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Sénégal: l’opposant Sonko attendu en Casamance, avec le candidat de son camp
Publié le samedi 16 mars 2024  |  AFP
Ousmane
© aDakar.com par DR
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye se sont prononcés pour la première fois depuis leur sortie de prison
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L’opposant sénégalais Ousmane Sonko est attendu samedi dans son fief de Casamance, dans le sud du Sénégal, en compagnie de son second et candidat à la présidentielle du 24 mars, Bassirou Diomaye Faye, leur premier déplacement de campagne deux jours après leur libération de prison.

MM. Sonko et Faye ont été libérés jeudi soir après des mois de détention, en vertu d’une loi d’amnistie adoptée la semaine passée à l’instigation du président Macky Sall, qui ne se présente pas au scrutin présidentiel, après deux mandats de sept et cinq ans depuis 2012.

Les deux opposants doivent arriver samedi matin par avion à Ziguinchor, principale ville de Casamance dont M. Sonko est le maire, a indiqué samedi à l’AFP un membre de leur entourage.
Ce premier déplacement des deux hommes hors de Dakar a lieu une semaine avant la fin de la campagne électorale de deux semaines.

Celle-ci, entamée le 9 mars, a été écourtée d’un tiers en raison de la crise politique ayant suivi le report le 3 février de la présidentielle initialement prévue le 25 février par le président Sall.
Le Conseil constitutionnel l’a ensuite contraint de fixer une nouvelle date pour un scrutin avant la fin de son mandat le 2 avril. Parmi les localités où doivent se rendre MM. Sonko et Faye, figure notamment Bignona, une ville à une trentaine de km de Ziguinchor, selon un programme communiqué par leur coalition.

Sortis de prison, MM. Sonko et Faye, président et secrétaire général du parti Pastef dissous, peuvent désormais prendre part en personne à la campagne qui met aux prises 18 hommes et une femme. Leur coalition avait déjà organisé des meetings à Dakar en leur absence.

Ousmane Sonko a été disqualifié de la présidentielle en janvier, le Pastef désignant alors M. Faye, qui était pourtant lui aussi détenu, comme son candidat, avec l’accord de M. Sonko.

- "Diffamations et calomnies" -
Lors d’une conférence de presse commune vendredi, les deux hommes s’en sont pris au candidat du pouvoir, l’ex-Premier ministre Amadou Ba. "S’il est élu, il sera le président des pays étrangers", a dit M. Sonko, accusant M. Ba d’avoir couvert des malversations.
M. Sonko "récidive en consacrant toute une conférence de presse à des diffamations et calomnies insipides", a rétorqué le camp de M. Ba dans un communiqué.
Le programme de M. Faye le présente comme le "candidat du changement de système" et d’un "panafricanisme de gauche", qui promet de restituer au Sénégal sa souveraineté et renégociera, s’il est élu, les contrats d’exploitation du gaz et du pétrole ainsi que les accords de défense.

Cette plateforme décline les thèmes caractéristiques de M. Sonko, dont les diatribes contre la corruption, les élites, les multinationales et l’emprise économique et politique exercée selon lui par l’ancienne puissance coloniale française ont fait le succès du Pastef.

La mise en cause de M. Sonko par la justice, conjuguée aux tensions économiques et sociales et au flou longtemps maintenu par le président Sall sur un troisième mandat, a donné lieu entre 2021 et 2023 à différents épisodes d’émeutes, pillages et saccages.
Le report in extremis de la présidentielle initialement prévue le 25 février a causé de nouveaux heurts.
Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021 au cours de troubles qui ont fortement ébranlé un pays considéré comme l’un des plus stables d’une Afrique de l’Ouest secouée par les coups de force. M. Sonko, 49 ans, a finalement été interpellé fin juillet 2023, et inculpé pour appel à l’insurrection et atteinte à la sûreté de l’Etat. Son parti a été dissous.
M. Faye, 43 ans, était lui-même détenu depuis avril 2023, notamment poursuivi pour outrage à magistrat.

mrb/fal
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