé en position de garde à vue. En attendant d'être entendu par le procureur de la République, Bah Diakhaté reste toujours entre les mains des enquêteurs.
Réaction de Amnesty International
Le secrétaire exécutif de la section sénégalaise de Amnesty International Seydi Gassama a recommandé aux nouveaux tenants du régime de ne pas privilégier les arrestations systématiques.
"Bien que les propos tenus par M. Bah DIAKHATE puissent être considérés comme graves et diffamatoires, les autorités doivent s’efforcer d’éviter les arrestations et les emprisonnements systématiques à l’encontre de toute personne qui aura commis un délit de cette nature. Les délits liés à l’honorabilité des personnalités publiques ne doivent donner lieu qu’à des poursuites au civil et au paiement de dommages et intérêts le cas échéant", indique Amnesty International Sénégal.
Seydi Gassama rappelle que les délits d'opinion ne devraient pas faire l'objet de peine de prison comme d'ailleurs l'a recommandé la Cour de justice de la CEDEAO.
"Cette position est d’ailleurs réaffirmée par les juridictions régionales et sous-régionales africaines, notamment la Cour de justice de la CEDEAO et la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui demandent expressément que les peines de prison pour ces infractions (diffamation, injures publiques, etc.) soient dépénalisées. Nous encourageons fortement les autorités actuelles à agir dans ce sens".