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Ministères de l’Économie et des Finances : Les nouveaux termes de change
Publié le samedi 13 avril 2024  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par BL
Passation de services entre le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan et le ministre des Finances et du Budget
Dakar, le 11 avril 2024 - La cérémonie de passation de service entre Mamadou Moustapha Ba, ministre de l’Économie, des Finances et du Plan sortant, et Cheikh Diba, ministre des Finances et du Budget entrant, s`est tenue, jeudi 11 avril à Dakar.
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Mamadou Moustapha Ba a fait hier deux passations de services, notamment avec le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération. Pour Abourahmane Sarr, les grands axes vont rester l’inclusion financière, le désendettement, se «libérer des liens de la dépendance dans nos politiques publiques».

Après la formation du gouvernement et le premier Conseil des ministres, les passations de services sont pres­que terminées. Hier, il y avait deux évènements majeurs à l’immeuble Peytavin : d’abord, le nouveau ministre de l’Economie, du plan et de la coopération s’est installé dans ses bureaux où il veut mettre en place le projet de rupture et de souveraineté du nouveau régime. «C’est à la fois un honneur et un privilège de procéder à cette passation de services et d’avoir l’opportunité de participer à la mise en œuvre d’un projet qui a comme objectif de réaliser la souveraineté économique du Sénégal qui nous permettra de maîtriser notre destin», assure Abourahmane Sarr.

Moustapha Ba : «L’Histoire jugera si on a fait correctement notre devoir»
Il va former un duo avec le ministre des Finances pour matérialiser «la souveraineté économique» mise en avant par le nouveau régime. L’ancien fonctionnaire du Fonds monétaire international (Fmi) promet une meilleure évaluation des dépenses en soutien à l’économie. «L’objectif principal assigné est d’avoir les moyens de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, notamment pour les plus vulnérables pour qu’elles puissent prendre leur destin en main avec un secteur privé fort soutenu par un Etat fort «Yewwi Askan Wi»», annonce Abourahmane Sarr.

Pour lui, il faut renforcer le secteur privé formel et informel
«Il s’agi­ra aussi de faire de notre secteur privé formel ou informel et de chaque Sé­négalais des acteurs-clés d’un Sénégal souverain avec le soutien d’un Etat fort et crédible. Nous assurons avec les collègues du gouvernement également d’un environnement économique concurrentiel afin d’éliminer les situations de monopole et de position dominante qui peuvent être source de renchérissement du coût de la vie et d’improductivité», assure le ministre de l’Eco­nomie. Sans oublier, poursuit-il, de faciliter l’accès au financement et de travailler à l’inclusion financière à tous les niveaux. «Nous nous attellerons à lever les obstacles à cette inclusion financière pour avoir accès au crédit ou à des ressources financières permettant de réaliser son projet ou de développer son entreprise», ajoute le fondateur du Mou­vement pour la renaissance, la liberté et le développement (Mrld) – Moom sa Bopp, Mënël sa Bopp, un mouvement citoyen sénégalais créé en 2011 et du Centre d’étude pour le financement du développement local (Cefde), un think tank créé en 2010.

Changement de référentiel des politiques publiques : Le Projet Efface le Pse
En face de Mamadou Moustapha Ba, ministre sortant, dont il a salué les «compétences», Abourahmane Sarr ne va pas sans doute faire table rase des réalisations du régime passé. Mais, il annonce un changement d’orientation. Il dit : «votre réputation d’homme maîtrisant parfaitement les finances du pays est bien connue, c’est donc un grand honneur de vous succéder. Il n’y a pas de doute que le Sénégal a fait des progrès dans beaucoup de domaines, notamment des infrastructures sous votre leadership. Ces réalisations qui sont des acquis serviront de base pour de nouveaux caps. Il nous a fallu néanmoins accélérer notre endettement en devises pour les réaliser. Cet endettement, dans une certaine mesure, réduit notre souveraineté économique. Nous renforcerons la coopération bilatérale et multilatérale tout en ayant comme objectifs de nous libérer des liens de la dépendance dans nos politiques publiques», promet-il.

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Comment y arriver ? L’ancien fonctionnaire du Fmi insiste sur «l’affirmation d’un leadership devant faciliter la réforme du secteur public par une meilleure évaluation des dépenses en soutien à l’économie» et de construire «des con­sensus sur les mesures nécessaires aussi bien sur les recettes, les dépenses que la dette, afin d’atteindre les objectifs politiques assignés, tout en préservant des finances publiques saines et soutenables». Autant de d’annonces qui nécessitent évidemment des moyens. «L’objectif principal assigné est d’avoir les moyens de financer des biens et services publics de qualité au bénéfice des populations, notamment les plus vulnérables. L’Etat fort, aux finances publiques soutenables et aux marges de manœuvre certaines, accompagnera et trouvera les partenaires nécessaires pour soutenir nos entreprises capitalisant sur nos propres instruments financiers», enchaîne-t-il.

Production de statistiques de référence
En écho, Mouhamadou Moustapha Ba, qui s’en va en laissant derrière lui une réputation de grand commis de l’Etat, est sûr que le «Sénégal continuera à consolider sa place de choix en matière de production de statistiques de référence, pour mieux asseoir notre adhésion à la norme spéciale de diffusion des données, en tirant le meilleur de la masse inestimable d’informations fournies par les enquêtes» avec le nouveau ministre de l’Economie. Il poursuit sous forme de conseils : «C’est autant d’éléments indispensables pour bâtir, dans un contexte marqué par des chocs multiformes, des politiques publiques adossées à des choix et options pertinentes, permettant de dégager des perspectives heureuses pour nos agriculteurs, nos jeunes à la recherche d’emploi, nos femmes en quête d’autonomisation et d’émancipation. Ces derniers points sont tout aussi indispensables pour notre secteur privé en quête de plus de vigueur et de performance, et enfin pour tous nos compatriotes qui aspirent légitimement à un accès aux services essentiels.»

Par Bocar SAKHO
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