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Sénégal: le président Faye nomme Premier ministre Ousmane Sonko, figure-clé de son élection
Publié le mercredi 3 avril 2024  |  AFP
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Le panafricaniste de gauche Bassirou Diomaye Faye a nommé mardi soir au poste de Premier
ministre la figure-clé de son élection Ousmane Sonko, promettant "changement systémique",
souveraineté et apaisement, en devenant le cinquième président du Sénégal, selon un décret
présidentiel.
"M. Ousmane Sonko est nommé Premier ministre", indique ce décret lu par le secrétaire
général de la présidence de la République Oumar Samba Bâ sur la télévision publique (RTS).
"Je mesure l'importance de la confiance qu'il (le président Faye) a placée en ma personne", a
déclaré sur la RTS M. Sonko, 49 ans, qui avait proposé la candidature de M. Faye après
l'invalidation de la sienne. Il a annoncé la formation "dans les prochaines heures" d'un
nouveau gouvernement.
Quelques heures auparavant, le nouveauprésident Faye, 44 ans, le verbe et l'allure assurés
dans un costume-cravate bleu, avait prêté serment devant des centaines d'oficiels
sénégalais et plusieurs chefs d'Etat et dirigeants africains au Centre des expositions de la ville
nouvelle de Diamniadio, près de Dakar.
Puis il avait regagné la capitale, une garde à cheval ouvrant la voie à son cortège de voitures
entre des centaines de Dakarois venus le saluer le long des axes menant aux grilles du palais
présidentiel.
Là, son prédécesseur Macky Sall, après de brèves et cordiales salutations, lui a remis
symboliquement la clé du siège de la présidence avant d'en franchir les grilles en sens
inverse.

M. Faye, jamais élu auparavant, devient le plus jeune président du pays ouest-africain depuis
l'indépendance en 1960, moins de trois semaines après être sorti de prison.
Après trois années de tensions et une ultime crise préélectorale en 2024, son avènement
accepté de tous à l'issue d'une campagne express "tient presque du miracle", a dit le
président du Conseil constitutionnel Mamadou Badio Camara avant de recevoir son serment.
La main droite levée, M. Faye a juré, "devant Dieu et devant la Nation sénégalaise, de remplir
fidèlement la charge de président de la République du Sénégal".
- Promesse de rupture -
Dans une brève allocution, M. Faye s'est dit "conscient" que sa large victoire dès le premier
tour de la présidentielle du 24 mars exprimait "un profond désir de changement systémique".
"Le Sénégal sous mon magistère sera un pays d'espérance, un pays apaisé avec une justice
indépendante et une démocratie renforcée", a-t-il dit.
M. Faye succède pour cinq ans à Macky Sall, 62 ans, qui a dirigé le pays de 18 millions
d'habitants pendant 12 années et maintenu des relations fortes avec l'Occident et la France
tout en diversifiant les partenariats. Les trois dernières années ont été marquées par des
troubles, entraînant des dizaines de morts et des centaines d'arrestations.
La promesse de la rupture, l'onction du populaire Ousmane, présent aux premiers rangs
mardi, et l'apparente humilité de cette personnalité issue d'un milieu modeste et éduqué
l'ont conduit à une victoire éclatante avec 54,28% des voix.
M. Faye, haut fonctionnaire de l'administration des impôts, qui a gravi discrètement les
échelons dans l'ombre de M. Sonko, a énoncé la baisse du coût de la vie, la lutte contre la
corruption et la réconciliation nationale comme ses priorités.
Le programme de M. Faye dit son intention de sortir du franc CFA, de renégocier ou
reconsidérer les contrats passés avec des compagnies étrangères pour l'exploitation du
pétrole et du gaz qui devrait commencer cette année, ainsi que les accords miniers et de
pêche.
- Front politique et social -
M. Faye, musulman pratiquant, marié à deux femmes présentes à son investiture et père de
quatre enfants, incarne une nouvelle génération de politiciens.
Admirateur de l'ex-président américain Barack Obama et du héros sud-africain de la lutte
anti-apartheid Nelson Mandela, il se dit panafricaniste "de gauche".
Il veut œuvrer au retour, dans la Communauté des Etats ouest-africains Cedeao, du Burkina
Faso, du Mali et du Niger, pays sahéliens confrontés au jihadisme et dirigés par des juntes qui
ont rompu avec la France et se sont tournées vers la Russie. Les régimes putschistes du Mali,
du Burkina et de la Guinée ont envoyé leurs représentants à Diamniadio, dont le président
guinéen, le général Mamadi Doumbouya.

Le chef du régime militaire burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a félicité M. Faye, "symbole
d'une nouvelle ère pour une Afrique décomplexée, libre et souveraine". Il a dit sur X être prêt
à œuvrer avec lui à "la rénovation de la coopération sous-régionale et internationale".
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a salué cette investiture, "témoignage du
combat des Sénégalais pour le droit de voter", a dit son porte-parole Stéphane Dujarric.
Porté au pouvoir par le désir de changement, M. Faye est particulièrement attendu sur
l'emploi, dans un pays où 75% de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage
est oficiellement de 20%, poussant des jeunes, de plus en plus nombreux, à fuir la pauvreté
et à entreprendre un périlleux périple vers l'Europe.

bur-lal-mrb/lpa
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