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Présidentielle au Sénégal: l’opposant Sonko et son candidat en campagne en Casamance
Publié le dimanche 17 mars 2024  |  AFP
Ousmane
© Autre presse par DR
Ousmane Sonko, leader de Pastef
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L'opposant sénégalais Ousmane Sonko et son second et candidat à la présidentielle du 24
mars Bassirou Diomaye Faye ont fait campagne samedi en Casamance (sud), deux jours après
leur libération de prison.
MM. Sonko et Faye ont, à leur descente d'avion au Cap Skiring, aussitôt pris place dans un
véhicule 4X4 noir aux vitres teintées, acclamés par des centaines de personnes à l'aéroport de
cette station balnéaire parmi les plus importantes destinations touristiques du pays, ont
constaté des journalistes de l'AFP.
Le candidat Faye, 43 ans, en boubou et casquette blancs, a été le premier à apparaître, suivi
de M. Sonko, 49 ans, en chemise vert-pâle et également en casquette, tous les deux les bras
levés en signe de victoire, devant une foule majoritairement jeune qui scandait "Diomaye
président".
Un convoi de plusieurs dizaines de véhicules est ensuite parti de Cap-Skiring, à quelque 80
km de Ziguinchor, principale ville de Casamance dont M. Sonko est le maire, dans une région
qui est son fief.
En Casamance, "je suis dans mon domaine. Cet accueil sera unique" pendant la campagne
électorale, a déclaré M. Faye à l'étape de Oussouye, près du Cap Skiring.
S'il est élu, il ferait des problèmes de cette région, enclavée et minée depuis plus de 40 ans
par une rébellion indépendantiste armée, "une urgence à régler". La Casamance "aurait dû
être la capitale économique et culturelle du Sénégal en raison de ses nombreuses
potentialités" agricoles, forestières et touristiques notamment, a-t-il ajouté.

La caravane, qui devait sillonner la zone, a attiré plusieurs milliers de personnes le long des
localités traversées alors que la nuit était tombée.
"On va gagner au premier tour. J'en suis sûr", a déclaré à l'AFP Malang Sané, 26 ans au Cap
Skiring.
"Nous sommes venus accueillir notre leader qui vient tout juste de sortir de prison et va nous
apporter le changement. Le Sénégal est comme une voiture neuve qui n'est pas utilisée. Et
Ousmane Sonko va la mettre en marche", a dit à l'AFP Ibou Diatta, éducateur de 29 ans.
Les deux opposants, emprisonnés depuis 2023, ont été libérés jeudi soir après des mois de
détention, en vertu d'une loi d'amnistie à l'instigation du président Macky Sall, qui ne se
présente pas au scrutin présidentiel après deux mandats de sept et cinq ans.
Ce premier déplacement des deux hommes hors de Dakar a lieu alors que la campagne
électorale a été écourtée par le report surprise du scrutin par le président Sall, initialement
prévu le 25 février.
Sortis de prison, MM. Sonko et Faye, président et secrétaire général du parti Pastef dissous,
peuvent désormais participer à la campagne, qui met aux prises 18 hommes et une femme.
Ousmane Sonko a été disqualifié de la présidentielle en janvier, le Pastef désignant alors M.
Faye.
- "Difamations et calomnies" -
Lors d'une conférence de presse commune vendredi, les deux hommes s'en sont pris au
candidat du pouvoir, l'ex-Premier ministre Amadou Ba. "S'il est élu, il sera le président des
pays étrangers", a dit M. Sonko, accusant M. Ba d'avoir couvert des malversations.
M. Sonko "récidive en consacrant toute une conférence de presse à des difamations et
calomnies insipides", a rétorqué, dans un communiqué, le camp de M. Ba, en campagne
samedi dans le nord et l'est du pays.
Le programme de M. Faye le présente comme le "candidat du changement de système" et
d'un "panafricanisme de gauche", qui promet de restituer au Sénégal sa souveraineté et
renégociera, s'il est élu, les contrats d'exploitation du gaz et du pétrole ainsi que les accords
de défense.
Cette plateforme décline les thèmes caractéristiques de M. Sonko, dont les diatribes contre la
corruption, les élites, les multinationales et l'emprise économique et politique exercée selon
lui par l'ancienne puissance coloniale française ont fait le succès du Pastef.
La mise en cause de M. Sonko par la justice, conjuguée aux tensions économiques et sociales
et au flou longtemps maintenu par le président Sall sur un troisième mandat, a donné lieu
entre 2021 et 2023 à diférents épisodes d'émeutes, pillages et saccages.
Le report de la présidentielle a causé de nouveaux heurts.

Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021, au cours de
troubles qui ont fortement ébranlé un pays considéré comme l'un des plus stables d'une
Afrique de l'Ouest secouée par les coups de force.
mrb-amt/clr
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